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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise de confiance dans le secteur hospitalier Frangié ne veut plus traiter qu'avec un nombre réduit d'hôpitaux

FRANGIÉ NE VEUT PLUS TRAITER QU’AVEC UN NOMBRE RÉDUIT D’HÔPITAUX


Le problème du paiement des arriérés aux hôpitaux privés par le ministère de la Santé semble refléter plus une crise de confiance et de gestion du système de santé publique en vigueur dans le pays qu’une crise de liquidités.

La grogne a gagné tous les partenaires impliqués dans ce système. Les tiers payants se disent prêts à honorer leurs obligations sous certaines conditions. Aussi faut-il que les factures présentées soient contrôlées et vérifiés et les délais de remboursement suffisamment espacés. Un dialogue franc entre les différents acteurs du secteur de la santé publique devient une nécessité pour la mise sur pied d’une véritable politique nationale de santé.
Le ministre de la Santé, M. Frangié, tout en brandissant la menace de résilier les contrats liant son département aux hôpitaux privés qui refuseraient d’accueillir des patients dont il a la charge, ne manque pas de faire assumer la responsabilité de la crise qui secoue le secteur hospitalier tant à son département qu’aux hôpitaux et médecins. «Les crédits supplémentaires du budget de 1995 ont été débloqués. Le ministère de la santé attend les contrats de réconciliation que les établissements hospitaliers sont censés présenter pour payer toutes ses dettes».
Une source des compagnies d’assurances dénonce l’insistance des hôpitaux privés à voir leurs factures réglées dans un délai d’un mois alors que la prime des polices d’assurances contractées par les hôpitaux eux-mêmes auprès des compagnies est payée à crédit. Cette même source estime que le président du syndicat des hôpitaux privés, pour être conséquent avec lui même, devrait révéler les noms des compagnies d’assurances qu’il accuse de tergiversation et d’atermoiement. De cette manière , il contribuera à éclairer la lanterne des citoyens qui sauront alors à quoi s’en tenir.

Réforme du système

Dans une conférence de presse tenue en présence du directeur général du ministère de la Santé, le Dr Walid Ammar, M. Frangié a annoncé un plan de réformes «sérieux et réel» dans le domaine de la santé publique avant de souligner la volonté du ministère de la Santé de réduire de moitié le nombre des hôpitaux privés avec lesquels il traite en vue de renforcer le contrôle sur la qualité et le coût des soins prodigués.
Ainsi, le ministère de la Santé se contentera de conclure des accords avec 70 établissements hospitaliers sur un total de 150 présents sur l’ensemble du territoire national, a-t-il indiqué.
Le ministre s’est dit étonné de la position du syndicat des hôpitaux privés avant de souligner que le gouvernement, en dépit des coupes budgétaires entreprises, a convenu d’épargner le budget du ministère de la Santé.
Il a, cependant reconnu l’existence de certaines difficultés pour rembourser les dettes de son département envers les hôpitaux privés pour le second trimestre de l’année en cours. Le remboursement de ces dettes étant tributaire du projet d’emprunt de 800 millions de dollars du gouvernement, a indiqué le ministre.
Il a rappelé que les crédits supplémentaires ouverts dans le cadre du budget de 1995 ont été débloqués par le ministère des Finances sur instruction du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, ce qui permettra de couvrir le solde des dettes du ministère de la Santé envers les hôpitaux privés pour les années 1995 et 1996. «Il ne reste plus, dans la pratique, qu’à régler les contrats de réconciliation. A cet effet, le ministère de la Santé a adressé, en date du 5 septembre dernier, un mémorandum aux hôpitaux leur demandant de présenter leur proposition à ce niveau».
Selon lui, «certains ont présenté des contrats tronqués alors que 60% n’ont pas réagi et n’ont rien envoyé. La balle est dans le camp des hôpitaux. Nous sommes prêts à honorer les contrats de réconciliation, si les hôpitaux se manifestent», a ajouté M. Frangié.
D’autre part, le ministre a annoncé  «un plan de réforme sérieux et réel dans le domaine de la santé publique» affirmant que la première mesure à prendre à ce niveau serait la réduction du nombre des hôpitaux avec lesquels son département traite sans pour autant diminuer le nombre de lits qui reviennent au ministère de la Santé.
Il a également annoncé qu’il réduirait à cinq le nombre de centres d’opérations à coeur ouvert (aujourd’hui une quinzaine) avec lesquels il collaborerait.
«Le ministère de la Santé n’est pas en mesure de maintenir ses contrats avec tous ces centres. Des opérations à coeur ouvert sont effectuées sur des patients dont l’état ne nécessite pas de telles opérations».
Il a appelé les directeurs de ces centres à présenter des offres conformément au cahier de charge qui sera mis bientôt à leur disposition précisant que son département a l’intention de conclure un contrat de coopération avec un seul hôpital dans chaque caza. «Les 150 établissements hospitaliers fonctionnels au Liban prétendent être déficitaire du fait de leur collaboration avec le ministère de la santé. En résiliant nos contrats avec certains d’entre eux, ces établissements auront un problème à traiter en moins», a dit M. Frangié.
Le ministre a affirmé   que «tant son département que le syndicat des hôpitaux privés et les médecins sont responsables de la crise qui secoue le secteur de la santé publique. Il y a 150 hôpitaux et 8000 médecins. Chacun présente une facture et le ministère n’est pas informatisé pour les contrôler. Chaque contrôleur relevant du ministère de la Santé doit relire près de cent mille factures par an».
Il a estimé que la solution serait de réduire le nombre des partenaires du ministère de la Santé en vue de renforcer le contrôle sur la qualité et le coût des soins, réduire les frais d’hospitalisation «et pouvoir honorer nos engagements dans les délais».
Il a pressé tous les patients ayant un problème d’admission avec les hôpitaux privés de prendre contact sans hésitation avec le ministère pour trouver la solution qui convient à leur problème.

Problème financier

De son côté, le Dr Fawzi Adaïmi, président du syndicat des hôpitaux privés a réaffirmé que ce sont des raisons d’ordre purement financier qui ont dicté la position du syndicat avant de rappeler que les hôpitaux privés doivent des sommes importantes à leurs fournisseurs de matériaux et aux médecins traitants. Il a indiqué que les hôpitaux continuent d’admettre les patients souffrant de maladies chroniques et les cas d’urgence dont les soins sont les plus coûteux.
En réponse à une question, le Dr Adaïmi a affirmé que la brigade de la Santé relevant de l’armée est coopérative et n’a pas ménagé ses efforts en vue d’accélérer le processus de contrôle des factures et par la suite le remboursement des arriérés dus aux hôpitaux privés.
«Les hôpitaux ont commencé à encaisser leurs factures cumulées pour l’année en cours en attendant qu’une solution soit trouvée aux dettes de l’année dernière».
Rappelons que le syndicat des hôpitaux privés avait, lundi, refusé de soigner les malades à la charge des ministères de la Santé et de la Défense mais a accordé un nouveau délai de quinze jours à la CNSS et à la Mutuelle des fonctionnaires pour régler leurs arriérés.
Une source de la CNSS a affirmé qu’il n’y a pas un problème de liquidités. La CNSS détient les fonds nécessaires pour couvrir les arriérés. Toujours faut-il qu’un contrôle des factures soit effectué. «Les montants exigés par les hôpitaux sont exorbitants et l’on nous presse de réviser les tarifs hospitaliers», a encore dit cette même source.
FRANGIÉ NE VEUT PLUS TRAITER QU’AVEC UN NOMBRE RÉDUIT D’HÔPITAUXLe problème du paiement des arriérés aux hôpitaux privés par le ministère de la Santé semble refléter plus une crise de confiance et de gestion du système de santé publique en vigueur dans le pays qu’une crise de liquidités.La grogne a gagné tous les partenaires impliqués dans ce système. Les tiers...