A l’issue d’une semaine de bras-de-fer avec les communistes, pendant laquelle M. Eltsine a plusieurs fois menacé de dissoudre la Douma (Chambre basse du Parlement), ce qui lui a permis d’obtenir mercredi le report d’une semaine du vote sur la censure, le président russe s’est posé vendredi en homme de dialogue.
Dans une allocution à la radio, le chef de l’Etat s’est dit prêt à «s’asseoir à une table» avec l’opposition parlementaire et à «chercher des compromis et penser avant tout à la Russie, au bien-être des Russes».
Le chef de l’Etat a confirmé la tenue prochaine — en principe lundi — d’une réunion du «groupe des quatre»: M. Eltsine, le premier ministre Viktor Tchernomyrdine, et les présidents des deux Chambres du Parlement, Egor Stroïev pour le Conseil de la Fédération et le communiste Guennadi Seleznev pour la Douma.
M. Eltsine a aussi jugé «utile» d’organiser ensuite «une table ronde des partis et mouvements politiques», une revendication de longue date de l’opposition communiste.
En tendant la main à l’opposition, «Eltsine agit avec sagesse: il invite au dialogue, ce que les communistes peuvent difficilement refuser de peur de paraître responsables d’une aggravation de la situation, que personne ne souhaite», a estimé vendredi Iouli Rybakov, député de Iabloko, un mouvement réformateur d’opposition qui a un temps menacé de voter la censure avant de se désolidariser des communistes.
Compromis sur le budget
«Je crois que M. Eltsine est vraiment prêt à coopérer avec la Douma, mais jusqu’à un certain degré seulement», a ajouté M Rybakov. «Il ne changera pas le gouvernement», bien que certains communistes demandent la démission du vice-premier ministre libéral Anatoli Tchoubaïs, «et n’acceptera pas de changer radicalement de politique».
En revanche, sur le projet de budget 1998, que les députés jugent dangereusement pingre en matière d’aides à la production et aux démunis, «bien sûr des compromis sont possibles», a estimé M. Rybakov.
Cette opinion est partagée par de nombreux analystes, qui estiment qu’un compromis sur le budget et le code fiscal, autre projet économique-clef du gouvernement, est tout à fait possible.
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