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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Colloque sur le développement de la société civile au Liban

Un colloque sur le développement de la société civile au Liban, organisé par la Fondation libanaise pour une paix civile permanente en association avec «Mercy Corps», se tient depuis hier et se poursuivra encore aujourd’hui à l’école hôtelière de Dékouané. Ce colloque a pour but de dégager le sens de la «société civile» et d’en expliquer le fonctionnement.
Les premiers conférenciers ont défini le concept de société civile. M. Antoine Messarra, professeur à l’Université libanaise, a parlé du développement de la société civile au Liban. M. Messarra a attribué son existence dynamique à plusieurs facteurs: «La pluralité religieuse et confessionnelle, le système pluraliste qui en découle, le système libéral envers les associations, l’expérience douloureuse de la guerre». «La société civile, poursuit-il, formée des différentes organisations non gouvernementales, existe de par son indépendance et certaines valeurs comme la liberté d’appartenance, la démocratie, la participation à des activités à caractère public...».
M. Messara a ensuite défini les buts principaux de la société civile: «La démocratie — défense des libertés, contrôle, revendications...—, le développement et la prévention contre les dangers». Pour ce qui est de la démocratie, M. Messarra a considéré qu’«elle est intimement liée à la vitalité de la société civile, et que cette dernière est la cause de la survie du système démocratique en temps de guerre et en temps de paix». «En effet, constate-t-il, l’activité des organisations protège contre le totalitarisme».
Mme Irène Lorfing la représentante de «Mercy Corps», a également discouru sur les composantes de la société civile, considérant que «la condition nécessaire de toute action réussie de celle-ci passe par la tolérance envers l’autre». D’autre part, Mme Lorfing a précisé que «le concept de société civile est impensable en l’absence de l’Etat qui joue un rôle dominant, mais qu’elle le seconde quand il se trouve dans l’impossibilité d’agir seul».
M. Paul Khalifé, journaliste à «L’Orient-Le Jour», a également pris la parole pour évoquer la confrontation entre la Confédération générale des travailleurs (CGTL) et l’Etat. «La CGTL, institution syndicale respectable qui a su garder sa représentativité au niveau de toutes les communautés en temps de guerre, a été combattue à plusieurs reprises par l’Etat, a-t-il précisé. Après plusieurs échecs, la dernière tentative a réussi. C’était en 1997, lors des élections du comité exécutif de la CGTL: l’Etat, en particulier le ministre du Travail, M. Assaad Hardane, a tout mis en œuvre pour scinder la CGTL en deux, la neutralisant par le fait même».
Enfin, M. Abdo Kahi, sociologue et professeur à l’Université libanaise, a présenté les résultats d’une enquête par sondage sur la société civile. «L’étude a montré qu’au niveau des activités, les Libanais étaient très favorables aux promenades dans la nature, aux sports, à la participation aux campagnes pour la préservation de la nature (66%), mais qu’ils critiquaient vivement l’exploitation de celle-ci à des fins lucratives (de 37 à 45%)», a expliqué M. Kahi.
Quant aux relations sociales, M. Kahi a précisé que «les relations avec la famille proche étaient les plus prisées (69%), mais que les contacts à caractère politique (avec des membres de partis, de syndicats, d’associations...) étaient pratiquement inexistants dans la vie des Libanais». «Les valeurs liées d’une façon ou d’une autre à la société civile (élections libres, application impartiale des lois...) ont obtenu 87,3% d’approbation des citoyens», a-t-il ajouté. Les institutions qui influent le plus sur la vie et l’avenir des Libanais sont la Sécurité sociale (49%), le ministère de la Santé (48%), le ministère de l’Education (47%), l’armée (39%), le ministère des Finances (38%), les municipalités (40%), les FSI (39%), le Parlement (34%), et le gouvernement en général (33%). Cependant, 25% des Libanais considèrent que la présidence de la République ne les concerne pas, et 18% pensent de même du Parlement.
Un colloque sur le développement de la société civile au Liban, organisé par la Fondation libanaise pour une paix civile permanente en association avec «Mercy Corps», se tient depuis hier et se poursuivra encore aujourd’hui à l’école hôtelière de Dékouané. Ce colloque a pour but de dégager le sens de la «société civile» et d’en expliquer le fonctionnement.Les...