Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Réactions sarcastiques à l'abolition des titres pompeux..


L’opinion mais aussi la caste politique bourrée de «ci-devant seigneuries» à titre ronflant, a accueilli par des sarcasmes, voire par des quolibets quand c’est le bon peuple qui s’exprime, la décision du Conseil des ministres de supprimer les appellations «ottomanes», comme «fakhama», «dawla», «saada», ou «maali», pour les remplacer par «sayyed», pour tout le monde, présidents compris.
On y a vu généralement une mesure futile bien plus qu’utile, un peu choquante au fond quand il se pose tant de graves problèmes que le Conseil des ministres ne règle pas ou traite mal. Bien sûr parmi les officiels concernés personne n’a osé protester publiquement contre cette démocratisation du verbe, mais beaucoup ont marmonné dans leur barbe. Les loyalistes bon teint expliquent pour leur part que le chef de l’Etat s’est résolu à faire une telle proposition après avoir appris qu’en coulisses il y avait des tensions parce que certains souhaitaient être appelés «dawlat al raïss», bien qu’ils ne fassent pas partie de la troïka. La futilité serait donc du côté de ces vaniteux qui menaçaient de provoquer une crise politique et non du Conseil des ministres, ajoutent les hraouistes, sans vraiment convaincre…
Toujours est-il qu’un ministre s’indigne que «le Conseil des ministres se réunisse pour plancher sur de telles inanités, au lieu d’approfondir l’étude des moyens à mettre en œuvre pour lutter contre la récession économique et pour redresser les finances publiques. Il est ainsi révoltant qu’on parle des «alkabs», au lieu des crédits exorbitants scandaleusement prévus pour les jardins des présidences, alors que le Trésor est au bord de la faillite. Au moment où les services publics, l’électricité et le téléphone notamment, prennent l’eau de tous côtés, il est inconvenant de s’occuper de telles fadaises. Comment peut-on être aussi superficiel en période de crise et comment aussi, puisque nous y sommes, peut-on entre présidents conclure un accord en six points qui évite les vrais problèmes…»
A cela les hraouistes répondent pour leur part en précisant que cet accord a été conclu entre MM. Nabih Berry et Rafic Hariri et que M. Elias Hraoui n’y est pas du tout partie prenante. A preuve, ajoutent-ils, que les nominations administratives n’ont pu se faire, le chef de l’Etat ne s’étant pas entendu à ce sujet avec le président du Conseil… «Ce qui prouve, relève un parlementaire opposant, que dans le système de la troïka il faut être trois et non pas deux pour décider. Dès lors, ajoute-t-il, l’accord dit de Baabda, n’est qu’un chiffon de papier sans valeur pratique et ne sera pas appliqué, pour anodin ou marginal qu’il soit. On reste donc dans un système de partage et de tiraillements à trois, répétons-le, et on ne peut trouver là aucune vraie solution, institutionnelle ou autre.»
Et de conclure qu’au-delà «de cette question importante de mentalité, on aurait tort de croire que la dernière décision sur les titres est une nouvelle preuve de légèreté et rien que cela: elle montre au contraire un dangereux penchant à imiter les décideurs; et si on commence par leur prendre leurs plis protocolaires, on peut finir par calquer leur système politique…»

Ph.A-A.
L’opinion mais aussi la caste politique bourrée de «ci-devant seigneuries» à titre ronflant, a accueilli par des sarcasmes, voire par des quolibets quand c’est le bon peuple qui s’exprime, la décision du Conseil des ministres de supprimer les appellations «ottomanes», comme «fakhama», «dawla», «saada», ou «maali», pour les remplacer par «sayyed», pour tout le...