Organisé par la fondation René Moawad et l'association Friedrich Naumann Séminaire sur la sécurité alimentaire

A l’occasion de la dix-septième journée mondiale de l’alimentation organisée dans une centaine de pays par la FAO, la fondation René Moawad, représentée par Mme Nayla Moawad, député du Nord, et l’association Friedrich Naumann ont organisé un séminaire à l’hôtel Carlton sur le thème «L’investissement dans la sécurité alimentaire» en présence notamment du ministre de l’Agriculture, M. Chawki Fakhoury. La malnutrition au Liban, la production alimentaire et la santé du consommateur, les perspectives de l’investissement dans ce secteur, tels sont les thèmes qui ont été abordés au cours des conférences.
La malnutrition frappe quatre-vingts millions de personnes sur terre. Tel avait été le constat de la FAO en 1996. Un «sommet pour la faim» avait été organisé cette année-là à Rome. Plusieurs décisions ont été prises à cette occasion, l’une d’entre elles visant à assurer la sécurité alimentaire. C’est sur ce thème précisément que se tient la dix-septième journée mondiale de l’alimentation.
La première partie du colloque a concerné le problème de la malnutrition au Liban. Le Dr Nahla Baba, professeur à l’AUB, a balayé les idées reçues en déclarant que la malnutrition existe bel et bien au Liban. «Une bonne nutrition est un indice de développement dans un pays», a-t-elle indiqué. «La pauvreté, l’ignorance, l’éloignement des centres d’approvisionnement et l’absence d’un plan national sont ses causes principales», a-t-elle ajouté, précisant qu’au Liban, aucun plan général n’a été dressé à ce niveau. Le Dr Baba, qui a dévoilé que plusieurs maladies chroniques sont liées à la malnutrition, a également formulé certaines demandes: faire une étude globale de la malnutrition, traiter les problèmes de sous-développement, organiser une campagne pour informer les gens.
La production alimentaire et la santé du citoyen ont été traitées par le Dr Riyad Baalbacki. Celui-ci a affirmé qu’«une mauvaise utilisation des insecticides et des engrais avait des conséquences sur la pollution de l’air et des eaux souterraines (ce qui entraîne des maladies), et sur la couche d’ozone». «Le grand problème est le manque de contrôle, a-t-il poursuivi. Trop d’insecticides causent des maladies graves, directes (empoisonnement), et indirectes (maladies cancéreuses par exemple)». Les solutions d’après le Dr Baalbacki consistent à informer les agriculteurs, à changer de produits, à contrôler le niveau d’insecticides et à développer les systèmes d’irrigation. La conférence du Dr Baalbacki a été suivie par celle du Dr Mohammed Nasser Farjani qui a traité des perspectives de l’investissement dans la sécurité alimentaire.
A l’ouverture du séminaire, Mme Nayla Moawad a mis l’accent sur le défi que constitue aujourd’hui le problème de la nutrition, notamment en raison de «la consommation qui augmente démesurément par rapport à la production». «Notre grand problème au Liban, c’est que nous payons toujours les conséquences économiques de la guerre, et que celles-ci se répercutent sur le niveau de nutrition, a-t-elle précisé. Nos dépenses alimentaires s’élèvent annuellement à trois milliards de dollars américains, alors que les gens se plaignent de la pauvreté et de la malnutrition». Mme Moawad a notamment insisté sur l’importance d’une politique agricole saine qui «pourrait assurer une partie des besoins du pays», déplorant, cependant, l’absence de cette politique.
M. Chawki Fakhoury a, lui aussi, pris la parole pour révéler qu’«un calendrier agricole pour le Liban a été mis au point pour l’an 2000». «Ce plan se caractérise par sa souplesse et son adaptabilité à la réalité libanaise et aux moyens financiers dont nous disposons, a-t-il ajouté. Les investissements auront pour but la formation de l’élément humain, l’augmentation des terres cultivables, ainsi que la création d’un marché agricole et la réhabilitation des eaux».


S.B.