Baker dénonce la politique de Netanyahu

L’ancien secrétaire d’Etat américain James Baker s’en est pris jeudi à Israël et a qualifié de «stupide et idiote» la tentative d’assassinat, fin septembre à Amman, d’un responsable du Hamas par les services secrets israéliens.
Cette tentative d’assassinat contre Khaled Mechaal, le 25 septembre à Amman, était «stupide et idiote (... car elle) impliquait la possibilité de saper l’autorité du roi Hussein qui est l’un des dirigeants arabes» le plus favorable à la paix avec Israël, a souligné l’ancien secrétaire d’Etat de Ronald Reagan et de George Bush.
«L’activité de colonisation, a-t-il poursuivi, est l’élément le plus destructeur au processus de paix au Moyen-Orient, à l’exception du terrorisme», a-t-il estimé.
James Baker s’exprimait lors d’une conférence organisée à Houston (Texas) par l’institut portant son nom à l’université Rice et à laquelle participaient deux autres anciens secrétaires d’Etat, Henry Kissinger et Warren Christopher.
La conférence était retransmise en direct par Internet et la chaîne de télévision câblée C-SPAN.
Pour Henry Kissinger, secrétaire d’Etat de Richard Nixon, l’approche «des petits pas» vers la paix au Moyen-Orient engagée depuis 1973 arrive à son terme. Selon lui, il faut désormais s’atteler à «quelques problèmes fondamentaux», comme notamment le statut de Jérusalem, les frontières d’Israël, la création d’un Etat palestinien. Les Etats-Unis, a-t-il relevé, ont leur rôle à jouer à cet égard.
Mais James Baker a rétorqué à cela que de passer immédiatement aux discussions sur le statut final ne pouvait se concevoir sans que les mesures décidées par des accords «déjà négociés et signés» soient menées à leur terme, en référence aux accords israélo-palestiniens d’Oslo.
A propos de l’Iran, les trois anciens secrétaires d’Etat ont estimé que les Etats-Unis devaient manifester la plus grande prudence, en dépit de l’arrivée au pouvoir du président Mohammad Khatami, présenté souvent comme un modéré.
«Je n’ai pas encore vu de preuves que l’Iran change», a déclaré James Baker, tandis que Henry Kissinger soulignait que Téhéran devait être jugé par ses «actions et non pas par notre analyse psychiatrique de la mentalité du nouveau président» iranien.