Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Emissaire du grand Rabbin d'Israël auprès de cheikh Yassine et bientôt du mufti d'El-Azhar Contacts entre chefs religieux arabes et juifs pour la paix (photo)


Dans l’histoire des rapports en dents de scie entre Arabes et Israéliens, c’est une première dont les deux camps, sans trop oser se l’avouer, attendent beaucoup. Après trois guerres et un processus de paix enclenché il y aura bientôt six ans mais qui, depuis, bat de l’aile, un contact a été établi hier entre un émissaire du grand rabbin des séfarades (juifs originaires d’Orient) et le guide spirituel du Hamas, qu’il a appelé à arrêter les violences.

Le grand rabbin a fait savoir en outre qu’il se proposait de rencontrer le mufti de l’université islamique d’El-Azhar, au Caire. Ces deux démarches tendent, dans l’esprit de leur initiateur, à promouvoir un dialogue islamo-juif censé déboucher sur la paix.
Cheikh Ahmed Yassine a offert à l’envoyé du grand rabbin Eliahou Bakchi-Doron une «trêve» si Israël permettait la création d’un Etat palestinien indépendant dans les territoires.
L’émissaire juif, le rabbin Menahem Fruhman, a apporté avec lui une lettre du grand rabbin qui prie cheikh Yassine de «faire tout ce qui est en son pouvoir pour cesser la violence, qui provoque des effusions de sang des femmes, des jeunes et des vieillards».
«Je vous parle de croyant à croyant, pas d’homme politique à homme politique. Notre seul but est de réaliser la volonté de Dieu, qui veut la paix entre les peuples», indique la lettre du grand rabbin, dont une copie a été remise à la presse.
Cheikh Yassine a répondu en réitérant «qu’aussi longtemps que notre peuple subit l’occupation, nous avons le droit de résister».
«Si Israël évacue la Cisjordanie et la bande de Gaza et démantèle les colonies (...) et si nous créons notre Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza avec Jérusalem pour capitale, alors nous accepterons une trêve et cesserons tous les actes de résistance contre l’occupation pendant un certain laps de temps», a poursuivi le guide spirituel du Hamas.
Prenant en compte la sensibilité de l’Autorité palestinienne qui redoute tout dialogue entre Israël et le Hamas, cheikh Yassine a refusé d’accepter des mains du rabbin Fruhman la lettre du grand rabbin, indiquant qu’une telle lettre devait être remise au président Yasser Arafat.
La rencontre entre le rabbin Fruhman, qui est un colon de Cisjordanie, et le leader du Hamas a eu lieu dans une atmosphère amicale, devant le domicile de cheikh Yassine dans un quartier pauvre de Gaza.
Le rabbin Fruhman est arrivé sans aucune escorte de sécurité. Il était accompagné de députés arabes israéliens et il a été autorisé à prier dans la cour du «Club de la Société islamique» voisin, avant de rencontrer cheikh Yassine.
Il a pris la main du cheikh, assis dans sa chaise roulante. «Nous espérons que ce nouveau canal de communication entre rabbins et cheikhs permettra de résoudre certains problèmes qu’il est difficile de régler par les voies politiques», a-t-il dit.
Cheikh Yassine est revenu le 6 octobre à Gaza après huit ans de détention en Israël et cinq jours d’hospitalisation en Jordanie. L’Etat juif l’a relâché en échange de deux de ses agents secrets, capturés à Amman après avoir tenté d’assassiner un responsable du Hamas.
Cheikh Yassine s’est, depuis sa libération, prononcé pour un arrêt des attaques-suicide contre des civils israéliens, à condition que l’Etat hébreu arrête de s’en prendre à des civils palestiniens, en détruisant leurs maisons ou en confisquant leurs terres.
M. Bakshi-Doron a déclaré à la radio de l’armée qu’il prévoyait aussi de rencontrer prochainement le cheikh égyptien Mohammed Sayyed Tantaoui, chef de l’université cairote d’El-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite. Il espère obtenir de lui une «fatwa» (décret religieux) interdisant les attaques-suicide.
Ce serait la première fois qu’un haut responsable religieux israélien rencontre un dignitaire musulman de ce rang.
La branche militaire du Hamas a revendiqué la plupart des attentats anti-israéliens ces dernières années, y compris les deux dernières attaques-suicide dans lesquelles 21 Israéliens ont trouvé la mort les 30 juillet et 4 septembre à Jérusalem-Ouest.

Dans l’histoire des rapports en dents de scie entre Arabes et Israéliens, c’est une première dont les deux camps, sans trop oser se l’avouer, attendent beaucoup. Après trois guerres et un processus de paix enclenché il y aura bientôt six ans mais qui, depuis, bat de l’aile, un contact a été établi hier entre un émissaire du grand rabbin des séfarades (juifs...