En Zambie et au Botswana, l’espérance de vie chutera de quelque 50% d’ici 2010, toujours par rapport aux calculs d’origine, pour atteindre respectivement 30 ans et 33 ans, selon la même source.
Elle atteint aujourd’hui 36 ans et 46 ans respectivement (chiffres de 1996) contre 57,5 ans et 60 ans prévus initialement.
Une espérance
de vie écourtée
Même phénomène au Zimbabwe où l’espérance de vie sera de 33,1 ans seulement d’ici 2010 contre 70 ans projeté sans tenir compte du sida. Dans ce pays l’espérance de vie est aujourd’hui de 42 ans alors qu’elle aurait dû déjà atteindre 64 ans (chiffres pour 1996).
La baisse relative de l’espérance de vie consécutive au sida affecte davantage l’Afrique australe que l’Afrique orientale.
Ainsi au Kenya, l’espérance de vie reculera à 44 ans d’ici 2010 contre 68 prévu initialement. Elle atteint actuellement 56 ans (1996) contre 65 ans projeté à l’origine.
De même en Ouganda, elle baissera à 35 ans d’ici 2010 contre 54 ans projeté d’abord. Elle atteint aujourd’hui (1996) 40 ans contre 53 ans prévu avant l’épidémie du sida.
Orphelins
Le pourcentage d’adultes séropositifs ou malades du sida atteint 18% en Zambie et au Zimbabwe alors qu’il est inférieur avec 14% en Ouganda.
Selon le premier ministre ougandais, Kintu Musoke, ce pourcentage a même diminué de moitié dans les dernières années dans certaines zones urbaines, à 15% contre 30% auparavant.
En faisant reculer l’espérance de vie, le sida augmente le nombre d’orphelins, note le Dr Foster, lui-même pédiatre.
Selon des chiffres du Programme des Nations Unies contre le sida (ONUSIDA) qui a son siège à Genève, neuf millions d’enfants étaient orphelins de mère dans le monde en raison du sida. Le tiers d’entre eux avaient hérité du virus.
Dans les années à venir, au moins 30 millions d’enfants, qui vivent actuellement avec des parents séropositifs, risquent de devenir orphelins.
Selon les projections pour le Zimbabwe et la Zambie de l’ONUSIDA, qui groupe 22 Etats membres (donateurs et bénéficiaires d’aide), la mortalité infantile est susceptible de tripler d’ici 2010 dans ces deux pays en raison du sida.
L’impact économique du sida sur les pays africains est plus difficile à chiffrer. La maladie frappe en effet la population active mais ses conséquences économiques varient grandement selon qu’il s’agit de travailleurs qualifiés ou non qualifiés. Par ailleurs la croissance démographique se poursuivra en raison de taux de natalité élevés.
Une croissance
inférieure de
20 pour cent
Selon les dernières estimations d’un service d’information sur le sida ayant son siège à Harare, le SAFAIDS, la croissance de la population active de la Tanzanie serait inférieure de 20 pour cent d’ici 2010 aux projections initiales.
Selon SAFAIDS, qui a étudié les statistiques de 51 pays africains, l’impact du sida sur le produit intérieur brut a été jusqu’à maintenant insignifiant mais devrait être beaucoup plus sévère dans les années à venir. Ainsi les prévisions de croissance à moyen et long termes des pays concernés devraient être revues en baisse.
«La pandémie du sida est comme un carcinome, aucun secteur de l’économie ne sera épargné», relève un démographe zimbabwéen, Marvellous Mhloyi.
63% des cas de sida dans le monde sont recensés en Afrique sub-saharienne avec 14 millions de personnes séropositives ou malades. (AFP)
Les plus commentés
Après Bou Saab, Alain Aoun : la démarche de limogeage mise sur les rails
Oussama Hamdane : Nous avons accepté l’accord de trêve sans renoncer à nos constantes
Billets froissés, déchirés ou tachés : ces dollars dont personne ne veut au Liban