Les dessinateurs se mobilisent

Moins scientifique que le sérieux atlas mondial et loin des discussions formelles de la conférence, un album de dessins humoristiques sur la désertification a été publié par le secrétariat de la convention à l’occasion de la première conférence mondiale sur ce thème qui s’achève vendredi à Rome.
Une centaine de dessinateurs du monde entier ont apporté leur regard, avec un humour souvent grinçant. Même la Joconde en a la larme à l’œil et le petit Prince de Saint-Exupéry ne survit pas au pinceau du Brésilien Jô Oliveira.
La détresse de l’homme victime de la sécheresse et de la désertification est mise en évidence comme «l’impitoyable cruauté» de celui qui coupe la forêt et découvre tout à coup l’ampleur du mal. La terre est une pomme à moitié croquée, un globe mité ou tondu (par l’Indien Narsim) que des hommes de bonne volonté tentent de rapiécer (l’Ukrainien Nickolai Kapusta), lançant une bouée de sauvetage à l’unique arbre qui a survécu (le Russe Mikhail Chernyshev).
Toujours sobre, l’Italien Osvaldo Cavandoli recoud un arbre sous le regard joyeux des oiseaux. Le Macédonien Jordan Pop-Iliev a astucieusement adapté le thème de l’homme qui scie la branche sur laquelle il est assis.
Enfin, le Kenyan Anthony Mwangi apporte le regard de trois extraterrestres qui contemplent la terre se dégradant, concluant: «N’est-il pas ironique de penser que c’est l’espèce la plus intelligente sur terre qui n’a pas su respecter son propre chez soi et si fragile paradis?»
Une bande dessinée pour enfants (anglais et français) de l’Italien Lupo Alberto complète le tableau, sous le titre: «Aucun tapis n’est assez grand pour que l’on y cache le désert». (AFP)