Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Deux ans de prison pour un viol collectif

La décision d’un juge de Québec de condamner à deux ans de prison trois jeunes gens coupables du viol collectif d’une jeune fille de 17 ans a provoqué la colère des associations de défense des droits des femmes dans la province et incité le ministre québécois de la Justice Serge Ménard à faire appel du verdict.
Les faits remontent à mai 1996, quand, à l’issue d’une fête, trois jeunes gens âgés d’entre 20 et 30 ans, Marco Garneau, Stéphane Tanguay et Gilles Boies avaient violé, sodomisé et séquestré pendant plus de 12 heures une jeune fille de 17 ans. Ils avaient suspendu la jeune fille par les pieds sur le balcon, et menacé de la laisser tomber si elle ne se «tenait pas tranquille». Les trois jeunes gens ont nié qu’il y ait eu viol, affirmant qu’elle les avait provoqués.
La jeune fille a subi à la suite de ce viol plusieurs infections, de graves dépressions et a tenté de se suicider. Enceinte avant le drame, elle s’est fait avorter.
En rendant son jugement, le juge Louis Cartier a fait valoir que le médecin n’avait vu «aucun bleu, aucune blessure physique», que les trois jeunes gens n’avaient pas d’antécédent dans ce domaine, même s’ils avaient déjà commis des vols, et qu’il y avait peu de chance qu’ils récidivent. Il avait fait valoir aussi qu’ils étaient emprisonnés depuis les faits et que la détention préventive comptait double, du fait du stress.
Il les a condamnés à deux ans de prison, la peine maximale pour les agressions sexuelles sans lésions physiques étant de dix ans de prison. La victime, aussi bien que les groupes de défense des femmes, qui ont reçu de multiples appels indignés, ont vigoureusement protesté contre cette sentence.
«Il y en a qui reçoive ça pour un vol», a remarqué la jeune fille, qui s’est demandé si on allait «commencer à donner des médailles» aux hommes qui se rendent coupables de viols sans traces de violence.
«Comment peut-on considérer qu’une femme qui a été terrorisée pendant douze heures par trois hommes n’a pas été victime de violence?», a fait valoir Françoise David, présidente de la fédération des femmes du Québec.
Michèle Roy, porte-parole d’un groupe de lutte contre le viol, a souligné que les peines pour ce crime étaient en général très faibles, 90% des accusés recevant des peines de moins de deux ans de prison.
M. Ménard, qui a critiqué l’«estimation subjective» du juge de la peine à appliquer, a annoncé mercredi qu’il faisait appel de la sentence. Il a estimé que même si elle n’avait pas laissé de trace, il y avait eu violence, notamment du fait des menaces et de la durée de la séquestration. Il a rappelé que la séquestration en tant que telle est punissable au Québec de la détention à perpétuité. (AFP)
La décision d’un juge de Québec de condamner à deux ans de prison trois jeunes gens coupables du viol collectif d’une jeune fille de 17 ans a provoqué la colère des associations de défense des droits des femmes dans la province et incité le ministre québécois de la Justice Serge Ménard à faire appel du verdict.Les faits remontent à mai 1996, quand, à l’issue d’une...