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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les ayants droit dénoncent le gaspillage dans le centre-ville



Le Comité des ayants droit du centre-ville dénonce comme du gaspillage la décision de l’Etat de louer un bâtiment construit par la société Solidere, pour abriter les bureaux de l’ESCWA. Après avoir brièvement évoqué la composition de cette commission des Nations Unies et assuré que leur intention n’est nullement de dénigrer la commission socio-économique des Nations Unies pour l’Asie de l’Ouest, les ayants droit déclarent dans un communiqué:
«La décision de louer le bâtiment à Solidere s’est passée de la manière suivante:
Le ministre des Affaires étrangères, chargé depuis mars 94 de fournir à l’ESCWA un siège à Beyrouth, fait savoir au Conseil des ministres que les efforts déployés à cet égard avec Solidere pour aménager la tour Murr ont échoué, et fait part de son inquiétude quant à la possibilité de disposer d’un bâtiment adéquat dans les 14 mois qui restent pour respecter les délais prévus. Le ministre indiqua qu’après avoir examiné un certain nombre de propositions émanant de diverses sociétés foncières, il estime que la proposition faite par Solidere pour livrer à temps (14 mois) est la meilleure ainsi que la proposition de louer l’immeuble à l’Etat à raison de 240 dollars le m2. Le bâtiment est de 23.000 m2.
Le Conseil des ministres (galvanisé par le nom de Solidere?) approuve, mais ne se préoccupe pas de savoir:
l Quelles sont les raisons de l’échec de la transformation de la tour Murr.
l Pourquoi le ministre des Affaires étrangères n’a constaté son échec qu’au bout de deux ans.
l Quelles sont les autres propositions présentées.
l Les conséquences financières d’un loyer annuel de 240 dollars le m2
l La possibilité de repousser la date de livraison.
l Pourquoi on ne loue pas à l’ESCWA seule un immeuble moins grand et à meilleur marché.
Car le bâtiment actuel prévoit de faire occuper deux étages par d’autres organisations du système des Nations Unies, avec lesquelles il n’y a jamais eu d’engagements ni de délai.
Le 17 janvier 97, le ministre des Affaires étrangères propose de charger Solidere de meubler les bureaux de l’ESCWA après avoir procédé aux partitions internes. Coût de ce supplément: 9,5 millions de dollars qui, au lieu d’être payés comptant, le seront par une hausse du loyer de 60 dollars le m2.
300 dollars le m2 de bureau; 300 dollars le m2 de parking; superficie bâtie de 23.000 m2; 8 étages au-dessus du sol et 7 souterrains;
Le contrat, libellé en dollar est signé: 6.900.000 dollars par an pour une période de 7 ans.
D’après les explications de M Gabriel Boustany, responsable du projet, il est clair qu’on a voulu construire l’immeuble le plus luxueux et le plus cher au Liban. A notre avis, il l’est certainement trop par rapport aux besoins de l’ESCWA. Un parking supplémentaire de 11.000 m2 est prévu sous la voie publique, cas unique où l’on voit une municipalité accorder un permis pareil à une société privée. Des systèmes de télécommunication et de gestion très sophistiqués, 8 ascenseurs, les plus beaux matériaux d’embellissement...
Cette opération a finalement fait l’objet d’un contrat de gré à gré entre le gouvernement libanais et la société Solidere dont le fondateur et principal actionnaire n’est autre que le chef du gouvernement. Cas de plus en plus courant, au Liban où juge et partie sont la même personne.
Au moment où le gaspillage dans les dépenses publiques est reconnu par tout le monde, le contribuable libanais qui devra supporter, et par la suite sa progéniture, le paiement de la dette publique, est en droit de se demander;
— Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas choisi une solution moins onéreuse, sur le terrain le plus cher au Liban? L’ESCWA ne pouvait-elle être installée, telle que l’UNRWA, dans un des innombrables et luxueux bâtiments vides de Beyrouth ou des régions périphériques.
— Pour quelles raisons le gouvernement libanais a-t-il livré des locaux meublés? A notre connaissance, les gouvernements qui offrent un siège aux commissions socio-économiques des Nations Unies, mettent à leur disposition des locaux vides.
— Est-il vrai que le gouvernement libanais s’est engagé à payer les frais de transfert du personnel, plus de 200 fonctionnaires avec leurs familles et leurs effets personnels, de Amman à Beyrouth? Une telle générosité consentie sur le dos du contribuable libanais, serait certainement sans précédent dans les annales des Nations Unies. Son coût est estimé à 5 millions de dollars.
Nous, ayants droit du centre-ville de Beyrouth dépossédés par la force de nos biens-fonds, devant cette preuve flagrante de leur sous-estimation, alertons une fois de plus l’opinion publique contre les dangers qu’encourt tout Libanais lorsque les intérêts d’une société privée comme Solidere prévalent sur ceux des citoyens et de l’Etat.
Le Comité des ayants droit du centre-ville de Beyrouth.


Le Comité des ayants droit du centre-ville dénonce comme du gaspillage la décision de l’Etat de louer un bâtiment construit par la société Solidere, pour abriter les bureaux de l’ESCWA. Après avoir brièvement évoqué la composition de cette commission des Nations Unies et assuré que leur intention n’est nullement de dénigrer la commission socio-économique des Nations...