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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu est venu à Amman après le fiasco du Mossad, révèle Hussein Le souverain confirme le message du Hamas à Tel-Aviv(photo)

Le souverain confirme le message du Hamas à Tel-Aviv


Le roi Hussein a effectivement transmis à Israël une «offre de dialogue» du Hamas quarante-huit heures avant l’attentat manqué du Mossad contre Khaled Méchaal, à Amman — ce que le mouvement intégriste avait nié, peu auparavant. Autre révélation du souverain hachémite: Benjamin Netanyahu lui-même était venu dans la capitale jordanienne pour présenter ses excuses, accompagné de deux de ses ministres, Ariel Sharon et Yitzhak Mordehaï. Le monarque avait chargé son frère, le prince héritier Hassan, de les recevoir.

Dans un discours à la cité sportive d’Amman, devant le Cabinet au complet et les notables du royaume, le roi Hussein a déclaré: «Ce n’est plus un secret, 48 heures avant (l’attentat manqué), j’ai adressé une lettre à M. Netanyahu pour lui faire part de la possibilité d’entamer un dialogue avec le Hamas», a déclaré le souverain jordanien.
Selon le roi Hussein, l’offre du (Hamas) était de «mettre fin à l’engrenage de la terreur et de la violence et, en contrepartie, de discuter de toutes les questions en suspens».
La télévision israélienne avait révélé mardi soir que le roi Hussein avait transmis au gouvernement israélien une offre de cessez-le-feu du mouvement de la résistance islamique Hamas, ce que le mouvement intégriste a démenti mercredi dans un communiqué.
Le roi a indiqué qu’il précisait dans cette lettre être «prêt à jouer un rôle d’intermédiaire dans ce dialogue, considérant la perte de toute vie humaine, sans distinction, qu’elle soit des nôtres ou des leurs, comme importante».
«La lettre, a-t-on dit, n’est pas arrivée à temps, et il est arrivé ce qui est arrivé», a poursuivi le souverain, faisant allusion à la tentative d’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Khaled Méchaal, le 25 septembre à Amman.
«Nous considérons que cet acte était une gifle que nous rendons», a noté le souverain hachémite.
Lorsque les trois dirigeants israéliens sont venus à Amman quatre jours après, «j’ai demandé à mon frère (le prince Hassan Ben Talal) de les recevoir. Ils ont dit être désolés que la Jordanie soit traitée ainsi et ils ont promis que cet incident ne se reproduirait jamais», a-t-il précisé.

L’intervention de Clinton

On savait que Sharon et Mordehaï s’étaient rendus en Jordanie pour négocier le retour des deux agents capturés. Mais on ignorait jusqu’à présent que le chef du Likoud avait dû faire lui-même le voyage.
Le roi a confirmé que l’assassinat de Méchaal aurait pu le faire changer d’attitude vis-à-vis d’Israël, avec lequel la Jordanie a conclu en 1994 un accord de paix.
«Lors d’une conversation avec une personnalité internationale très importante, impliquée depuis le départ dans le règlement de ce qui est arrivé, j’ai fait savoir qu’à mes yeux, la vie du processus de paix dépendait de la survie de Méchaal», a révélé le roi.
Il n’a pas précisé de quelle personnalité il s’agissait, mais le prince Hassan s’est rendu inopinément aux Etats-Unis peu après la tentative d’assassinat pour y rencontrer le président Bill Clinton. Apparemment, cette démarche a conduit Israël à sauver la vie de celui que le Mossad avait tenté d’assassiner.
Dans le cas contraire, le roi, que l’on a dit hors de lui, avait décidé «de nombreuses mesures» à l’encontre d’Israël — lors d’un point de presse avec les responsables des journaux jordaniens, la semaine dernière, il avait même évoqué la pendaison des deux agents du Mossad.
Le roi a réaffirmé qu’il n’était «tolérable en aucune circonstance» que des Israéliens se livrent à des tentatives d’assassinat sur le sol jordanien.
M. Sharon est venu une deuxième fois le 4 octobre et «nous avons conclu un accord portant sur la libération de 23 Jordaniens, dont neuf sont déjà de retour, et d’un groupe de Palestiniens qui sont rentrés chez eux», a-t-il précisé.
Pour ces négociations, le souverain a affirmé avoir «pris en considération les négociations en cours et les nouvelles rencontres entre la direction palestinienne et la partie israélienne».
«Nous n’avons pas voulu exagérer ce qui s’est passé, dans l’espoir que ces négociations mènent à des résultats positifs», a-t-il ajouté, faisant référence à la reprise des pourparlers israélo-palestiniens, sous l’égide des Etats-Unis.
Le roi a ajouté que l’accord prévoyait aussi la libération vers les territoires de 50 autres Palestiniens au cours des deux prochaines semaines ainsi que des Jordaniens. Ainsi, il n’y aura «plus un seul Jordanien détenu dans les prisons israéliennes», a souligné le roi Hussein.
Evoquant le renvoi en Israël des deux auteurs de l’attentat manqué, des agents du Mossad porteurs de faux passeports canadiens, le roi Hussein a déclaré: «Le problème, ce ne sont pas les exécutants, ce sont des soldats qui reçoivent des ordres qu’ils doivent exécuter. Le problème, ce sont ceux qui donnent les ordres à ces soldats et qui portent seuls la responsabilité» du désastre.
Les autorités jordaniennes n’ont en fait pas pu mettre la main sur l’arme utilisée par le Mossad contre M. Méchaal, qui est Jordanien. «Nous n’avions ni l’arme utilisée ni de preuve suffisante pour tenir devant un tribunal», a indiqué le roi.

Netanyahu confirme

S’agissant de «l’offre de dialogue», le Hamas a démenti mercredi l’avoir faite, qualifiant la nouvelle d’«invention sioniste destinée à sauver Netanyahu de la crise, après le fiasco de l’opération» (contre Méchaal).
«Les médias terroristes de Netanyahu ont fabriqué cette information, parlant d’un message délivré deux jours avant la tentative (d’attentat), afin de minimiser les victoires du Hamas et de brouiller son message clair», ajoute un communiqué du mouvement.
A Jérusalem, le premier ministre israélien a exprimé son scepticisme concernant cette offre, déclarant: «Nous avons reçu une offre de cessez-le-feu d’un dirigeant du Hamas, par l’intermédiaire du roi Hussein, mais cela s’est produit après l’incident d’Amman et nous ne savions pas quel en était le sérieux». M. Netanyahu, qui s’adressait aux journalistes à l’issue d’une visite dans un hôpital d’Afoula, au nord d’Israël, où se trouve depuis mardi le ministre des Affaires étrangères David Lévy, victime d’un malaise cardiaque, a affirmé: «Ce message n’était pas du tout clair dans la mesure où cette organisation (le Hamas) a un fonctionnement compliqué, avec des dirigeants et des opinions différentes».
Alors qu’il était en réunion avec Dennis Ross, le chef du gouvernement israélien s’est entretenu au téléphone avec le roi Hussein. L’entretien a porté, a-t-on indiqué à la présidence du Conseil, sur les moyens de rétablir les bonnes relations entre les deux pays. (AFP, Reuter)
Le souverain confirme le message du Hamas à Tel-AvivLe roi Hussein a effectivement transmis à Israël une «offre de dialogue» du Hamas quarante-huit heures avant l’attentat manqué du Mossad contre Khaled Méchaal, à Amman — ce que le mouvement intégriste avait nié, peu auparavant. Autre révélation du souverain hachémite: Benjamin Netanyahu lui-même était venu dans la...