La basilique Saint-François d'Assise a subi de nouveaux dégâts Plusieurs secousses telluriques sèment la panique en Italie centrale

La basilique Saint-François d’Assise, un des joyaux de la chrétienté, a subi de nouveaux dégâts à la suite des dizaines de secousses telluriques ressenties hier en Italie centrale, créant un vent de panique parmi la population déjà traumatisée par les deux séismes de septembre dernier.
Les dommages ont surtout été provoqués par le premier séisme de la journée, qui atteignait, selon les sources officielles, une magnitude de 4,9 degrés sur l’échelle de Richter et a été enregistré à 1h23 (11h23 GMT).
Il s’agissait de la quatrième secousse importante en 12 jours à avoir son épicentre près du village de Colfiorito, au sud-est d’Assise.
Selon la protection civile à Rome, quelque 90 secousses de moindre importance ont été enregistrées dans la région durant les dix dernières heures.
Aucun mort ou blessé grave n’est à déplorer. Des habitants, pris de panique, se sont enfuis sous la pluie battante et ont été légèrement blessés. Cinq personnes ont été conduites à l’hôpital.
Antonio Paolucci, chargé par le gouvernement italien d’évaluer l’ampleur des dégâts survenus dans la basilique du XIIIe siècle, a déploré l’aggravation de l’état du monument suite au nouveau séisme. Il s’inquiète notamment de la détérioration d’un des tympans, dont la chute serait selon lui «fatale» pour l’édifice car elle endommagerait les fresques situées en-dessous.
«La basilique a même survécu à la guerre. Au moment de la débâcle allemande, c’est là que nous nous réfugions», a expliqué à la télévision italienne une habitante en larmes.

Les fresques épargnées

Les fresques les plus célèbres du monument, peintes par Giotto et représentant des scènes de la vie de Saint François, ont jusqu’à présent été épargnées par les répliques sismiques.
Le frère Nicola Giandomenico, porte-parole de l’ordre franciscain à Assise, a indiqué que des fissures étaient apparues sur plusieurs murs de l’édifice et qu’une partie du plafond d’une des pièces du couvent, déjà endommagé le mois dernier, s’était effondrée.
La crypte de la basilique, où est enterré Saint François, n’a apparemment pas souffert, mais des fissures étaient visibles sur le dallage extérieur.
«Ce qui importe désormais, ce n’est plus la magnitude du séisme, mais sa durée», a expliqué Giulio De Giovanni, architecte du ministère de la Culture italien.
Le centre d’Assise a été fermé au public et les reporters ont été prévenus qu’ils y pénétraient à leurs risques et périls.
Plusieurs maisons situées dans les provinces d’Ombrie et des Marches, déjà atteintes par les secousses du mois dernier, se sont effondrées ou ont été davantage endommagées. Des ponts ferroviaires ont également été légèrement touchés. Des voies de chemin de fer et des lignes électriques ont été coupées en plusieurs endroits.
Une première estimation chiffre à plus d’un demi-milliard de dollars le montant des dégâts matériels pour la seule province d’Ombrie, ont indiqué mardi des responsables régionaux. (Reuter, AFP)