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Actualités - OPINION

Pan Pan Comme par Azar


Le cas de ce Maître est d’une extrême limpidité.

Juge de haut rang, élu au Conseil constitutionnel, il en était parti en claquant violemment la porte, pour protester contre certaines politisations de dossiers. Mais il reste magistrat honoraire. Et il s’est inscrit au Barreau. Alors son ancien corps qui veut l’attaquer pour dérogation au devoir de réserve et diffamation — car Sélim Azar «went public» comme disent les Américains et a tout «transparencé» dans la presse — doit en principe agir par le biais de son Conseil de discipline interne, à cause de l’immunité de fonction. Il y aurait moyen cependant, et tout naturellement, de dépasser le cadre corporatif, pour des poursuites judiciaires ordinaires, si on retire au défendant son titre de magistrat honoraire. D’ailleurs l’on a déjà préparé le terrain, en saisissant le Parquet d’une plainte informelle. Motif: diffamation de la Justice à travers des propos mettant en cause le Conseil constitutionnel. Si des suites sont données à cette accusation, il faudra d’abord prouver que le Conseil constitutionnel est, administrativement, une instance judiciaire: en effet jusque-là cet organisme ne reconnaît pas la tutelle du ministère. Et c’est encore heureux, déjà que les membres sont élus par les deux branches du pouvoir, le Législatif et l’Exécutif, ce qui est un peu bizarre quand il s’agit d’en juger les actes. Et enfin, il faudra ensuite que l’Ordre des avocats donne son aval aux poursuites. On vous le dit, ce cas est désarmant de simplicité...
Autant sans doute que celui de Wajdi Mallat qui pour sa part, on ne sait pour quelles obscures raisons, avait provoqué l’ire non pas du Conseil supérieur de la magistrature mais du Conseil d’Etat! On ne citera pas La Fontaine et son fumeux «si ce n’est toi, c’est donc ton frère», qui se conclut par le non moins fameux et fumant «la raison du plus fort...», mais on admirera l’art d’éviter les répétitions en lavant le linge sale en famille: à différent accusé, autre plaignant.

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Puisqu’on est dans les fables, un peu de morale vite fait bien fait: il existe beaucoup de métiers où nécessairement, impérativement, il faut pour commencer, pour se faire un nom être malin, agile, brillant en surface. Les interprètes musiciens qui doivent d’abord prouver leur virtuosité toute digitale, les comiques qui font leurs gammes avec la tarte à la crème avant de rêver de Limelight, les politiciens qui doivent haranguer des ploucs avant de gérer des nations, en savent quelque chose.
Et ainsi du droit où les jeunes suent sang et eau pour montrer un savoir-faire tout d’astuce ainsi qu’un degré d’éloquence raisonnable devant la Cour.
Puis, là comme ailleurs, arrive la bifurcation du milieu de carrière, en général vers la quarantaine: soit on stagne dans un marécage pas toujours ragoûtant d’affaires plus ou moins tordues, plus ou moins minables et c’est au bout du compte la robe élimée dont le brillant même est accablant. Soit on prend de l’épaisseur et là aussi deux voies qui d’ailleurs se conjuguent souvent: l’étude respectable et les études tout court. La pratique et la théorie haut de gamme.
D’une façon parallèle, c’est directement sur ce haut plateau que débouche en principe la magistrature. Le droit y est principe, le droit y est droiture.
Et par-delà ou contre toute réputation de corps et d’honorabilité
Le droit, messieurs les gardes du Sceau, le droit doit être vérité.

J. I.
Le cas de ce Maître est d’une extrême limpidité.Juge de haut rang, élu au Conseil constitutionnel, il en était parti en claquant violemment la porte, pour protester contre certaines politisations de dossiers. Mais il reste magistrat honoraire. Et il s’est inscrit au Barreau. Alors son ancien corps qui veut l’attaquer pour dérogation au devoir de réserve et diffamation —...