La place de l'Alma, carrefour touristique

Plus d’un mois après l’accident dans lequel la princesse Diana, Dodi Fayed et leur chauffeur Henri Paul ont trouvé la mort, la place de l’Alma à Paris est devenue un lieu d’attraction touristique où se mêlent compassion et curiosité.
A chaque heure du jour et tard dans la soirée, des badauds viennent se faire photographier sur cette place du centre-ville. Près de l’entrée et de la sortie du tunnel, des bouquets ou des messages de condoléances continuent d’être déposés. La pelouse, à force d’être piétinée, est devenue un paillasson.
Après l’émotion des premiers jours, où la foule se dressait en masse et où il avait fallu mettre des gardiens pour interdire aux piétons de descendre dans le tunnel, les barrières ont été retirées. Les autorités cherchent à éviter un «point de fixation» à cet endroit.
Les curieux sont surtout des touristes étrangers et des problèmes apparaissent avec les autocars qui font le détour. Selon une société parisienne, aucun opérateur n’a mis dans son circuit le tunnel du pont de l’Alma, mais les chauffeurs «se laissent parfois convaincre» de passer à cet endroit.
Au-dessus du tunnel, la réplique de la flamme de la Statue de la Liberté de New York installée en 1992, est devenue un mémorial à Diana. Là, gisent des centaines de bouquets. Sur la colonne, des pages de magazine comportant des portraits de la princesse ont été collées.
Images saintes, poèmes ou lettres d’enfant sont posés sur le sol. Rédigés en arabe, anglais, portugais et français, ils viennent de Toronto, Indonésie, ou de France. la réplique d’un corbillard, recouvert de feuilles devenues noires est même là, avec deux petits ours en peluche à l’intérieur.
Le tunnel et son treizième pilier, intact, contre lequel s’est écrasée la Mercedes, est l’objet de toutes les curiosités. Camescopes à l’épaule, la plupart des badauds se penchent pour apercevoir des voitures.
«Je suis étonnée qu’il n’y ait pas encore eu d’accident», dit la patronne du «Port Alma», un restaurant situé à la sortie du tunnel. Des gens, explique-t-elle, veulent déposer un bouquet de fleurs au pied du pilier et tentent même de traverser pour rejoindre l’axe central.
Souvent, raconte un témoin qui passe là plusieurs fois par jour, une voiture s’arrête sans prévenir au milieu du tunnel. Certains n’hésitent pas à descendre, ignorant les klaxons des voitures qui s’arrêtent brutalement. (AFP)