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Actualités - REPORTAGE

Clôture des festivités estivales de Byblos Le ballet chilien Bafochi, entre Folklore et poésie

Le ballet floklorique du Chili, Bafochi a enflammé, le temps d’un soir, les planches du festival de Byblos, jouant en beauté, le grand final des festivités estivales. En présence du ministre du Tourisme, M. Nicolas Fattouche, représentant le chef de l’Etat et des ambassadeurs de nombreux pays latino-américains, mais devant des gradins peu fournis, la troupe s’en est donné à cœur joie, offrant aux courageux qui s’étaient déplacés malgré le brusque mauvais temps, un spectacle riche et varié.
Dans les premiers frissons de l’automne, sous un ciel menaçant, saturé de nuages, la troupe Bafochi a entamé un programme qui devait, dans une première partie nous emmener le long de cette bande de terre coincée entre l’Argentine et l’Océan Pacifique, des montagnes chiliennes aux régions centrales dominées par la culture «mapuche». La deuxième partie présentait deux styles de chorégraphies: d’abord une création inspirée des poèmes de Pablo Neruda, le poète national chilien, prix Nobel, héros de l’émouvant film italien «Il Postino», ensuite différents tableaux «Latinos» des pays hispaniques d’Amérique latine.
Huit hommes, chemise et pantalon noirs, boléro et chapeau blancs, bottines à éperons aux pieds ont ouvert le bal. Huit femmes, longues jupes noires bordées de rouge, de jaune, de vert, suivent de près. Les corps semblent se désarticuler au rythme d’une musique haute en couleurs. Jambes et bras s’agitent à belle cadence.
L’orchestre — flûtes de pan, guitares et accordéon — en fond de décor faisait tonner une musique vivifiante, pleine de vie.
A chaque danse, changement de tenue, toujours dans la tradition: tantôt panchos de laine recouvrant les épaules, tantôt robes aux innombrables volants de toutes couleurs... Les ballades balancées succèdent aux tamtam guerriers. Les mouchoirs voltigent au bout des doigts pour une «pascua», danse typique du Chili insulaire. Les femmes se couvrent de paréos fleuris, les hommes se ceignent la taille dans des tissus triangulaires pour une danse et des chants des origines qui se sont développés en Bolivie, et dans toute la Cordilière des Andes.
Soudain, alors que le son éraillé d’une flûte de pan monte plaintif, une fine pluie sème ses gouttelettes. Spectacle surréel que cette rosée disséquée par les projecteurs lumineux... Les programmes distribués à l’entrée servent à présent de couvre-chef, vue insolite.
Rapidement, l’orage suspend son déluge. Alors que le spectacle, que rien ne perturbe, poursuit sa «rumba»...
La deuxième partie commence avec originalité. Une voix grave récite un poème du grand Neruda. Un couple de danseurs exécute une belle chorégraphie. Leurs gestes épousent la musique vocale dans un beau duo... Suivent d’autres poèmes mis en musique. Des costumes de voile donnent aux mouvements une légèreté aérienne. Il semble qu’une nuée de papillons se soit abattue sur Byblos...
Et en finalle, des danses latino-américaines: tango argentin, samba brésilienne, rythmes vénézuéliens, mexicains ou péruviens...
La troupe Bafochi a été créée il y a une dizaine d’années. A son actif, plus de 2.000 représentations. Elle se compose aujourd’hui de deux groupes, un «résident», qui se produit au Chili et l’autre «itinérant» qui développe une activité internationale. Chaque groupe comprend vingt danseurs et sept musiciens. Les voyageurs de la danse, les baladins se sont produits aussi bien sur le continent américain que sur des scènes européennes ou asiatiques.
Le festival de Byblos a terminé la saison... en bottés.

Aline GEMAYEL
Le ballet floklorique du Chili, Bafochi a enflammé, le temps d’un soir, les planches du festival de Byblos, jouant en beauté, le grand final des festivités estivales. En présence du ministre du Tourisme, M. Nicolas Fattouche, représentant le chef de l’Etat et des ambassadeurs de nombreux pays latino-américains, mais devant des gradins peu fournis, la troupe s’en est donné...