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Actualités - CHRONOLOGIE

Le social prend le pas sur la politique cette semaine

Le rejet par le Conseil des ministres (par 13 voix contre 11) du programme d’emprunt de 800 millions de dollars, et la décision des hôpitaux de suspendre, à partir du 1er octobre, l’admission automatique des patients assurés, continueront d’occuper le devant de la scène politique et sociale, cette semaine.
Le rejet du plan d’emprunt en Conseil des ministres, lui, continue à faire des vagues. Après le chef du gouvernement, qui s’est rendu samedi à Damas, c’était au tour du président de l’Assemblée nationale d’avoir des entretiens avec les hauts responsables syriens. M. Nabih Berry a été reçu, quatre heures durant, par le président Hafez el-Assad, après avoir déjeuné à la table du vice-président Abdel Halim Khaddam. Sur la voie du retour, il s’est arrêté à Anjar pour y rencontrer le chef des S.R. syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan. Sa longue journée s’est achevée par un entretien avec le chef de l’Etat, qui l’a reçu en sa résidence de Hazmieh.
Contrairement à M. Hariri, M. Berry était hostile à la surtaxe sur l’essence, et les ministres du mouvement Amal avaient voté contre le projet gouvernemental. Les milieux politiques n’étaient pas en mesure, hier, de dire laquelle des deux thèses en présence a la faveur de Damas. Ses proches ont fait état d’une «concordance de vues» entre M. Berry et les dirigeants abordés aux questions régionales.
M. Hariri, lui, s’obstine à ne voir dans le rejet de son plan d’emprunt qu’une «décision politique» dont l’objectif, à l’heure actuelle, «n’est pas tant son départ que son affaiblissement».
La commission doit réunir des représentants du patronat et des syndicats, souligne-t-on. En lançant cette initiative, M. Berry a fait savoir qu’il est «plus que jamais convaincu d’avoir vu juste, en refusant d’approuver toute surtaxe sur l’essence», et que «lancer la balle dans le camp de l’opinion ou d’autrui ne mènera (M. Hariri) à rien pas plus que l’idée de patienter deux ou trois semaines avant de relancer le projet en question».

Sommation aux hôpitaux privés

M. Berry a par ailleurs dénoncé la grave décision prise par le syndicat des hôpitaux privés de suspendre l’admission automatique des malades bénéficiant d’une assurance médicale, et a demandé aux hôpitaux de «revenir immédiatement sur cette décision», qui s’inscrit, selon lui, «dans le cadre des pressions exercées par le gouvernement, pour imposer de nouvelles taxes». Selon l’ANI, le président du syndicat des hôpitaux privés, le Dr Faouzi Adaïmi, a promis que ce sera fait «dans les 48 heures».
Le Dr Adaïmi sera reçu ce matin au bureau du ministre du Travail, M. Assaad Hardane, apprend-on.
La décision prise par les hôpitaux privés a été sévèrement critiquée, hier, par le président de l’Ordre des médecins, le Dr Fayeck Younès. Dans une déclaration à «L’Orient-Le Jour», ce dernier a déploré «l’anarchie» qui, en l’absence d’un Code de Santé, continue de régner dans le secteur hospitalier.
Selon le Dr Younès, l’Etat s’endette, tous les ans, auprès du secteur hospitalier privé, pour un montant qui aurait été largement suffisant pour payer le prix des 3.000 lits à 4.000 lits qu’il loue annuellement. Ainsi, loin de servir le secteur public, le secteur hospitalier vit «en parasite» aux frais de ce secteur, a accusé le Dr Younès, qui a noté que, hormis quelques grands établissements que leur réputation honore, les trois-quarts des 130 à 140 établissements hospitaliers recensés, devraient fermer leurs portes.
Selon le Dr Younès, le ministre de la Santé, M. Sleiman Frangié, a acquis cette conviction que le développement rationnel du secteur hospitalier public devrait entraîner la fermeture, à terme, de plus de la moitié des hôpitaux.
Le Dr Younès a par ailleurs affirmé que le tiers des 400 milliards de livres réclamés par les hôpitaux privés à l’Etat depuis 1995 représentent les honoraires des médecins, que les hôpitaux privés s’obstinent à vouloir percevoir directement sur les factures d’hospitalisation.
Le président de l’Ordre a même accusé les hôpitaux de pratiquer une véritable «usure» à l’égard des médecins, de retenir leurs traitements et de ne les payer qu’avec beaucoup de retard, afin de profiter des intérêts bancaires que ces sommes génèrent.
Les médecins acceptent à contre-cœur cette pratique, sachant d’avance que l’hôpital n’aura aucun mal à les remplacer, en cas de refus, a-t-il précisé. Et d’ajouter que certains hôpitaux vont même jusqu’à obliger les médecins à participer aux frais d’achat des machines dont ils s’équipent, sous prétexte que leur présence est une forme d’investissement auquel les médecins doivent participer.
Ce que ce suréquipement médical est en train de faire, a toutefois souligné le Dr Younès, c’est de fabriquer artificiellement des malades. Pour amortir les prix des équipements achetés, les patients sont forcés d’effectuer des analyses et des examens inutiles, les médecins n’ayant pas d’autre choix que de coopérer à contre-cœur à cette exploitation du patient, sous peine de voir leur postes menacés.
Signalons pour finir que le Conseil des ministres entamera, ce mardi, l’examen du projet de budget pour l’année 1997/98, qu’il doit approuver avant le début de la session parlementaire ordinaire d’automne. Une réunion consacrée à cette question s’est tenue, samedi soir, à Baabda, sous la présidence de M. Elias Hraoui, et en présence du chef du gouvernement et du ministre d’Etat chargé des Finances, M. Fouad Siniora.


Le rejet par le Conseil des ministres (par 13 voix contre 11) du programme d’emprunt de 800 millions de dollars, et la décision des hôpitaux de suspendre, à partir du 1er octobre, l’admission automatique des patients assurés, continueront d’occuper le devant de la scène politique et sociale, cette semaine.Le rejet du plan d’emprunt en Conseil des ministres, lui, continue...