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Actualités - CHRONOLOGIE

La défense, nouvelle pomme de discorde entre Chirac et Jospin (photo)


La «cohabitation» entre le président de droite Jacques Chirac et le premier ministre socialiste Lionel Jospin — qui allait cahin caha depuis son instauration, au lendemain des élections législatives — a connu hier un nouveau raté avec la question du budget de la défense, dans lequel le gouvernement a sabré quelque 8,7 pour cent. En tant que chef des armées, le chef de l’Etat français a lancé ce que les observateurs ont interprété comme une «mise en garde»: sa désapprobation sur la réduction prévue.
Si le gouvernement poursuivait dans l’avenir la baisse des crédits militaires, «c’est l’efficacité même des armées et la cohérence de notre politique de défense qui seraient gravement compromises, ce qui porterait atteinte à la place, à l’influence et aux intérêts de la France en Europe et dans le monde», a affirmé M. Chirac.
Une coupe de 8,9 milliards de francs est prévue dans les dépenses d’équipement du budget de défense de 85 mds de FF (14 mds USD). Des programmes phares devraient être étalés, comme l’avion de combat Rafale développé par Dassault.
La Constitution française prévoit que si le gouvernement conduit les affaires du pays, le chef de l’Etat a une prééminence sur la défense et les affaires étrangères, avec des risques d’accrocs en cas de «cohabitation» politique.
M. Jospin a seulement déclaré que le budget 98 de la défense «répond aux objectifs fixés en matière de fonctionnement et de professionnalisation», a indiqué le porte-parole du gouvernement Catherine Trautmann.
Mme Trautmann a affirmé que M. Jospin n’avait «pas répondu de façon développée aux propos du président de la République», et qu’«il n’y a pas eu de débat entre le président et le premier ministre».
Selon M. Chirac, le grand chamboulement dans la défense française, qu’il avait lui-même initié avant la défaite de sa majorité de coalition de droite, reposait sur «trois piliers indissociables».
Il s’agit de «la professionnalisation des forces, la modernisation de leur équipement et la restructuration de notre industrie de défense».
«Remettre en cause l’un d’entre eux reviendrait à compromettre l’ensemble de la réforme. La communauté militaire (...) le ressentirait très durement», a-t-il prévenu.
La loi de programmation militaire française, votée début 1996 sous le précédent gouvernement de droite et couvrant les années 1997 à 2002, prévoyait à ce titre pour 1998 une annuité de 89,7 mds de FF (15 mds USD).
Les députés français viennent par ailleurs d’adopter en première lecture un projet de loi sur le service national qui crée une journée obligatoire d’appel de préparation à la défense (APD) et le volontariat militaire.
Ce projet officialise la suspension de la conscription à partir du 1er janvier 2003 et sonne le glas de près d’un siècle de service militaire obligatoire, institué par la loi du 21 mars 1905.

Les A.E.

Au chapitre des Affaires étrangères, le budget s’élève pour 1998 à 14,4 milliards de francs (2,4 mds USD) en 1998, en légère baisse par rapport aux 14,5 milliards de FF de 1997.
Cette «quasi-reconduction» des moyens consacrés à la diplomatie traduit la volonté du gouvernement de «maintenir les moyens nécessaires au rayonnement international de la France», selon le document du ministère des Finances.
Les moyens de fonctionnement du réseau diplomatique et consulaire français sont stabilisés à leur niveau de 1997. La rationalisation du réseau se traduira par la suppression de 90 emplois, accompagnée de nombreuses mesures de transformation d’emploi, correspondant aux besoins du ministère.
Les crédits d’investissement sont par ailleurs reconduits, permettant le lancement de grandes opérations immobilières, à Berlin et à Pékin en particulier.
Le budget 1998 entend «préserver les moyens affectés à la diplomatie culturelle». Des crédits de plus de 3 milliards de FF (quasiment reconduits) permettront notamment le financement de l’année de la France au Japon, l’année de l’Egypte et les manifestations prévues à l’occasion de la Coupe du monde de football l’an prochain en France.
Le gouvernement a également décidé de relancer l’enseignement à l’étranger. Les crédits affectés à l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger augmentent de 3,7%.
Le budget 1998 du ministère prévoit également de garantir «la place de la France au sein du système des organisations internationales».



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