Damas prêt à reprendre sous conditions les négociations avec l'Etat hébreu

Le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam a affirmé hier que son pays était prêt à reprendre les négociations de paix avec Israël «au point où elles s’étaient arrêtées» en février 1996.
«La Syrie veut reprendre les (pourparlers) au point où ils s’étaient arrêtés afin de réaliser une paix juste et globale» au Proche-Orient, a déclaré M. Khaddam, cité par l’agence officielle syrienne SANA.
Selon M. Khaddam, «la libération du Golan», occupé par Israël depuis 1967, et celle des autres territoires arabes occupés, sont une «priorité» pour la Syrie.
«La solidarité arabe est essentielle pour renforcer les capacités des Arabes et leur permettre d’affronter les défis du conflit israélo-arabe», a ajouté le vice-président syrien qui s’exprimait devant un groupe de journalistes égyptiens en visite en Syrie, selon SANA.
Le journal israélien Yédiot Aharonot, citant un rapport de l’ambassade américaine à Damas adressé lundi au département d’Etat, a affirmé hier que la Syrie était prête à reprendre «très prochainement» ses pourparlers avec Israël.
Selon le journal, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt donné son accord à la reprise des négociations avec la Syrie qui devraient se dérouler à Washington et porter dans un premier temps sur l’ordre du jour et des questions de procédure.
La Syrie souhaite reprendre ses pourparlers avec Israël au point où ils avaient abouti avec le précédent gouvernement israélien travailliste, alors que M. Netanyahu ne se sent pas engagé par ces discussions et entend relancer le dialogue sans conditions préalables.
Les responsables syriens ont affirmé à maintes reprises être parvenus à un accord tacite avec l’ancien premier ministre israélien Yitzhak Rabin, assassiné en novembre 1995, aux termes duquel Israël se retirerait du Golan en échange d’une paix totale avec la Syrie.
Le gouvernement de droite israélien estime qu’il n’est pas engagé par cet accord informel alors que l’opposition travailliste affirme que M. Rabin ne s’était pas engagé aussi nettement sur un retrait et qu’il avait exigé en contrepartie des garanties de sécurité que Damas n’avait pas voulu donner.
Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a achevé récemment une tournée dans la région destinée notamment à relancer les négociations israélo-syriennes.