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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

La polémique entre Boueiz et les alliés de Joumblatt s'envenime

Dans la vie politique libanaise — ou ce qui en tient lieu —, une polémique chasse l’autre. La dernière en date est celle qui oppose depuis quelques jours le ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz, au ministre des Déplacés, Walid Joumblatt, et à ses alliés.
De retour du Caire, M. Boueiz avait fait une déclaration particulièrement virulente à l’égard du conseiller de M. Joumblatt, Ghazi Aridi, qui l’avait lui-même attaqué dans l’une de ses allocutions. Les propos de M. Boueiz avaient d’ailleurs été censurés par l’ANI, mais comme ils avaient été prononcés en direct devant les caméras de télévision, ils ne pouvaient manquer de susciter une riposte. Celle-ci ne s’est pas fait attendre et hier, ce sont aussi bien M. Ghazi Aridi que le député Ayman Choucair et le ministre Akram Cehayeb qui se sont empressés de défendre les positions du leader du PSP.
Le ministre Chehayeb qui, jusqu’à présent, avait tenu à garder une neutralité relative, a reproché à M. Boueiz son langage peu diplomatique, l’accusant de vouloir placer les propos de M. Joumblatt, au cours du dernier Conseil des ministres, dans le cadre d’une polémique ouverte avec le patriarche maronite, Mgr Sfeir.
Dans une déclaration faite hier, M. Chehayeb a rappelé que le ministre Joumblatt avait souligné le fait que l’accord de Taëf était le résultat d’une association entre les différentes composantes libanaises et le ministre Boueiz aurait dû défendre l’accord à l’élaboration duquel il a participé au lieu de prendre le parti du patriarche. Ou du moins aurait-il dû en discuter pendant le Conseil des ministres. M. Chehayeb a salué les positions nationales du ministre Boueiz, mais il a rejeté le langage insultant qu’il a utilisé dans cette affaire. Le ministre de l’Environnement a enfin précisé que les déclarations de M. Joumblatt sont programmées par les principes nationaux qui servent de base à sa politique.
De son côté, Ayman Choucair, député de Baabda, a déploré le fait que tout débat politique au Liban se transforme rapidement en polémique personnelle, «à un moment où il est nécessaire de serrer les rangs, face à l’agression israélienne». Selon M. Choucair, la tempête soulevée par les propos de M. Joumblatt n’a d’autre objectif que la surenchère politique et l’éveil des susceptibilités. D’ailleurs, toujours selon lui, le ministre Joumblatt avait prévenu contre une telle atmosphère pendant la séance du Conseil des ministres.
M. Choucair s’est ensuite demandé pourquoi, au sein du Conseil, aucun ministre n’a répondu à M. Joumblatt. Mais une fois dehors, certains hommes politiques ont commencé à se cacher derrière les positions du patriarche maronite pour tenter de remettre en cause les principes de l’entente nationale. «Il est temps de renoncer à provoquer des dissensions confessionnelles et aux paris perdants, a déclaré le député. Il faut se consacrer à la lutte contre l’ennemi israélien».
La réponse de M Ghazi Aridi a certes été la plus virulente. Il est vrai que M Boueiz avait qualifié ce dernier «de valet minable qui a mérité une augmentation de son maître». Le conseiller politique du ministre Joumblatt a expliqué que les trois principes de la politique diplomatique du «dénommé Farès Boueiz» sont les suivants; «L’enflure, l’illusion et l’impolitesse». Utilisant l’ironie, M. Aridi a ajouté que si M. Elias Hraoui n’avait pas été élu président de la République et si M. Boueiz n’avait pas été son gendre, il n’aurait pas pu s’installer dans le fauteuil des Affaires étrangères et marquer ainsi cette fin de siècle. M. Aridi a aussi rappelé sa fierté d’avoir travaillé avec «le martyr Kamal Joumblatt» puis aux côtés de son fils et «si, a-t-il ajouté, M. Boueiz ne comprend que le langage de l’argent, il y a d’autres personnes qui, elles, respectent certains principes». Enfin, M Aridi a rendu hommage au président Hraoui et lui a présenté ses excuses de devoir critiquer son gendre, qui, selon lui, a dépassé les limites de la bienséance...
M. Boueiz répondra probablement à ces propos et le Conseil des ministres qui se tiendra demain mercredi risque d’être animé...
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