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Actualités - CHRONOLOGIE

Attentat contre le bus des touristes : le Caire entretient le flou Les assaillants auraient voulu se venger de l'affiche injurieuse pour l'islam placardée à Hébron (photos)


Les assaillants auraient voulu se venger de l’affiche
injurieuse pour l’islam placardée à Hébron
Ni acte terroriste ni attentat visant le tourisme: l’attaque au cocktail Molotov contre un autobus de touristes allemands, jeudi devant le musée des antiquités du Caire (dix tués, onze blessés), a été commise par un «malade mental». Cette thèse a été soutenue avec force vendredi par le ministre égyptien de l’Information Safouat Chérif et par son collègue du Tourisme. Cependant, le quotidien gouvernemental «al-Akhbar» rapporte les propos de l’un des auteurs de l’attentat, qui aurait affirmé aux enquêteurs avoir voulu se venger des affiches injurieuses pour l’islam, placardées en juin par une extrémiste juive à Hébron. Officiellement, les frères Mahmoud et Saber Aboul Oula seraient les seuls auteurs de l’attaque. Mais des témoins ont rapporté que les assaillants étaient au nombre de trois ou quatre. Il s’agirait donc de faire le black-out sur toute l’affaire en laissant le flou s’installer en vue d’éviter toute retombée négative pour la sécurité.
«Je pensais que l’autobus transportait des touristes juifs; je voulais me venger de l’Israélienne qui a porté atteinte au prophète Mahomet et au Coran», a affirmé à la police Saber Aboul Oula, 32 ans, cité par le journal.
Blessé de deux balles lors d’échanges de tirs avec la police, il était toujours hospitalisé, alors que son frère Mahmoud a été placé en garde à vue pour 15 jours.
Il a indiqué aux enquêteurs être venu avec son frère de sa maison à Ezbet el-Nakhl, dans la banlieue sud du Caire, muni d’un sac en plastique contenant «trois bombes, des cocktails Molotov, un fusil automatique et deux pistolets».
«Nous avons cherché dans le parking du musée un bus plein de touristes et c’est alors que nous avons remarqué celui immatriculé 1.154 qui s’apprêtait à partir en emportant un groupe de touristes», selon lui.
Saber Aboul Oula, présenté par les autorités comme «dérangé mental», avait tué quatre étrangers en 1993 à l’hôtel Sémiramis au Caire. Il avait été placé dans un hôpital psychiatrique d’où il s’est échappé le 15 septembre, selon les autorités.
Il a été arrêté avec son frère quelques minutes après l’attentat.
Fin juin, Tatiana Susskind, une extrémiste israélienne, avait placardé à Hébron, en Cisjordanie, des affiches présentant le prophète Mahomet sous les traits d’un porc coiffé d’une keffieh palestinienne, rédigeant le Coran.
Le porc est un animal considéré impur tant par le judaïsme que par l’islam.
Mahmoud et Saber Aboul Oula sont les deux auteurs de l’attentat, selon les autorités. Mais des témoins ont affirmé que les assaillants étaient trois ou quatre.
Pour le ministre de l’Information Safouat Chérif, «le crime déplorable qui a eu lieu sur la place Tahrir n’est pas un acte terroriste et ne peut nullement entrer dans la catégorie du terrorisme comme l’ont répété certains médias et les agences de presse étrangères».
«Ces médias sont habitués à qualifier d’actes terroristes beaucoup d’événements internationaux, comme nous pouvons le remarquer par les titres des journaux arabes et étrangers», a-t-il ajouté.
«Ce serait faux de présenter l’accident comme la continuation d’un phénomène efficacement restreint en Egypte, ou d’affirmer qu’il est lié aux éléments du terrorisme organisé et des crimes qu’ils ont commis entre 1993 et 1995», a estimé le ministre.
«L’accident ne peut être considéré comme une attaque terroriste préméditée visant les touristes, puisque le criminel est un dérangé mental qui s’est enfui le 15 septembre 1997 d’un hôpital psychiatrique», écrit de son côté le ministère du Tourisme dans un communiqué.
Le ministère conclut à «des tirs aveugles d’une personne mentalement perturbée qui pourraient survenir n’importe quand et n’importe où». «Donc, l’accident ne visait pas le tourisme», note le communiqué.
Néanmoins, une organisation islamiste, basée à Londres et proche du mouvement armé égyptien al-Jihad, a conseillé aux touristes «de ne plus se rendre en Egypte».
Le Centre islamique d’observation — tel est le nom du mouvement — rejette sur le régime égyptien la responsabilité de l’attentat et affirme: «Cette opération démontre l’échec de la politique du régime, qui n’a pas entendu la voix de la raison en rejetant l’appel lancé à partir de leur prison par les jeunes musulmans (à un arrêt de la violence), comme il n’a pas jugé bon de répondre à leurs justes revendications qui consistent à annuler la loi d’urgence et à libérer les détenus».
Selon les services de sécurité égyptiens, le Centre islamique d’observation est dirigé par un chef du Jihad islamique, Adel Abdel Méguid, qui a obtenu l’asile politique en Grande-Bretagne.
l Un policier a été tué et un autre blessé vendredi dans la région d’Assiout, en Haute-Egypte, par des membres présumés de l’organisation intégriste armée de la Jamaa islamiya.
Nabil Bekhit Nasser, un conscrit, a été tué dans la ville de Daïrout (320 kilomètres au sud du Caire) par des assaillants qui ont ouvert le feu sur un camion de police transportant des forces de sécurité.
Les policiers ont répliqué aux tirs mais les islamistes ont réussi à prendre la fuite dans les rues de la ville. Le nombre d’assaillants n’a pas été précisé.
Ce décès porte à 1.241 le nombre de personnes tuées depuis le déclenchement de la vague de violence intégriste en 1992.
Les assaillants auraient voulu se venger de l’affiche injurieuse pour l’islam placardée à HébronNi acte terroriste ni attentat visant le tourisme: l’attaque au cocktail Molotov contre un autobus de touristes allemands, jeudi devant le musée des antiquités du Caire (dix tués, onze blessés), a été commise par un «malade mental». Cette thèse a été soutenue avec force...