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Actualités - CHRONOLOGIE

Le numéro un chinois se débarrasse de ses rivaux

Qiao Shi à la retraite, les vieux généraux Liu Huaqing et Zhang Zhen mis eux aussi sur la touche, de même qu’un autre général Yang Baibing: le numéro un chinois Jiang Zemin a réussi à «faire le ménage» au sein de l’appareil du parti communiste chinois et à renforcer son emprise sur tous ses rouages. L’annonce du départ de M. Qiao, 73 ans, que l’on dit en mauvaise santé, a surpris bon nombre de diplomates qui ne s’attendaient pas à une victoire aussi totale du président, à l’issue du XVe congrès du parti (VOIR AUSSI PAGE 8).
«Cela montre que Jiang Zemin est plus puissant qu’on ne l’avait imaginé, a commenté un diplomate occidental. Jiang et son premier ministre Li Peng doivent être très heureux ce soir».
Li Peng, 69 ans, qui ne peut se représenter en mars pour un troisième mandat de premier ministre en vertu de la constitution, devrait logiquement lui succéder à la tête du Parlement.
«Jiang Zemin sort grand gagnant du premier round, a reconnu un autre diplomate. Il se débarrasse d’un poids lourd gênant et trouve un point du chute pour son bras droit Li Peng. Si aucun proche de Qiao n’est promu au comité permanent du bureau politique, cela confirmera que la victoire de Jiang est totale».
Le nouveau bureau politique et son comité permanent seront désignés aujourd’hui vendredi.
Certains analystes pensent que M. Qiao a pu cependant réussir à négocier son départ en échange de la promotion de quelques-uns de ses proches, dont Wei Jianxing, 66 ans, le président de la précédente commission de discipline du parti.
«Compte tenu de l’accent mis sur la lutte anticorruption, il ne serait pas surprenant de voir Wei Jianxing entrer au comité permanent», a souligné un sinologue.

Embolie

«Le rapport de forces réel ne sera visible qu’après la formation du comité permanent, vendredi, a-t-il poursuivi. Qiao Shi a peut-être calculé qu’au prochain congrès du parti, dans cinq ans, il aura 78 ans, avec une santé encore plus déclinante, et qu’il pourrait ne plus avoir la même influence pour pouvoir imposer ses proches».
Selon des sources diplomatiques, M. Qiao aurait été victime il y a quelques mois d’une embolie et beaucoup d’observateurs ont noté à la dernière session parlementaire en mars qu’il traînait sa jambe gauche et qu’il avait du mal à se tenir debout.
«Quelles que soient les raisons derrière la décision de M. Qiao, il n’en reste pas moins que son départ est un succès majeur pour Jiang Zemin, a dit un diplomate asiatique. Il était vraiment le seul ayant suffisamment d’influence pour représenter une menace pour Jiang en cas de crise ou de lutte pour le pouvoir».
M. Jiang, qui cumule les postes de chef de l’Etat, du parti et de l’armée, a également réussi à se débarrasser des deux vieux généraux Liu Huaqing, 81 ans, et Zhang Zhen, 83 ans, ainsi que du général Yang Baibing, 77 ans, frère de l’ancien président Yang Shangkun.
Le départ des généraux Liu et Zhang, qui étaient vice-présidents de la commission militaire centrale, présidée par Jiang, va lui permettre de placer ses fidèles, en particulier le général Zhang Wannian.
Selon certaines sources, ce dernier pourrait même accéder au tout-puissant comité permanent du bureau politique.
Le prochain rendez-vous important pour Jiang sera la session plénière du Parlement, en mars, avec la constitution d’un nouveau gouvernement et la nomination d’un nouveau premier ministre.
Zhu Rongji, 69 ans, considéré comme l’artisan du miracle économique chinois, est le mieux placé pour succéder à M. Li.
«Avec Zhu au gouvernement et Li à la tête du Parlement pour tenir les provinces, Jiang va pouvoir se consacrer à la grande réforme du secteur d’Etat et consolider son emprise sur le parti en prévision du prochain congrès au début du XXIe siècle», a estimé un diplomate.

Qiao Shi à la retraite, les vieux généraux Liu Huaqing et Zhang Zhen mis eux aussi sur la touche, de même qu’un autre général Yang Baibing: le numéro un chinois Jiang Zemin a réussi à «faire le ménage» au sein de l’appareil du parti communiste chinois et à renforcer son emprise sur tous ses rouages. L’annonce du départ de M. Qiao, 73 ans, que l’on dit en mauvaise...