Mais comme tout est dans tout, et réciproquement, on se retrouvera plongé sans doute dans les problèmes proprement intérieurs d’entrée de jeu, quand le président Hraoui en évoquant son voyage au Brésil voudra parler de la question de la nationalité aux émigrés, qui pose comme on sait problème sur place, un tollé s’étant élevé à l’Ouest contre cette proposition.
De même, il est possible qu’en parlant à son tour du protocole financier signé avec Jospin, M. Hariri suscite un nouveau débat sur son plan de développement dit du milliard de dollars et par conséquent sur l’état lamentable des finances publiques, puis sur la crise socio-économique aiguë que le pays traverse.
Les municipales
Et une fois de plus comme tout est lié, on relève que parallèlement au plan de développement, par lequel il se propose notamment de lutter contre la «révolte des affamés» de Toufayli, le chef du gouvernement veut disloquer le mohafazat de la Békaa, pour créer un district Baalbeck-Hermel à part. Une initiative qui étonne plus d’un ministre vu qu’elle fait double emploi avec le projet de décentralisation et de redécoupage administratifs qui doit lui-même conditionner en partie la future loi électorale des législatives, sous l’angle de la configuration des circonscriptions.
A noter que les ministres s’étonnent qu’on ait passé à la trappe, apparemment avec l’accord de l’intéressé lui-même, les idées du ministre de l’Intérieur M. Michel Murr sur le remplacement des mohafazats comme des cazas par un nouveau concept impliquant la création de 33 régions administratives ou départements.
Tout semble être fait, soulignent ces ministres, pour donner satisfaction à Toufayli, sans le dire, comme le religieux l’a lui-même pressenti d’ailleurs dans son discours du 13 septembre, en notant qu’il y a des prémices de dialogue avec le pouvoir qui lui aurait fait des promesses. Ce qui est une façon plus pacifique sinon plus élégante que l’incarcération ou la répression de traiter un dossier dit social.
Encore qu’on peut se demander si les autorités ne ferment pas un peu trop volontiers les yeux sur ce qui se passe à Makné, où selon des rapports de services qualifiés, s’effectue au grand jour un trafic intense d’objets bien plus volés que volants, mais en tout cas non identifiés, notamment des voitures.
Sur un autre plan, il faudra que le Conseil des ministres planche sans tarder sur la question des élections municipales: le Conseil constitutionnel ayant annulé les deux lois prorogeant les mandats des conseils municipaux et des «makhatirs», le pays se retrouve légalement sans édiles comme sans «makhatirs». Il faut donc une loi, soit pour organiser des élections dans les meilleurs délais soit pour désigner des chargés d’affaires le temps de préparer le scrutin...
Ph. A-A.
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