Le représentant de la France en tournée auprès des responsables Rapin : le rôle du comité de surveillance est important mais limité "Pas question de changer les textes des arrangements d'avril", déclare le diplomate (photos)

Le représentant de la France en tournée auprès des responsables


«Pas question de changer les textes des arrangements d’avril», déclare le diplomate

Le représentant de la France au sein du comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud, l’ambassadeur Laurent Rapin, a effectué une tournée auprès des responsables politiques et militaires avant d’assumer les fonctions de président du groupe à partir du 1er octobre prochain.
Dans une déclaration à la presse, M. Rapin a indiqué que le comité pourrait créer «un climat de dialogue susceptible de se présenter favorablement en d’autres points et de favoriser un règlement politique» du conflit.
Le diplomate français a démenti les informations concernant une modification de la mission du comité, dont l’objectif principal consiste, selon lui, de protéger les civils et de limiter le nombre de victimes. «Le comité conserve, sur la base des arrangements (d’avril 96), toute son importance pour préserver la vie des civils, en attendant que les circonstances permettent d’obtenir un règlement de paix», a-t-il dit.
M. Rapin, accompagné de l’ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau, et de l’attaché de défense près l’ambassade, M. Alain Pellegrini, a été reçu par le président de la République, M. Elias Hraoui, par le premier ministre, M. Rafic Hariri et par le chef de la diplomatie, M. Farès Boueiz. Il a également rencontré le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, puis le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud.
«Nous jouons un rôle extrêmement important (...) mais en même temps limité parce que nous ne pouvons pas nous substituer à des organes de négociations», a déclaré M. Rapin à l’issue de l’entretien avec le ministre Boueiz. Le diplomate a réaffirmé l’attachement de son pays à la souveraineté et à l’indépendance du Liban. «C’est pour cela que nous siégeons au comité», a-t-il dit. Rappelant qu’il avait pris ses fonctions il y a cinq semaines, M. Rapin a déclaré que le groupe, qui s’est réuni deux semaines en août, avait réussi à «contrôler et à contenir les tensions». Il a indiqué que l’ordre du jour de chaque réunion était «très chargé et le bilan extrêmement lourd avec 10 morts et cinquante blessés». Il a ajouté que «le climat était très tendu et tragique pendant les réunions, notamment après le bombardement de la ville de Saïda», aux cours duquel sept civils avaient été tués et une quarantaine d’autres blessés.
Le diplomate a souligné que le rôle «bien précis» du comité a été récemment réaffirmé par le ministre français des Affaires étrangères, M. Hubert Védrine, et par son homologue américain Madeleine Albright.
Le représentant d’Israël au sein du comité, le général David Tsur, avait réaffirmé que les délégués du Liban et de la Syrie avaient rejeté une proposition israélienne d’ajouter une clause aux arrangements d’avril, selon laquelle l’armée d’occupation et la résistance renonceraient à poser des engins piégés sur les bords des routes au Liban-Sud.
Pour sa part, M. Jouanneau a déclaré à sa sortie du palais Bustros que l’entretien avec M. Boueiz avait porté sur la visite au Liban du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, qu’il a qualifiée de «positive».
«Nous étions satisfait lorsque nous avons appris que Mme Albright allait venir au Liban et nous l’avions beaucoup encouragée à venir, a-t-il ajouté. J’ai écouté hier (lundi) son discours, que j’ai trouvé positif et encourageant. Il montre que les Etats-Unis veulent participer au processus de reconstruction au Liban et que ce pays n’est pas absent des préoccupations de l’administration américaine».
L’ambassadeur a d’autre part mis l’accent sur la nécessité de reprendre les négociations sur les volets libano-israélien et syro-israélien «simultanément, parce qu’on ne peut pas les séparer».
«Telle est notre position. Nous estimons que c’est le seul moyen d’aboutir à la paix et non pas à travers des négociations séparées entre le Liban et Israël», a-t-il conclu.