Des discussions interchypriotes, bientôt

Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a annoncé hier à Larnaca la tenue de prochaines discussions entre les dirigeants chypriotes grec et turc sur des questions de sécurité.
Lors d’une brève escale à Larnaca (sud), Mme Albright, qui achevait une tournée au Proche-Orient, a déclaré aux journalistes que le président chypriote Glafcos Cléridès et le chef de la communauté chypriote-turque Rauf Denktash avaient «informé les Etats-Unis qu’ils étaient disposés à se rencontrer prochainement pour discuter des questions de sécurité».
«C’est un pas significatif sur la voie de l’amélioration du climat en vue de négociations sur des questions politiques essentielles», a-t-elle dit, sans préciser la date ou le lieu des discussions intercommunautaires.
Celles-ci doivent porter, selon l’agence officielle chypriote CNA, notamment sur la démilitarisation et la réduction des armements.Selon des sources de l’ONU à Nicosie, la date et le lieu des discussions seront fixés après consultations avec les deux parties.
Mme Albright s’est félicitée de l’accord de MM. Cléridès et Denktash pour la tenue de ces pourparlers, estimant qu’il exprimait la volonté de part et d’autre de «régler les différends de manière pacifique et loin des menaces de recours à la force».
L’annonce du secrétaire d’Etat est intervenue à la suite de rencontres lundi du coordinateur américain pour Chypre, Thomas Miller, avec MM. Cléridès et Denktash.
M. Miller avait appelé vendredi, à son arrivée à Nicosie après des visites à Athènes et Ankara, les Chypriotes-Turcs et Chypriotes-Grecs à faire des concessions «pour faciliter un règlement du problème» de l’île, divisée depuis l’occupation militaire turque de sa partie nord en 1974.
Une «République turque de Chypre du Nord» a été proclamée en 1983 dans le nord de l’île, où la Turquie maintient quelque 35.000 hommes, mais elle n’est reconnue que par Ankara.
MM. Cléridès et Denktash ont tenu sans succès en juillet et août, près de New York puis à Montreux, des pourparlers sur les moyens de régler politiquement la crise de Chypre, sous l’égide de l’ONU.
Ils s’étaient engagés le 31 juillet à trouver une solution à la question des disparus lors du conflit intercommunautaire et de l’invasion turque, en se mettant notamment d’accord sur l’échange des informations.
La tension est montée récemment d’un cran après les menaces turques de frappes militaires contre la République chypriote (sud) en cas de déploiement de missiles russes S-300, commandés en janvier dernier et dont la livraison est prévue en avril prochain.