Moubarak : une tournée porteuse d'espoir

Le président égyptien Hosni Moubarak a qualifié d’«encourageante et porteuse d’espoir» la première tournée au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright.

M. Moubarak a reçu Mme Albright à Alexandrie et l’a encouragée à poursuivre ses efforts, mais le secrétaire d’Etat n’a pas obtenu d’engagement sur une participation de l’Egypte en novembre à la 4e conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord à Doha (Qatar).
Ce que Mme Albright a accompli lors de sa tournée «est inattendu (...). C’est encourageant et porteur d’espoir pour de futures visites», a déclaré M. Moubarak au cours d’une brève conférence de presse conjointe, à l’issue de deux heures d’entretiens.
Il a ajouté que les Palestiniens avaient placé, avant son arrivée, de «grands espoirs» dans la visite de Mme Albright mais que l’Egypte ne s’était pas montrée aussi optimiste.
«Nous n’avions pas de grands espoirs et nous nous attendions seulement à ce que la porte s’ouvre» pour de futurs progrès dans le processus de paix, a ajouté M. Moubarak.
«Je pense qu’après la réunion» prévue à la fin du mois à Washington entre responsables israéliens et palestiniens sous les auspices des Etats-Unis, «la situation sera beaucoup plus facile pour faire avancer le processus de paix», selon M. Moubarak.
Mme Albright avait annoncé cette réunion lors de l’étape israélienne de sa tournée.
Pour sa part, Mme Albright a rendu hommage à l’Egypte.
«Les Etats-Unis ne peuvent oublier que sans l’Egypte il n’y aurait pas eu de processus de paix, pas de sommet de Madrid (en 1991), pas d’accord de Camp David (en 1978), pas d’accords d’Oslo (en 1993) et pas de poignée de main devant la Maison-Blanche», a-t-elle déclaré.
Il y a tout juste quatre ans, le 13 septembre 1993, le premier ministre israélien de l’époque Yitzhak Rabin, assassiné en novembre 1995, et le leader palestinien Yasser Arafat s’étaient serré la main sur la pelouse de la Maison-Blanche en présence du président américain Bill Clinton.

Démanteler
le Hamas

Avec l’Egypte «nous ferons tout ce que nous pourrons pour restaurer et soutenir la dynamique» de la paix, a-t-elle ajouté.
Mme Albright a de nouveau appelé l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat à redoubler d’efforts dans sa lutte antiterroriste. «Il est difficile pour Israël de négocier en présence de poseurs de bombes», a-t-elle dit.
«Il est important que M. Arafat fasse 100% d’efforts pour démanteler l’infrastructure du Hamas», la principale organisation intégriste palestinienne opposée aux accords avec Israël, a-t-elle répété.
Le président égyptien n’a pas indiqué si son pays participerait à la conférence de Doha. «S’il y a des progrès dans le processus de paix, cela aidera à la tenue de la conférence au plus haut niveau», s’est-il contenté d’indiquer.
L’Egypte et la Jordanie, les deux pays arabes ayant signé un accord de paix avec Israël, ont annoncé qu’ils s’aligneraient sur une éventuelle décision arabe commune.
Qatar, pays hôte, est le seul pays arabe à avoir officiellement annoncé sa participation. Le Liban, la Syrie, les Emirats arabes unis et l’Arabie Séoudite ont annoncé qu’ils n’enverraient pas de délégation à Doha pour protester contre la politique du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu.
La conférence «n’est une faveur pour quiconque», a estimé Mme Albright dans une allusion à Israël. «Elle est en faveur des peuples de la région», a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis tentent d’empêcher un boycottage arabe de la conférence de Doha. Les trois précédentes conférences (Casablanca en 1994, Amman en 1995 et Le Caire en 1996) avaient entretenu l’espoir de l’établissement de relations normalisées entre l’Etat hébreu et le monde arabe après les accords de paix israélo-palestiniens de 1993. (AFP)