Les efforts d'Albright bien accueillis en Arabie Séoudite, affirme Washington

Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a reçu le soutien des dirigeants séoudiens à ses efforts pour relancer le processus de paix et pour isoler l’Iran, ont indiqué de hauts responsables américains. Mme Albright a été reçue samedi soir à Djeddah par le ministre des Affaires étrangères Séoud el-Fayçal, le roi Fahd d’Arabie Séoudite et le prince héritier Abdallah Ben Abdel-Aziz.

«Elle a été satisfaite de constater à quel point ils estiment qu’elle a fait avancer les choses» par sa première visite au Proche-Orient, a affirmé le porte-parole du département d’Etat James Rubin.
Le porte-parole a précisé que ce commentaire s’appliquait aussi aux dirigeants égyptiens, que Mme Albright avait rencontrés auparavant au Caire (VOIR PAR AILLEURS).
Selon un autre responsable américain, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat, l’Arabie Séoudite s’est déclarée prête à revoir sa décision de boycotter la conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, prévue du 16 au 18 novembre à Doha (Qatar), «si le climat s’améliorait» entre Israéliens et Palestiniens.
«Ils ont laissé la porte ouverte», a expliqué ce responsable, rappelant que le président égyptien Hosni Moubarak avait adopté la même attitude.
Mme Albright a trouvé à Djeddah «une même inquiétude sur la menace à long terme» que représente l’Iran, en particulier la menace nucléaire et une même perplexité sur la volonté du nouveau président Mohammed Khatami de «changer d’attitude à long terme». «Il n’y a pas un optimisme débridé» à ce sujet, a ajouté le responsable américain.
Américains et Séoudiens ont critiqué en commun «le laxisme de certains gouvernements européens dans leurs relations avec l’Iran», mettant en cause la France et l’Allemagne, a-t-il expliqué.
Devant les journalistes, les responsables séoudiens ont tenu à saluer le style plus direct qu’apporte Mme Albright à la diplomatie américaine.
«C’est ce que nous avons toujours espéré: une secrétaire d’Etat qui est à la fois courageuse et franche», a affirmé le prince héritier Abdallah.
«Vous et moi avons en commun de ne pas tourner autour du pot», a-t-il ajouté en s’adressant à Mme Albright.
Pour l’ambassadeur séoudien aux Etats-Unis, le prince Bandar Ben Sultan, ce voyage de Mme Albright «était nécessaire» et démontre «qu’elle est sérieuse».
Un autre haut responsable séoudien a jugé que Mme Albright «avait fait une forte impression» et qu’elle s’était montrée «impartiale» envers Israël et les Palestiniens.
Mme Albright a réitéré samedi les demandes de Washington d’une «coopération étroite» de la part des Séoudiens dans l’enquête sur l’attentat de Dhahran, qui avait tué 19 soldats américains en juin 1996.
Mme Albright, première femme secrétaire d’Etat, portait une longue robe noire et s’était couverte la tête d’un foulard pour son entrevue avec le souverain séoudien.
Arrivée mercredi au Proche-Orient, elle a successivement rencontré les dirigeants israéliens, palestiniens, syriens et égyptiens. (AFP)