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Actualités - DISCOURS

A la veille de l'expiration du délai accordé au gouvernement Toufayli annonce qu'un dialogue s'est établi avec le pouvoir

Alors que le délai qu’il avait accordé au pouvoir expire aujourd’hui, cheikh Sobhi Toufayli a donné hier le ton et... mis — si l’on peut dire — de l’eau dans son vin. Au cours de son prêche du vendredi, prononcé dans une mosquée sur la route de l’AIB, le «cheikh des affamés» a annoncé qu’il y avait un dialogue entre lui et le pouvoir et qu’il espérait obtenir gain de cause pour ses revendications. On voit mal, toutefois, comment en 24 heures, les dix points qu’il avait soulevés dans un vaste meeting à Baalbeck pourraient être suivis d’exécution.

Mais cheikh Toufayli n’en est plus à une contradiction près. Le pouvoir aussi d’ailleurs. Il y a quelques semaines encore, il menaçait d’engager des poursuites judiciaires contre ceux qui appellent à la désobéissance civile, alors qu’il engageait, parallèlement à ces menaces, un dialogue discret avec ces mêmes personnes...
Hier donc, cheikh Toufayli a déclaré devant ses partisans qu’il ne fallait se précipiter et qu’il était bon d’attendre le résultat des contacts établis avec le pouvoir. «Puisqu’il y a dialogue, c’est qu’il y a une possibilité d’obtenir nos revendications sans devoir durcir nos positions», a-t-il précisé, tout en ajoutant qu’il n’avait nullement l’intention de renoncer à la «révolte des affamés».
Pourtant, hier, cette dernière phrase sonnait étrangement creux, et l’uléma révolutionnaire saluait les efforts de l’Etat en vue de réaliser certains projets dans la région de Baalbeck-Hermel. «Ces projets, a-t-il d’ailleurs souligné, sont nécessaires, mais ils ne sont pas les seuls. L’Etat doit s’occuper sérieusement des problèmes des agriculteurs de la Békaa et acheter la récolte des vignobles. Nous espérons que le pouvoir parviendra à prouver qu’il n’est pas l’ennemi du peuple et nous devons attendre le résultat du dialogue établi avec nous».
Cheikh Toufayli a maintenu le flou sur les mesures qu’il compte prendre au cas où le pouvoir ignore ses revendications. «Ce qui compte c’est que le délai expire demain (aujourd’hui) et nous ne sommes pas obligés de dire à l’avance ce que nous ferons. Nous prendrons des mesures après avoir consulté nos partisans. Ce qui est sûr, c’est que nous n’abandonnerons pas la lutte et que nous poursuivrons notre projet de créer des conseils de sages dans les régions afin de pouvoir répondre aux aspirations de tous les Libanais».
Celui que ses partisans avaient surnommé «l’uléma moujahed» a ensuite enjoint à l’Etat de ne pas se prévaloir de la situation régionale pour éviter de répondre aux besoins du peuple. Puis il s’est lancé dans une diatribe politique contre la visite éventuelle du secrétaire d’Etat américain au Liban et contre la politique des Etats-Unis dans la région. Cheikh Toufayli a notamment stigmatisé les attaques récentes de Mme Albright contre le régime iranien. C’est la seconde fois en quelques jours que cheikh Toufayli qui — jusqu’ici — n’avait pas de très bonnes relations avec le nouveau pouvoir en Iran, défend celui-ci...
Résultat: «La révolte des affamés» bat de l’aile et l’expiration du délai, fixée symboliquement au 13 septembre, se passera probablement sans incident majeur, au moins du côté de cheikh Toufayli et de ses partisans.
Alors que le délai qu’il avait accordé au pouvoir expire aujourd’hui, cheikh Sobhi Toufayli a donné hier le ton et... mis — si l’on peut dire — de l’eau dans son vin. Au cours de son prêche du vendredi, prononcé dans une mosquée sur la route de l’AIB, le «cheikh des affamés» a annoncé qu’il y avait un dialogue entre lui et le pouvoir et qu’il espérait...