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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Sfeir reaffirme son attachement autant à la résolution 520 qu'à la 425

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a reçu dans la journée d’hier au siège d’été du patriarcat maronite, à Dimane, le député de Batroun, M. Boutros Harb, le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, l’ambassadeur suisse à Beyrouth, M. Gian Federico Pedotti, ainsi qu’une délégation du syndicat des rédacteurs, conduite par M. Melhem Karam.
Au cours de sa rencontre avec les membres de la délégation du syndicat, le patriarche maronite devait faire un vaste tour d’horizon de la conjoncture présente dans le pays, réaffirmant ses positions de principe concernant les principaux sujets de l’heure. Le cardinal Sfeir a notamment souligné sur ce plan qu’il est attaché à l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité autant qu’à la résolution 520 (adoptée en 1982 et réclamant le départ de toutes les troupes étrangères du Liban, dont, notamment les troupes syriennes).
Le patriarche maronite a, d’autre part, déclaré qu’une éventuelle visite de sa part en Syrie n’aurait lieu que si elle aboutit à des résultats palpables. Réaffirmant, d’autre part, que les émigrés ont droit à la nationalité libanaise, le cardinal Sfeir a déploré, sur un autre plan, que le Liban n’ait pas été inscrit officiellement et explicitement dans le programme de la tournée du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, au Proche-Orient.
Le patriarche maronite s’est déclaré opposé à une visite «impromptue» du secrétaire d’Etat au Liban. «Nous déplorons le fait que le Liban est tenu à l’écart des démarches internationales concernant le Proche-Orient, a notamment souligné le patriarche maronite. Mme Albright se rend en Egypte, en Israël, en Jordanie, en Syrie et en Arabie Séoudite, alors que le Liban est le seul pays à faire les frais de la crise régionale. Le problème se situe au Liban avant de se poser dans une quelconque autre région».
Le cardinal Sfeir a ajouté: «Le Liban est devenu une quantité négligeable, à tel point que le secrétaire d’Etat pourrait venir secrètement au Liban. Pourquoi le Liban n’a-t-il pas été prévu officiellement dans le programme de la tournée de Mme Albright? Face à une telle réalité, les Libanais devraient unifier leurs positions car lorsque le monde voit que nous sommes divisés, il a tendance à nous négliger».
Interrogé sur le dossier de la naturalisation, le patriarche maronite a déclaré: «Un problème aussi crucial ne devrait pas être perçu sous un angle confessionnel en recensant le nombre de telle ou telle communauté. La patrie est à tous ses fils, ou, à défaut, elle n’existerait plus (...). Dans tous les pays du monde, la nationalité est accordée aux personnes qui ont servi les pays hôtes. Les Etats-Unis ont ainsi accordé la nationalité américaine à Mère Teresa, à titre posthume, en raison des services qu’elle a rendus à ce pays. Au Liban, il est inconcevable que la nationalité libanaise soit accordée d’une manière chaotique sans savoir qui obtient la nationalité. Les émigrés constituent un potentiel important pour le Liban. Nous ferions mieux de suivre l’exemple de nos voisins israéliens. Les juifs du monde entier ont les yeux tournés vers Israël. Pourquoi ne pas œuvrer, en ce qui nous concerne, afin que les émigrés libanais aient les yeux tournés vers le Liban?».

Les résolutions de l’ONU

Interrogé sur sa position concernant les résolutions du Conseil de Sécurité, le patriarche maronite a souligné qu’il a constamment réclamé l’application de la résolution 425. «Mais à force de répéter cette litanie, cette résolution a été vidée de son contenu, a souligné le cardinal Sfeir. Nul ne songe à évoquer la résolution 520. En ce qui nous concerne, nous réclamons l’application de toutes les résolutions du Conseil de Sécurité concernant le Liban. Je n’ai jamais réclamé l’application de la seule résolution 520, mais des deux résolutions ensemble. J’évoque les résolutions 425 et 520 en même temps, mais il semble que certaines parties aient oublié la résolution 520».

En réponse à une question sur le dialogue syro-chrétien, le cardinal Sfeir a, par ailleurs, souligné que c’est l’Etat qui devrait dialoguer avec Damas au nom de tous les Libanais. «Nous sommes une fraction de cet Etat, a souligné le patriarche maronite. C’est donc à l’Etat de dialoguer au nom de tous ses fils. Nous avons été les premiers à soulever cette question, bien avant d’autres parties». Le patriarche maronite faisait allusion à ce sujet à la déclaration du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam qui avait rejeté l’idée d’un dialogue syro-chrétien, soulignant que la Syrie dialoguait avec l’Etat et non avec des fractions déterminées. En conclusion, le patriarche maronite a souligné qu’il ne se rendrait en Syrie que si sa visite est susceptible de déboucher sur des résultats palpables.

Avec Chamoun et Harb

Par ailleurs, à l’issue de son entrevue avec le cardinal Sfeir, le leader du PNL a fait une courte déclaration dans laquelle il a notamment souligné que le secrétaire d’Etat devrait englober le Liban dans sa tournée régionale. «Si elle effectue une telle visite, a déclaré M. Chamoun, Mme Albright devrait venir non pas à Chtaura ou à Zahlé, mais à Beyrouth car le Liban a toujours une capitale, jusqu’à nouvel ordre». Et le leader du PNL d’ajouter: «Mme Albright ne devrait pas venir les mains vides, mais elle devrait proposer une solution au problème du Liban-Sud».
En réponse à une question sur les récentes critiques formulées à l’adresse du patriarche maronite, M. Chamoun a déclaré: «Nul n’ignore que ceux qui formulent de telles critiques agissent par «remote control». Il n’est donc pas concevable de s’en prendre à eux, et en tout état de cause, ces critiques n’ont pas d’impact sur le patriarche».
De son côté, le député Boutros Harb a évoqué, à l’issue de sa rencontre avec le cardinal Sfeir, le dossier des naturalisations, affirmant que les émigrés ont droit à récupérer la nationalité libanaise. «Plus de 200.000 personnes ont obtenu par décret la nationalité libanaise, a souligné M. Harb. Les seuls qui ont droit à la nationalité parmi ces 200.000 personnes sont les habitants de Wadi Khaled. Selon les informations en ma possession, des Palestinien ont, d’autre part, obtenu la nationalité libanaise».
Interrogé, par ailleurs, sur les critiques formulées à l’égard des récentes déclarations du patriarche maronite concernant la présence syrienne au Liban, M. Harb a souhaité que «le Liban revienne à la situation d’avant 1975, lorsque le pays se passait de la présence d’une quelconque force étrangère sur son territoire».
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a reçu dans la journée d’hier au siège d’été du patriarcat maronite, à Dimane, le député de Batroun, M. Boutros Harb, le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, l’ambassadeur suisse à Beyrouth, M. Gian Federico Pedotti, ainsi qu’une délégation du syndicat des rédacteurs, conduite par M. Melhem Karam.Au...