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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël divisé sur les accords d'Oslo Lévy se démarque de Netanyahu et met en garde, avec Barak, contre les risques d'une fin du processus de paix (photo)

Lévy se démarque de Netanyahu et met en garde, avec Barak, contre les risques d’une fin du processus de paix
Les signes de désaccord au sein du Cabinet israélien se sont concrétisés à quelques heures de l’arrivée dans la région de Madeleine Albright. Alors que l’Etat hébreu rendait publique une liste de dix mesures de sécurité dont il réclame la mise en œuvre par les Palestiniens, David Lévy se démarquait du premier ministre en ce qui concerne les accords d’Oslo. Pour sa part, le chef du Parti travailliste Ehud Barak lançait une mise en garde contre les risques que ferait encourir pour le pays la fin du processus de paix qu’une dénonciation de ces accords entraînerait.
«L’écroulement du processus de paix provoquerait une vague de violence avec les Palestiniens susceptible de s’étendre au niveau régional, dont nul ne peut prévoir l’ampleur», a déclaré M. Lévy à des journalistes.
«J’ai mis en garde le premier ministre Benjamin Netanyahu contre ce risque, et je participe au gouvernement pour assurer que les accords conclus avec les Palestiniens seront entièrement appliqués», a-t-il poursuivi.
M. Lévy avait indiqué dimanche qu’il se désolidariserait du Cabinet de M. Netanyahu si celui-ci devait enterrer le processus de paix enclenché en 1993 par les accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne.
Le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak a, de son côté, estimé devant les membres de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense que la fin du processus d’Oslo «déboucherait fatalement sur une «intifada» (soulèvement) armée» dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza.
M. Netanyahu a soumis cette semaine l’application des accords d’autonomie conclus avec les Palestiniens à l’engagement préalable par l’Autorité autonome d’une lutte sans merci contre les organisations intégristes hostiles au compromis avec Israël et responsables de la plupart des attentats anti-israéliens.
La liste des mesures de sécurité dont l’application est exigée des Palestiniens est contenue dans un document, présenté comme le résumé des conditions qu’Israël met à la reprise de pourparlers avec l’Autorité palestinienne et apparemment préparé à l’intention de Mme Albright et de sa délégation Le texte insiste sur l’arrestation et la punition de Palestiniens accusés d’attaques anti-israéliennes ou d’incitation à la violence.
Le texte, largement truffé de citations de Mme Albright sur la nécessité d’une action plus ferme contre les extrémistes islamistes, souligne que l’«engagement» de l’Autorité palestinienne «à combattre le terrorisme doit être constant et absolu».

«Chantage»

L’Autorité palestinienne y a vu pour sa part une tentative de «chantage» destinée à faire échouer la première visite de Madeleine Albright au Proche-Orient, et a affirmé qu’elle n’était liée que par les accords déjà signés avec Israël.
Selon le document, l’Autorité dirigée par Yasser Arafat doit mettre en œuvre dix engagements conformément aux accords d’Oslo et à celui sur le retrait partiel israélien de Hébron en Cisjordanie, conclu en janvier dernier sous l’égide des Etats-Unis.
1 — «Coopération pleine et inconditionnelle» dans le domaine de la sécurité pour assurer «le traitement immédiat, efficace et effectif» de «menaces ou actes de terrorisme, de violence ou d’incitation à la violence».
A ce propos, le texte cite Mme Albright dans un discours du 6 août affirmant que «l’engagement des Palestiniens à combattre la terreur doit être constant et absolu» et ne doit pas «varier en fonction des hauts et des bas des négociations» avec Israël.
2 — «Prévention et punition du terrorisme», comprenant l’arrestation de militants impliqués dans des attaques anti-israéliennes et l’emprisonnement «de tous les terroristes relâchés dans le passé par l’Autorité palestinienne, sur la base de listes soumises par Israël et d’autres».
3 — «Exclusion d’éléments terroristes de la police palestinienne».
4 — «Mise en œuvre des engagements sécuritaires de (l’accord de) Hébron» réaffirmant la volonté de combattre le terrorisme.

Désarmement
des milices

5 — «Confiscation d’armes détenues illégalement», y compris le désarmement «de toutes les milices illégales opérant dans les zones autonomes».
6 — «Cessation de toute incitation à la violence et la terreur», comprenant la «dénonciation publique de la terreur et de la violence par de hauts dirigeants de l’Autorité, en arabe, devant un public palestinien et arabe», ainsi que la destitution de «prédicateurs de mosquées et d’autres qui appellent à la destruction d’Israël».
Le document réclame également «une campagne d’éducation» à lancer par l’Autorité sur «la normalisation avec Israël et le rejet de la violence et de la terreur», et le changement du nom d’une place de la ville autonome de Jéricho, baptisée du nom d’un artificier décédé du Hamas, Yehia Ayache.
7 — «Acceptation de limitations du type et de la quantité d’armes» détenues par la police palestinienne.
8 — «Réduction des effectifs de la police palestinienne» aux 24.000 membres autorisés par les accords d’Oslo. Le document affirme que 35.500 hommes et femmes servent actuellement dans cette police.
Israël réclame en outre un droit préalable d’approbation de chaque recrue de la police alors que, selon lui, seuls 18.500 noms lui ont été soumis jusqu’ici.
9 — «Les terroristes recherchés doivent être livrés à Israël». 33 demandes en ce sens ont été soumises mais ignorées jusqu’ici, selon le texte.
10 — «Démantèlement des groupes terroristes et de leurs infrastructures», y compris la mise hors la loi d’organisations qui prônent ou ont recours à la violence.
Le document cite expressément le Mouvement de la résistance islamique (Hamas), le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP de George Habache) et des unités armées au sein du mouvement Fateh dirigé par M. Arafat. (AFP)
Lévy se démarque de Netanyahu et met en garde, avec Barak, contre les risques d’une fin du processus de paixLes signes de désaccord au sein du Cabinet israélien se sont concrétisés à quelques heures de l’arrivée dans la région de Madeleine Albright. Alors que l’Etat hébreu rendait publique une liste de dix mesures de sécurité dont il réclame la mise en œuvre par les...