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Actualités - CHRONOLOGIE

Le CICR mène la négociation pour la libération des prisonniers libanais en Israël (photo)

Une difficile négociation pour la libération de Libanais emprisonnés en Israël a commencé. C’est le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a été officiellement chargé de cette opération. Son représentant au Liban, M. Jean-Jacques Fresard, a été reçu hier par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, à qui il a transmis une lettre sur ce sujet communiquée vendredi dernier par le gouvernement israélien. M. Fresard a annoncé que le président du Conseil avait répondu à cette lettre et qu’il transmettrait cette réponse à son tour aux autorités israéliennes. Il a, bien entendu, refusé d’en dire davantage.
Les lambeaux et les parties de corps déchiquetés de militaires israéliens avaient été recueillis à Ansariyé (Liban-Sud), à l’issue d’une bataille, vendredi dernier à l’aube au cours de laquelle un commando israélien avait été décimé et douze militaires tués lorsque ses membres avaient sauté sur des mines.
Contacté vendredi, le CICR avait entamé ses négociations avec le ministère des Affaires étrangères et le commandement de l’armée. Toutefois, ce dernier avait pis soin de préciser que cette affaire était du ressort des autorités politiques.
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Le chef du bureau du CICR au Liban a souligné que la question doit être abordée «avec honnêteté et humanité, différemment du traitement qu’elle a reçu dans les médias». Il a ajouté qu’«un seul canal de négociation» devrait être utilisé, celui du CICR, pour éviter «un surcroît de complications».
M. Fresard a annoncé par ailleurs qu’ayant appris que le Hezbollah détenait des restes de soldats israéliens, il avait rencontré, lundi, des représentants du Hezbollah, et qu’il abordait toute la question de façon «très pragmatique».
Il a annoncé enfin que les négociations prendraient «des semaines, peut-être même des mois ou des années».
De source proche du gouvernement, on apprend que le soldat dont les restes sont réclamés s’appelait Itamar Elia, et que les membres de son corps déchiqueté sont avec l’armée et le Hezbollah.
La source citée précise enfin que l’on n’en est pas encore à examiner la liste des noms des prisonniers libanais aux mains d’Israël ou de l’ALS, dont la libération est demandée.

«Plus de précautions»

Sur un autre plan, le Comité international de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud a appelé hier les belligérants à «plus de précautions» dans leurs futures opérations, à l’issue d’une réunion à Naqoura, à la frontière libano-israélienne.
Le comité avait commencé lundi sa réunion au siège de l’ONU pour examiner deux plaintes déposées par Beyrouth et Tel-Aviv, qui s’accusent mutuellement de violer les arrangements d’avril 1996.
Contrairement aux textes des deux plaintes, le comité n’a pas reconnu l’existence de violations de ces arrangements.
Dans un communiqué, le comité (France, Etats-Unis, Liban, Syrie et Israël) souligne avoir pris acte du fait qu’un civil avait été tué et quatre autres blessés au Liban-Sud, lors de l’opération menée par un commando israélien vendredi dernier.
La délégation libanaise accusait Israël d’avoir violé les arrangements de 1996, l’opération ayant été menée dans une zone civile où ne se trouve aucune cible militaire. La délégation israélienne a réfuté ces arguments et précisé que les civils ont été victimes des affrontements sans préméditation.
«Le comité a jugé qu’Israël devrait prendre davantage de précautions dans le futur pour éviter toute infraction, même involontaire, aux arrangements d’avril», souligne le texte.
Le comité a, de même, invité les combattants anti-israéliens à «être plus attentifs dans le futur au choix du lieu de lancement de leurs opérations afin d’éviter toute infraction éventuelle» aux arrangements d’avril.
Après la mort d’un officier israélien, samedi, dans la zone occupée par l’Etat hébreu au Liban-Sud, Israël avait accusé le Hezbollah d’avoir bombardé la zone depuis Nabatiyé al-Faouqa, violant les arrangements d’avril. Le représentant du Liban a souligné que ce quartier, cible de tirs israéliens quotidiens, est abandonné de ses habitants depuis des années, selon le texte.
Le comité, qui est chargé de superviser l’application des arrangements d’avril 1996, s’est réuni à dix-sept reprises depuis le début de l’année. Durant cette période, 29 civils ont été tués et plus de 100 autres blessés au Liban, alors qu’un civil a été blessé dans le nord d’Israël.

Débat en Israël

En Israël, le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï a rejeté l’idée d’un retrait inconditionnel du Liban, lors d’un débat parlementaire.
«Il serait irresponsable de se retirer du Liban sans un minimum de garanties préalables concernant la sécurité du nord d’Israël», a déclaré M. Mordehaï lors d’un débat spécial du Parlement consacré à la sécurité.
«Ceux qui font de telles propositions ne retiennent pas les leçons du passé et oublient que nos populations ont été la cible d’infiltrations terroristes à partir du Liban jusqu’à la création de la «zone de sécurité», a ajouté le ministre, qui s’exprimait en séance plénière.
M. Mordehaï a reconnu que «le prix payé par l’armée israélienne était élevé» mais a estimé qu’il n’y avait pas d’alternative tant qu’un accord n’est pas trouvé avec le Liban sur «les conditions d’un retrait israélien sur la frontière internationale».
Ces déclarations font suite à un mouvement croissant dans l’opinion en faveur d’un retrait inconditionnel et unilatéral du Liban. Ce mouvement a reçu une nouvelle impulsion à la suite de l’échec de l’opération militaire de vendredi dernier.
Avec 31 tués dans les combats et 73 dans un accident d’hélicoptères, l’année 1997 est d’ores et déjà la plus meurtrière pour l’armée israélienne au Liban depuis son retrait partiel de ce pays en 1985.
Ces pertes ont provoqué de profondes divisions au sein du gouvernement qui s’était réuni dimanche pour examiner la question de la présence militaire israélienne au Liban.
Quatre ministres au moins se sont prononcés publiquement pour un retrait unilatéral de la «zone de sécurité», dont le chef de file des «durs» de la droite, le ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon.
Le chef de la diplomatie David Lévy est également favorable à un retrait ainsi que le ministre de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani, qui avait récemment affirmé qu’il n’était «plus possible que les soldats israéliens se fassent tirer dessus comme des lapins au Liban».
Le premier ministre a, en revanche, exclu un retrait inconditionnel.
Une difficile négociation pour la libération de Libanais emprisonnés en Israël a commencé. C’est le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a été officiellement chargé de cette opération. Son représentant au Liban, M. Jean-Jacques Fresard, a été reçu hier par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, à qui il a transmis une lettre sur ce sujet communiquée...