L'ambassadeur US a conféré hier avec Murr Jones : l'escalade au Liban-sud nous incite à relancer les efforts de paix

L’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones, a souligné hier que l’escalade enregistrée ces dernières semaines au Liban-Sud incite toutes les parties à «aller de l’avant dans le processus de paix». M. Jones a, d’autre part, indiqué qu’il n’était en possession, «jusqu’à présent», d’aucune information concernant une éventuelle visite éclair au Liban du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient.
C’est à l’issue d’une entrevue avec le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, que l’ambassadeur américain a fait une déclaration en ce sens. M. Jones était accompagné du nouveau numéro deux de l’ambassade US, M. Greg Berry.
Assailli par les journalistes à sa sortie du bureau du vice-premier ministre, M. Jones a souligné qu’il avait tenu à effectuer une visite de courtoisie à M. Murr afin de lui présenter son nouvel adjoint. Interrogé sur la situation au Liban-Sud, au lendemain de l’échec du débarquement héliporté israélien de vendredi dernier à Ansariyeh, M. Jones a déclaré: «Je pense que les événements qui se sont produits cette semaine ainsi que ceux qui ont eu lieu précédemment et le mois dernier nous incitent à aller de l’avant dans le processus de paix afin d’éviter de nouvelles pertes en vies humaines».
En réponse à une question sur une éventuelle visite de Mme Albright à Beyrouth, l’ambassadeur US a déclaré: «Je n’ai aucune information jusqu’à présent sur cette question». Interrogé sur le fait de savoir si le secrétaire d’Etat a un plan global pour le Proche-Orient, M. Jones a déclaré: «Je ne sais pas si elle a un plan global pour le Proche-Orient, mais je sais, par contre, qu’elle a beaucoup de choses à dire». Prié de commenter la conjoncture présente dans la région, M. Jones a déclaré: «Je pense que beaucoup d’idées ont été avancées, et cela est un indice positif».

Le bloc du Metn

Signalons, par ailleurs, qu’à l’issue de sa rencontre avec l’ambassadeur américain, M. Murr a conféré avec les membres de son bloc parlementaire (du Metn-Nord), MM. Habib Hakim, Antoine Haddad, Chaker Abousleiman, Ragi Abou Haïdar et Ghassan Achkar.
Dans une déclaration à la presse, à l’issue de la réunion, M. Murr a précisé qu’il avait évoqué avec l’ambassadeur américain «les circonstances et les conséquences de la dernière agression israélienne contre le Liban». «Je pense que cette agression devrait servir de leçon à Israël, a déclaré le ministre de l’Intérieur. L’Etat hébreu devrait prendre conscience du fait que les atermoiements qui entravent le processus de paix ne peuvent qu’aboutir aux résultats actuels tant en ce qui concerne la situation interne en Israël que les opérations au Liban-Sud. Nous espérons que ces événements inciteront les Américains à faire pression sur Israël en vue de relancer le processus de paix et d’aboutir à une paix juste et globale. Tel est le souhait du Liban».
En réponse à une question, le vice-premier ministre a, d’autre part, précisé que la réunion du bloc des députés du Metn-Nord avec le chef du gouvernement, hier, avait porté sur l’examen de plusieurs projets de développement intéressant la région du Metn. «Ils ont notamment soulevé la question des crédits pour l’asphaltage des routes, a souligné M. Murr. Aucun crédit n’a été consacré jusqu’à présent au Metn. Le premier ministre a donné ses instructions pour que de tels crédits soient prévus pour le Metn».
Commentant, par ailleurs, le mouvement de révolte mené par cheikh Sobhi Toufayli, M. Murr a rappelé que le gouvernement avait consacré près de 300 milliards de livres libanaises aux régions défavorisées. Le ministre de l’Intérieur a invité cheikh Toufayli à se concerter avec «les députés et les ministres afin de s’informer de l’ampleur des crédits consacrés à cette région (la Békaa) au cours de cette dernière période».