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Actualités - CHRONOLOGIE

A la veille de la tournée d'Albright au Proche-Orient Washington : la relance du processus de paix prendra du temps Pour la diplomatie américaine, les accords d'Oslo demeurent le seul cadre propice à un règlement

Pour la diplomatie américaine, les accords d’Oslo
demeurent le seul cadre propice à un règlement

A la veille de la tournée de Madeleine Albright, le département d’Etat a entrepris hier d’en atténuer par avance la portée, expliquant qu’«un seul voyage ne suffira pas» (pour relancer le processus de paix) et que «cela prendra du temps». D’un autre côté cependant, la diplomatie américaine a tenu à préciser, prenant en cela le contre-pied de la nouvelle attitude israélienne, qu’en ce qui concerne Washington, les accords d’Oslo demeuraient valables et constituaient le seul cadre propice à un règlement au Proche-Orient.
Il reste que, selon un haut responsable de la suite de Mme Albright, celle-ci entame aujourd’hui une tournée au cours de laquelle elle va s’efforcer de restaurer «les conditions fondamentales» pour que les négociations palestino-israéliennes puissent reprendre dans l’avenir.
La première de ces conditions est que les Palestiniens prennent des «mesures unilatérales qui montrent que le terrorisme (anti-israélien) ne sera pas toléré», a souligné ce responsable sous couvert de l’anonymat.
Mais il a rappelé aussi que le pendant à la sécurité d’Israël était l’obligation pour l’Etat hébreu d’appliquer les accords d’Oslo de 1993 sur l’autonomie palestinienne. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a gelé officiellement ces accords.
Washington soutient toujours le principe d’un échange «paix contre territoires», a affirmé le responsable américain.
Mais il a pris soin de ne pas placer la barre très haut pour cette première visite de Mme Albright dans la région depuis son arrivée à la tête de la diplomatie américaine en janvier.
Il a expliqué qu’elle ne pourrait ni entrer dans le détail des dossiers en litige ni même convaincre dans l’immédiat le gouvernement israélien d’assouplir les sanctions économiques prises à l’encontre des Palestiniens.
«Nous savons que cela prendra du temps, a-t-il admis, un seul voyage n’y suffira pas (...), compte tenu du climat» qui prévaut dans la région à la suite des attentats qui ont fait 20 morts israéliens les 30 juillet et 4 septembre à Jérusalem.
M. Netanyahu a indiqué dimanche qu’il attendait de Mme Albright qu’elle fasse «peser le poids des Etats-Unis sur les Palestiniens» afin qu’ils arrêtent des centaines de militants intégristes du Hamas. Ce mouvement a revendiqué le dernier attentat à Jérusalem.

La porte tournante

Comme si elle voulait désamorcer par avance les pressions, l’Autorité palestinienne a annoncé hier une série d’arrestations dans les rangs de la branche armée du Hamas (VOIR PAR AILLEURS). Mais des responsables israéliens ont accueilli ces rafles avec scepticisme. «Quand ce sera dans leur intérêt, ils vont les libérer. C’est le principe de la porte tournante», a affirmé le porte-parole du gouvernement israélien, Moshé Fogel.
Les décisions prises par M. Netanyahu depuis l’attentat de Jérusalem laissent peu de marge de manœuvre à Mme Albright. M. Netanyahu a officiellement suspendu l’application des accords d’Oslo et fermé toutes les portes au nez des Palestiniens, annulant les réunions régulières mises enplace entre services de sécurité israéliens et palestiniens, sous la supervision des Etats-Unis.
Il a aussi exclu de négocier rapidement avec les Palestiniens le statut final des territoires palestiniens et celui de Jérusalem, revendiqué comme capitale par les deux parties. M. Netanyahu avait lui-même proposé récemment d’accélérer ces négociations et Mme Albright avait repris cette idée à son compte.
Interrogé sur l’intransigeance de M. Netanyahu, le haut responsable américain a fait valoir que le premier ministre israélien avait néanmoins donné des gages de sa volonté de paix en signant le 15 janvier un accord sur un retrait militaire partiel de la ville de Hébron (Cisjordanie), une des étapes précédentes prévues par les accords d’Oslo.
Pour leur part, les Palestiniens souhaitent que Mme Albright ne se concentre pas exclusivement sur la sécurité mais persuade par exemple M. Netanyahu de geler la colonisation juive dans les territoires palestiniens.
Mme Albright commencera sa tournée par Israël demain mercredi et doit rencontrer jeudi à Jéricho le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
Elle a prévu de se rendre ensuite en Syrie, dont les négociations de paix avec Israël sont bloquées depuis mars 1996, puis de visiter trois des plus proches partenaires arabes de Washington: l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Séoudite.
Au Caire précisément, le chef de la diplomatie Amr Moussa a appelé hier les Américains à adopter une attitude «pondérée», deux jours avant l’arrivée au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright.
«Nous accueillons le secrétaire d’Etat américain, en gardant en mémoire l’approche pondérée qui a marqué son important discours sur la position stratégique américaine sur le processus de paix», a déclaré à la presse M. Moussa.
Lors d’un discours à Washington le 6 août, Mme Albright avait rappelé que le principe de l’échange de la terre contre la paix et les résolutions 242 et 338 du Conseil de Sécurité étaient les bases du processus de paix.
Elle avait demandé à l’Autorité palestinienne de lutter contre le terrorisme mais aussi au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de s’abstenir de «tout acte pouvant préjuger» du statut final des territoires palestiniens.
«Il est vrai que les récentes explosions à Jérusalem ont jeté des ombres sur le processus de paix mais il ne faut pas ignorer les réalités», a ajouté le ministre égyptien. Il faisait allusion aux attentats du 30 juillet et du 4 septembre au cours desquels 20 Israéliens ont trouvé la mort.
«Certes la sécurité est importante, mais les autres questions le sont également et tous les aspects (du processus de paix) doivent être traités parallèlement et simultanément», selon M. Moussa. (AFP)
Pour la diplomatie américaine, les accords d’Oslodemeurent le seul cadre propice à un règlementA la veille de la tournée de Madeleine Albright, le département d’Etat a entrepris hier d’en atténuer par avance la portée, expliquant qu’«un seul voyage ne suffira pas» (pour relancer le processus de paix) et que «cela prendra du temps». D’un autre côté cependant, la...