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Actualités - CHRONOLOGIE

La grogne gagne les syndicats, l'armée et les partis religieux



Alors que le «front» palestinien se réveillait brutalement hier, avec un triple attentat particulièrement meurtrier, Benjamin Netanyahu se voyait contraint de se battre sur trois autres fronts, intérieurs ceux-là: contre les syndicats, l’armée et les partis religieux qui dénoncent des réformes économiques et des coupes budgétaires en préparation et qui paraissent d’ores et déjà mal venues.

Le mécontentement social, dirigé contre des privatisations et un projet de taxation des retraites, s’est traduit par des arrêts de travail de quelque 70.000 salariés jeudi. La grande centrale syndicale, la Histadrout, brandit en outre la menace d’une grève générale.
M. Netanyahu, qui soutient les propositions de réforme de son ministre des Finances Yaakov Néeman, affrontait aussi l’ire des partis religieux de sa coalition gouvernementale ainsi que du ministère de la Défense et de l’armée, qui rejettent les coupes budgétaires qui leur sont demandées.
Le ministère des Finances s’est heurté aux partis religieux, qui contrôlent plus du tiers des députés de la majorité gouvernementale, en proposant, par souci d’économies, de transférer des prérogatives du ministère des Cultes à d’autres administrations, notamment le contrôle des écoles religieuses juives.
Plusieurs ministres des partis religieux, soucieux de continuer à contrôler à leur guise la manne financière de l’Etat, ont menacé de quitter le gouvernement si le Trésor ne faisait pas marche arrière.
Le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, considéré comme un modéré, a lui aussi mis en jeu son portefeuille en apprenant que le ministère des Finances prévoyait d’économiser 140 millions de dollars dans le budget de l’armée l’an prochain.
La somme est pourtant faible par rapport au total du budget militaire, qui atteint officiellement 8,6 milliards de dollars, dont 1,8 milliard d’aide militaire américaine.

Propos alarmistes

M. Mordehaï a exigé une augmentation de 430 millions de dollars de son budget, estimant qu’autrement l’armée n’aurait plus les capacités de mener une guerre.
«Si j’arrive à la conclusion que des économies budgétaires porteront atteinte à la capacité qu’a l’Etat de se défendre, je n’hésiterais pas à partir», a prévenu M. Mordehaï à la télévision.
Les chefs militaires sont montés au créneau ces dernières semaines avec des propos alarmistes sur l’état de préparation de l’armée. Mais des économistes estiment que ce sont surtout les salaires et privilèges financiers des nombreux officiers supérieurs qui grèvent lourdement le budget de la Défense.
MM. Netanyahu et Néeman, qui veulent proposer leurs projets dimanche en Conseil des ministres, auront du fil à retordre. Selon la presse israélienne de jeudi, au moins sept des 17 ministres ont d’ores et déjà l’intention de voter contre les propositions.
La grève de jeudi a affecté notamment les ports maritimes principaux du pays, Haïfa et Ashdod, ainsi que les chemins de fer, les usines textiles et d’autres secteurs, ont indiqué des responsables syndicaux.
Les employés de l’administration fiscale avaient lancé le mouvement de grève mercredi en refusant de répondre au téléphone et de recevoir le public.
La Histadrout a affirmé que les grèves s’intensifieront tant que le gouvernement ne reviendrait pas sur son projet de percevoir des impôts sur les retraites, et pourraient atteindre la grève générale.
La grogne sociale se produit au moment où la croissance économique s’est nettement tassée depuis l’arrivée de M. Netanyahu au pouvoir en 1996, tandis que le chômage a augmenté de près d’un tiers.
Alors que le «front» palestinien se réveillait brutalement hier, avec un triple attentat particulièrement meurtrier, Benjamin Netanyahu se voyait contraint de se battre sur trois autres fronts, intérieurs ceux-là: contre les syndicats, l’armée et les partis religieux qui dénoncent des réformes économiques et des coupes budgétaires en préparation et qui paraissent d’ores...