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Actualités - CHRONOLOGIE

Relance de la campagne contre la carrière de Chnanaïr

Les habitants de Chnanaïr, un petit village du Kesrouan voisin de Sahel Alma, ont crié hier une fois de plus leur indignation dans une lettre ouverte adressée «à tous les responsables». Raison de cette indignation: une carrière appartenant au député du Kesrouan Rocheid el-Khazen, et à son frère, qui défigure depuis neuf mois (selon la lettre), et de façon acharnée, la montagne à l’entrée du village.
Il ne s’agit pas de la première protestation des habitants: ceux-ci ont déjà contacté les responsables à plusieurs reprises. Leur cri d’alarme est très justifié: outre le fait que cette carrière endommage le village et la route qui y mène, elle est absolument illégale puisque ses propriétaires n’ont obtenu «qu’un permis d’aménagement de terrain qu’ils ont par la suite exploité en carrière», précise la lettre.
D’ailleurs, le ministère de l’Environnement, ayant réalisé l’ampleur de la catastrophe (c’est bien la seule instance politique à l’avoir fait), a demandé au mohafez du Mont-Liban, dans une note datant du 4 août 1997, de fermer toutes les carrières de la région non autorisées par l’Etat, dont Chnanaïr, forcément.
A son tour, le mohafez du Mont-Liban, dans une note datant du 4 août 1997, a affirmé sa volonté de fermer la carrière appartenant à Rocheid el-Khazen. Cette décision devait en principe être communiquée au caïmacam du Kesrouan, M. Raymond Hitti (qui assume les charges de président de la municipalité de Chnanaïr) et au chef de la gendarmerie de Jounieh, qui sont les autorités ayant le pouvoir d’exécuter la fermeture de la carrière.
Or, par une bizarrerie administrative surprenante, le caïmacam et le chef de la gendarmerie n’ont jamais été avertis de cette décision qui est aussi celle du ministre de l’Environnement lui-même. C’est cette anomalie que dénonce cette nouvelle lettre ouverte des habitants de Chnanaïr, dans laquelle ils formulent d’ailleurs certaines interrogations: «Pourquoi les lois ne sont-elles pas appliquées?»
«Même si les propriétaires de cette carrière jouissent d’une certaine influence dans le pays, poursuivent-ils, est-il possible qu’ils exercent cette influence au détriment des lois qui sont supposées concerner tout le monde?»
La lettre ouverte rappelle, à cette occasion, que les habitants du village «souffrent des explosions qui fissurent leurs demeures, des camions qui salissent les routes et les rendent dangereuses pour les automobilistes, des sévices portés à l’environnement».
La lettre se termine par un appel au procureur général du Mont-Liban. «Il est en votre pouvoir de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin à l’incompétence administrative qui laisse se poursuivre des contraventions de cette dimension. Il faut à tout prix arrêter le massacre de la montagne de Chnanaïr, qui se fait en dépit des lois et des protestations».
Les habitants de Chnanaïr, un petit village du Kesrouan voisin de Sahel Alma, ont crié hier une fois de plus leur indignation dans une lettre ouverte adressée «à tous les responsables». Raison de cette indignation: une carrière appartenant au député du Kesrouan Rocheid el-Khazen, et à son frère, qui défigure depuis neuf mois (selon la lettre), et de façon acharnée, la...