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Actualités - REPORTAGE

Rachana : coup d'envoi du IVe symposium de sculpture (photos)


Coup d’envoi hier à Rachana du quatrième symposium international de la sculpture. Dans le temple artistique des frères Basbous, un parc de trois mille mètres carrés déroule 35 œuvres exécutées au cours des trois dernières éditions par des sculpteurs venus des différents coins du monde. Sur les mêmes lieux cette année, Charbel Farès (Liban), Dino Cambo (Roumanie), Domingo Damos (Costarica), Francisco Calito (Chili), Tafsif Momargui (Sénégal), Marth Branica (Pologne), Iréné Garcia (Brésil) et Ariane Callari (Albanie) taillent, modèlent, polissent leurs idées et leurs rêves… Le prix de la meilleure sculpture sera remis au cours d’une manifestation qui se déroulera samedi 13 septembre, à Rachana évidemment.

PARIS — De Mirèse AKAR

Né au Caire en 1875, le peintre orientaliste Henri Rousseau passa ses dernières années à Toulouse où le musée des Augustins lui consacre une rétrospective regroupant une centaine d’œuvres. Peu de chose en réalité en regard des 1.850 items — dont 900 toiles — figurant au catalogue de cet artiste très productif qui bourlingua sa vie durant dans les pays d’Afrique du Nord et travailla autant sur le motif qu’en se fiant à sa mémoire.
Son père, Léon Rousseau, ayant construit un tronçon du Canal de Suez s’était vu décerner le titre de pacha avant d’être nommé par le vice-roi d’Egypte secrétaire d’Etat aux travaux publics. Sa rencontre en Egypte en 1868 avec le peintre Gérôme allait sceller le destin de son fils. La famille rentre en France en 1884 et, dix ans plus tard, Henri, doué pour le dessin, s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts, dans l’atelier de Gérôme, peintre académique s’il en fut, maniaque d’exactitude, intransigeant sur le chapitre de la technique. S’il avait eu des velléités de révolte face à cette formation atone, le jeune élève n’aurait pas manqué de chercher sa voie ailleurs. Au lieu de quoi, tout au long de son apprentissage, on le voit collectionner les médailles pour des œuvres conventionnelles, parfois même moralisatrices.

Voyages Formateurs

Et puis, un second prix de Rome lui vaut une bourse de voyage qui remplace le séjour à la Villa Médicis, traditionnellement dévolu au premier prix. Après la Belgique, la Hollande et l’Espagne où il visite avec zèle les musées, c’est le coup de foudre pour la Tunisie et l’Algérie. Mais, à la différence d’un Kandinsky, d’un Klee ou d’un Matisse qui font le voyage à peu près à la même époque pour se comporter en jeunes Turcs de l’orientalisme, Henri Rousseau se montre d’un imperturbable classicisme, restant en marge du fauvisme et de l’abstraction, comme de toutes les avant-gardes de son temps. «Les orientalistes ont presque tous vu ce pays grandiose par le petit côté, par la note violacée, avec l’œil d’une demoiselle», note-t-il à propos de la Tunisie, en 1901. Le jugement est sans appel. Il répugne, pour sa part, à l’anecdote, choisissant de représenter un Orient expurgé de tout le pittoresque ethnologique dont s’étaient délectés ses prédécesseurs.
Chez lui, la distanciation est une discipline, une hygiène qui passe souvent par l’écriture. Comme s’il fallait tempérer l’émerveillement, brider le primesaut, se méfier de l’immédiateté des perceptions. L’émotion est tenue en respect, les chatoiements du réel s’en trouvant du même coup minorés. Tout l’effort d’Henri Rousseau porte sur le rendu de la lumière, son propos étant de décliner une même couleur dans ses variations les plus ténues. Il parle quelque part d’un «brouillard opalisé» et on a l’impression qu’au terme d’une longue délibération intérieure, il a conclu qu’en Orient, le gris est la teinte dominante, un gris qui, sur la toile, va évoluer entre le blanc et le lilas. Mouvante, insaisissable, limpide ou occultée par la brume, la lumière est le thème central de ses œuvres, une lumière revécue dans l’introspection et recréée par la mémoire.
Henri Rousseau a plus d’une fois paraphrasé Fromentin, le pillant même à l’occasion pour les besoins de ses conférences. «L’Orient renverse les harmonies dont le paysage a vécu pendant des siècles. Je parle de ce pays poudreux, blanchâtre, un peu cru dès qu’il se colore, un peu morne quand aucune coloration vive ne le réveille, uniforme alors et cachant, sous cette apparente unité de tons, d’infinies décompositions de nuances et de valeurs». Cette réflexion de l’auteur d’«un été dans le Sahel», il aurait bien pu la reprendre à son compte.
On peut le dire comme on le pense: Henri Rousseau fut un artiste sans génie. Du moins a-t-il été d’une irréprochable probité même si, paradoxalement, il en est venu à donner une vision romantique d’un Orient décalé, idéalisé.

M. A.
Coup d’envoi hier à Rachana du quatrième symposium international de la sculpture. Dans le temple artistique des frères Basbous, un parc de trois mille mètres carrés déroule 35 œuvres exécutées au cours des trois dernières éditions par des sculpteurs venus des différents coins du monde. Sur les mêmes lieux cette année, Charbel Farès (Liban), Dino Cambo (Roumanie), Domingo Damos...