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Actualités - DISCOURS

Dénonçant la corruption, la dilapidation des fonds, l'autoritarisme et le pouvoir personnel Karamé et Harb s'en prennent vivement au gouvernement (photos)

La levée du voile sur une statue du Dr Rachid Maatouk, à Kfarhalda (Koura), a donné l’occasion à MM. Omar Karamé et Boutros Harb d’ouvrir un feu nourri contre la politique du gouvernement. Par leurs propos, les deux hommes ont reflété, chacun à sa manière, la véritable «crise de confiance» à laquelle fait face le pays. «Ce n’est pas par le fer et le feu que l’Etat restaure son prestige atteint, mais en regagnant la confiance des administrés», a notamment déclaré M. Karamé.
La cérémonie de la levée du voile a eu lieu en présence d’une foule nombreuse, au premier rang de laquelle figuraient notamment M. Faouzi Hobeiche, ministre de la Culture, Mme Nayla Moawad et MM. Kabalan Issa el-Khoury, Habib Sadek, Samir Frangié et Farid Makari, Mgr Georges Khodr, métropolite grec-orthodoxe du Mont-Liban, le Dr Ibrahim Jokhadar, président de l’Ordre des médecins du Nord.
Rendant hommage au Dr Rachid Maatouk, M. Boutros Harb a décrit un homme qui s’est dépensé, sa vie durant, au service du développement de son village et des plus pauvres; un homme qui a édifié un hôpital quasi gratuit à Douma, percé des routes et des canaux d’irrigation; qui a appliqué les principes de la «sécurité sociale» alors qu’il s’agissait encore d’un rêve inaccessible; un médecin qui avait compris, très tôt, et appliqué les principes de la médecine préventive; un homme qui a combattu le joug du féodalisme, en particulier du féodalisme humiliant et appauvrissant installé par l’impérialisme; un progressiste qui croyait à la justice sociale et à l’égalité.
«Un homme qui, a poursuivi M. Harb, croyait à l’Etat de droit, où les institutions ne se résument pas en l’activité d’une personne, quelque haut placée qu’elle soit ou quels que soient sa fortune, le nombre de gardes qui forme son escorte, la force de l’appui dont elle jouit ou son origine; un Etat où nul n’est au-dessus de la loi, parce qu’il constitue une nécessité nationale (...), un Etat où nul ministre failli et corrompu ne reste en place, qui se serait constitué une fortune de façon inexpliquée, qui dégagerait une odeur de scandales et de commissions injustes, sous prétexte qu’il fait partie d’une équation donnée, ou qu’il est appuyé par une puissance régionale, ou qu’il exécute fidèlement les désirs de ses supérieurs, ou qu’il ne se sent menacé par aucun Parlement, qui pourrait lui dénier la confiance (...) un Etat où ne subsisterait aucun média stipendié dont l’orientation dépend d’un chèque payé ou d’une menace de se voir privé de ses ressources publicitaires, brandie par une autorité donnée».

La manière forte

Après avoir lui aussi rendu hommage au Dr Maatouk, M. Karamé a dénoncé, en contraste, la manière dont le chef du gouvernement, qu’il n’a pas nommé, gère les affaires publiques. Il a commencé par critiquer la manière forte à laquelle l’Etat a menacé de recourir, pour venir à bout de certaines manifestations de désobéissance civile. M. Karamé y a vu «une tentative de modifier ou de paralyser la vie politique nationale». «Ce n’est pas par le fer et le feu que l’Etat restaure son prestige atteint, mais en regagnant la confiance des administrés», a-t-il ajouté.
«Comment un gouvernement qui a perdu la confiance des administrés se propose de recourir à un nouvel emprunt d’un milliard de dollars, alors que son plan ne prévoit ni arrêt de la dilapidation des fonds publics, ni compressions budgétaires, ni réorientation des dépenses?», s’est interrogé M. Karamé. Selon lui, le nombre excédentaire de fonctionnaires auquel on attribue le déficit du Trésor n’est responsable que d’une dépense annuelle de 60 millions de dollars, alors que la dilapidation des fonds par les différentes caisses et les accords de gré à gré qui se concluent, se chiffrent par centaines de millions de dollars.
«La tournure que prennent les affaires publiques menacent le régime démocratique et libéral du Liban, a averti M. Karamé. Il est illustré en particulier par des restrictions sur la liberté d’expression et la mainmise sur les médias, l’atteinte à la vie syndicale et l’effritement du monde ouvrier, l’interdiction des manifestations, sans parler des plans suspects visant à réglementer la vie des partis».
La levée du voile sur une statue du Dr Rachid Maatouk, à Kfarhalda (Koura), a donné l’occasion à MM. Omar Karamé et Boutros Harb d’ouvrir un feu nourri contre la politique du gouvernement. Par leurs propos, les deux hommes ont reflété, chacun à sa manière, la véritable «crise de confiance» à laquelle fait face le pays. «Ce n’est pas par le fer et le feu que l’Etat...