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Actualités - CHRONOLOGIE

Joumblatt, Dalloul et Abou Hamdan critiquent le texte adopté Campagne pour le réexamen du projet de loi sur l'octroi de la nationalité aux émigrés

Le projet de loi sur l’octroi de la nationalité libanaise aux émigrés, approuvé jeudi dernier en Conseil des ministres, a été critiqué au cours des deux derniers jours, dans ce qui ressemble fort à une campagne orchestrée par les milieux proches de la présidence du Conseil. Ainsi, les ministres Walid Joumblatt (Déplacés), Mohsen Dalloul (Défense) et Mahmoud Abou Hamdan (Habitat et coopératives) se sont déclarés en faveur d’un réexamen du projet de loi en question. En revanche, M. Sleiman Frangié, ministre de la Santé, a apporté son appui à ce projet de loi.

Avec sa véhémence et son ironie habituelle, M. Walid Joumblatt a souhaité «bon voyage» au président Elias Hraoui, et fait directement le lien, évident pour beaucoup, entre cette tournée et le projet de loi en question.
Le ministre des Déplacés a affirmé: «Nous souhaitons qu’il (le chef de l’Etat) ne nous engage pas dans le cercle vicieux de la naturalisation des émigrés. Cette question, à côté d’autres, comme celle du retrait de l’armée syrienne ou de la neutralisation de Jezzine, risque d’ébranler ce qui reste d’unité nationale et porte un coup à l’essence de l’accord de Taëf».
Et M. Joumblatt de surenchérir: «Nous demandons, au contraire, un nouveau décret de naturalisation qui ouvre de nouveaux horizons aux musulmans de toutes les régions, et ne se limite pas à une seule fraction, en fonction de calculs arithmétiques et régionalistes futiles et dangereux».
«Bon voyage au chef de l’Etat et à la grande délégation qui l’accompagne, puissent-ils, jouir du Brésil, au son de la samba, visiter les quartiers riches, fermés aux pauvres, et revenir rapidement à une patrie qui a besoin d’eux», a conclu M. Joumblatt.
Le projet de loi, facilitant l’octroi de la nationalité libanaise aux émigrés qui le souhaitent, est vu comme un «cadeau» dont le chef de l’Etat souhaite pouvoir faire la surprise à la colonie libanaise au Brésil, la plus importante du monde (8 millions, soit deux fois la population du Liban).

Dalloul: «Précipitation»

Pour sa part, M. Dalloul a dénoncé «la précipitation» qui a marqué l’adoption du projet de loi, et en a demandé le réexamen.
Dans une déclaration à la presse, M. Dalloul, a déclaré: «La transmission de ce projet s’est faite à la hâte. Le ministère de l’Intérieur l’a communiqué à la présidence du Conseil le 22 août, qui l’a transmis à son tour aux ministres le 25 août». Il s’agit là, a déclaré M. Dalloul, d’un projet «cuisiné à la hâte et improvisé».
Selon le ministre de la Défense, un texte de cette importance mérite qu’on l’examine attentivement, «une semaine, ou peut-être un mois durant». «Il s’agit, a-t-il dit, de chercher les candidats à la naturalisation qui existent, et non les morts, ou ceux qui ont émigré voici cent ans, et qui ne sont plus. Car ce serait plonger le pays dans un grave problème. Il s’agit, à mon sens d’un choix. Que celui qui souhaite redevenir Libanais revienne au Liban et s’y réinstalle».
Et M. Dalloul de conclure en demandant le réexamen du projet de loi «qui a été examiné à la hâte au cours de la dernière séance du Conseil des ministres». Le dernier Conseil des ministres remonte au jeudi 28 août, souligne-t-on.
Le ministre de l’Habitat et des coopératives, M. Mahmoud Abou Hamdan, a également demandé le réexamen du projet de loi. Le ministre a indiqué qu’aucun débat n’a suivi, en Conseil des ministres, l’exposé du projet de loi et les amendements proposés à l’ancienne loi sur les naturalisations. «Il nous faut un peu de temps pour les examiner objectivement», a-t-il dit.
Pour sa part, M. Sleiman Frangié a déclaré: «Restituer leur nationalité aux personnes qui étaient, à l’origine, libanaises, et qui prouvent qu’elles possèdent des biens au Liban et que leurs liens familiaux y subsistent, est une bonne chose».
On rappelle qu’en rendant compte des travaux du Conseil des ministres, jeudi dernier, le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, a affirmé que le projet de loi en question a été approuvé. En soirée, cependant, les milieux proches du président du Conseil avaient indiqué que le projet a été «examiné, mais non approuvé».
Le projet de loi sur l’octroi de la nationalité libanaise aux émigrés, approuvé jeudi dernier en Conseil des ministres, a été critiqué au cours des deux derniers jours, dans ce qui ressemble fort à une campagne orchestrée par les milieux proches de la présidence du Conseil. Ainsi, les ministres Walid Joumblatt (Déplacés), Mohsen Dalloul (Défense) et Mahmoud Abou Hamdan...