Le président Elias Hraoui prend l’avion ce matin pour le Brésil, où il effectuera une visite d’Etat de 10 jours, qui vient en premier, en rang d’importance, avant la visite officielle et la visite de travail. M. Hraoui sera accompagné, au cours de sa visite, de son épouse Mme Mona Hraoui, de sept ministres, MM. Farès Boueiz (Affaires étrangères), Bahige Tabbarah (Justice), Mohsen Dalloul (Défense), Chaouki Fakhoury (Agriculture), Talal Arslan (Emigrés), Hagop Demerdjian (Affaires rurales et municipales) et Elias Hanna (ministre d’Etat), ainsi que de fonctionnaires et de journalistes.
Le départ du président Hraoui est prévu à une heure matinale. A sa demande, aucune cérémonie officielle d’adieu ne sera organisée. Sur sa route pour Brasilia, il effectuera une escale à Abidjan (Côte d’Ivoire), où il sera accueilli à sa descente d’avion par le chef de l’Etat ivoirien.
L’arrivée du chef de l’Etat à Brasilia est prévue pour 15h30, heure du Brésil (21h30, heure de Beyrouth). La première soirée du chef de l’Etat sera consacrée à une rencontre avec les membres de la colonie libanaise dans la capitale brésilienne, au club Monte-Libano. Le lendemain, le chef de l’Etat rencontrera officiellement son homologue brésilien, M. Fernando Cardoso, ainsi que le président du Parlement, M. Michel Temer.
Les différentes étapes de la tournée du chef de l’Etat le conduiront successivement à Sao Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Porto Alegre et Fortaleza. Il quittera cette ville pour rentrer au Liban le mercredi 10 septembre au soir.
La visite du président de la République est la première d’un chef d’Etat libanais, depuis 1954, année au cours de laquelle le président Camille Chamoun s’est rendu au Brésil. Son intérêt réside, en particulier, dans l’importance de la colonie d’origine libanaise qui peuple le Brésil (entre 8 et 10 millions de personnes, y compris les jeunes de la troisième génération, qui sont complètement intégrés dans la société brésilienne).
Parmi les membres de cette colonie, on compte 5 sénateurs, 5 gouverneurs, 35 députés, y compris le président Michel Temer, originaire du Koura, et 300 maires. La colonie libanaise au Brésil est la première en importance dans le monde. Viennent ensuite, par ordre d’importance numérique, les Etats-Unis, l’Argentine, le Mexique, le Canada et l’Australie. Au Brésil, seules les colonies italienne et portugaise la devancent.
Aucun accord ne sera signé au cours de la visite du président Hraoui au Brésil, bien que des accords bilatéraux, notamment dans le domaine judiciaire, soient en préparation. Toutefois, cette visite complètera celles qu’ont rendues au Brésil MM. Nabih Berry (1995) et Rafic Hariri (1996), et consacre d’une certaine manière les liens spéciaux et privilégiés qui peuvent et doivent se tisser entre le Liban et le Brésil, du fait des liens historiques fondés par la présence de si nombreux Brésiliens d’ascendance libanaise.
Le chef de l’Etat espérait pouvoir offrir aux Brésiliens d’origine libanaise un «cadeau» sous la forme d’un projet de loi facilitant l’obtention de la nationalité libanaise aux émigrés qui le souhaitent. Approuvé, en principe, lors du dernier Conseil des ministres, ce projet de loi semble toutefois appelé à être réexaminé, à la demande de plusieurs ministres, et du chef du gouvernement, qui y voient une source de malentendus possibles sur le plan national (VOIR AUSSI PAGE 3). En revanche, le président Hraoui plaidera des dossiers qui font l’unanimité de l’establishment politique, comme ceux du Liban-Sud et de la coordination libano-syrienne.
Avant le départ du chef de l’Etat, de nombreuses personnalités ont tenu à lui faire leurs adieux et à lui souhaiter bon voyage. Parmi ces personnalités, le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri. M. Hraoui a également reçu de nombreux appels téléphoniques dans le même sens, notamment du patriarche maronite.