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Actualités - ANALYSE

Cabinet : rumeurs sur un prochain remaniement...

Les dirigeants ont beau s’en défendre en chœur, il n’est question dans les cercles politiques que d’un prochain remaniement ministériel... Il n’y a pas de fumée sans feu, bien qu’il arrive qu’elle le précède, comme c’est apparemment le cas pour le Cabinet... C’est-à-dire que l’obsession des ministrables, innombrables comme il se doit et influents par définition, finit par atteindre le point de rupture à partir duquel les centres de décision sont bien obligés de suivre le mouvement et d’y donner suite par un changement de figures...
En pratique, si l’opération ne se fait pas, c’est pour la simple raison que comme toujours elle donne lieu à de si vives empoignades entre les chefs que les décideurs leur conseillent, comme à l’accoutumée, de laisser tomber... Il n’empêche que le chef de l’Etat, indiquent des sources informées, en a longuement traité lors de sa récente rencontre à Lattaquieh avec le président Hafez el Assad. Et d’ajouter que de nouveaux pourparlers vont être discrètement engagés entre les dirigeants et s’ils parvenaient à un accord, le remaniement se ferait très vite...
«Le temps presse en effet», affirme un opposant pour qui «seule la mise en place d’une nouvelle configuration ministérielle permettrait au pouvoir de passer sans trop d’encombre, grâce au choc médiatique, le choc redoutable de la prochaine rentrée socio-économique et politique d’octobre. Le gouvernement actuel n’a pas de solutions à proposer. Le prochain non plus, sans doute, mais il bénéficierait de l’état de grâce. Quand ce délai sera passé, les écolages et les autres frais traditionnels de la rentrée auront été payés, les syndicats grogneront beaucoup moins et la Chambre s’attaquera à un projet de budget 98 dont la future équipe se lavera volontiers les mains, car il aura été préparé par la présente...».
Est-ce à dire que l’inamovible Siniora aurait été évincé? «Ce n’est pas sûr du tout, répond la source opposante, mais théoriquement et parlementairement, c’est tout le gouvernement et pas seulement le préposé aux Finances qui répond du budget... Il faut compter également, toujours question frais, avec la question ardue des nouveaux barèmes de salaires dans la fonction publique que le gouvernement n’a toujours pas établis, malgré les promesses qu’il a multipliées à ce propos... Il serait aussi violemment attaqué, s’il restait en place, sur d’autres projets qu’il n’a pas réalisés, comme la loi sur les municipalités, la loi sur la décentralisation administrative et la loi électorale pour les législatives. Le problème de Jezzine constitue de son côté un souci que la politique du pouvoir a sans doute aggravé au lieu de résoudre. Il lui faut donc faire diversion. M. Rafic Hariri en est d’ailleurs coutumier: chaque fois que sa popularité est en baisse, pour une raison ou pour une autre, il trouve moyen de fuir en avant ouvrant le dossier du Cabinet. Sûr de se succéder à lui-même, il n’hésite pas à lancer la meute des ministrables dans une course effrénée au portefeuille qui en même temps lui permet de calmer les ardeurs des ministres frondeurs qui se mettent à craindre de ne plus retrouver leurs postes en cas de changement ou de remaniement ministériel...».
En fait, des haririens confirment de leur côté que la question ministérielle a bien été abordée au sommet de Lattaquieh, précisant que le président Elias Hraoui, qui avait déjà fait des tentatives dans ce sens au printemps dernier, revient de nouveau à la charge. Mais ces loyalistes, très contents visiblement de n’être pas partie au conflit, soutiennent que les démarches du chef de l’Etat indisposent le président de la Chambre qui pour sa part serait contre un remaniement au sujet duquel il n’a pas été consulté et dont il craint par conséquent qu’il ne se fasse aux dépens de la part qui lui revient au sein du gouvernement...
Cependant les hraouistes quant à eux affirment que le projet de remaniement reste hors de question, car les circonstances «extérieures» ne s’y prêtent pas. Une façon un peu naïve d’avouer que les décideurs, encore une fois, ont conseillé de laisser de côté les rêves d’un changement, quel qu’il soit... Il reste qu’un rêve qui se fonde sur un appétit de pouvoir est souvent assez puissant pour se transformer par lui-même en réalité. Et c’est ainsi que les états-majors politiques discutent déjà chiffres entre eux: les uns veulent que l’on descende à 18 ministres, d’autres qu’on garde le nombre de 30, si commode pour contenter le plus de monde possible, et d’autres encore proposent un compromis à 24...

Ph. A.-A.
Les dirigeants ont beau s’en défendre en chœur, il n’est question dans les cercles politiques que d’un prochain remaniement ministériel... Il n’y a pas de fumée sans feu, bien qu’il arrive qu’elle le précède, comme c’est apparemment le cas pour le Cabinet... C’est-à-dire que l’obsession des ministrables, innombrables comme il se doit et influents par...