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Actualités - CHRONOLOGIE

Lors de réparations émaillées de frayeurs et d'émotions Les cosmonautes russes redonnent vie à Mir

Les cosmonautes de Mir ont sauvé hier la station orbitale en menant à bien des réparations destinées à y rétablir une alimentation électrique normale, lors d’une mission émaillée d’émotions, dont une dangereuse fuite dans un scaphandre.
Peu avant 15h00 GMT, les cosmonautes Pavel Vinogradov et Anatoli Solovev ont refermé la porte du module accidenté Spektr, à l’issue de près de quatre heures d’une mission sans précédent dans une partie de la station livrée au vide spatial.
«C’est tout pour aujourd’hui», a alors annoncé avec soulagement le chef des vols spatiaux Vladimir Solovev, au Centre de contrôle des vols spatiaux (TSOUP) à Korolev (nord de Moscou).
L’ingénieur de bord Pavel Vinogradov avait auparavant annoncé à la Terre avoir réussi à reconnecter neuf câbles, reliés aux panneaux solaires de Spektr, qui devraient donner une nouvelle vie à Mir, ont constaté les journalistes présents au TSOUP.
Les journalistes présents au centre de contrôle ont pu suivre en direct lors des communications radio le difficile travail de Vinogradov, engoncé dans son encombrant scaphandre, laissant échapper un juron à l’occasion.
Les câbles reconnectés doivent permettre de rétablir un niveau normal d’électricité sur Mir, qui ne peut utiliser qu’entre 40 et 60% de son potentiel énergétique depuis une collision avec un vaisseau de ravitaillement le 25 juin. L’équipage alors à bord de Mir avait dû ce jour-là débrancher de toute urgence les câbles et condamner Spektr, qui venait d’être percé d’au moins un trou et s’était brusquement dépressurisé.
Finalement couronnée de succès, la mission d’hier a pourtant commencé sous les pires auspices.
Levés aux aurores, à 02h30 heure de Moscou (22h30 GMT jeudi), Solovev et Vinogradov avaient connu une première émotion dans le sas intermédiaire donnant accès à Spektr, en constatant qu’une autre porte d’accès n’était pas hermétiquement fermée. Anatoli Solovev a alors dû enlever d’urgence son scaphandre pour refermer la porte.
La plus belle frayeur est survenue peu après, quand Pavel Vinogradov a, à son tour, constaté une fuite au niveau du gant gauche de son scaphandre, alors que la dépressurisation du sas avait recommencé.
Une telle situation est potentiellement fatale: «En cas de dépressurisation du scaphandre, le sang du cosmonaute commence à bouillonner, et c’est une mort immédiate», a expliqué Mikhaïl Pronine, ingénieur en chef du centre de contrôle des vols spatiaux (TSOUP).
Les responsables russes ont alors envisagé un report des réparations en s’inquiétant de voir filer les réserves d’oxygène des cosmonautes, dont l’autonomie ne dépasse pas huit heures. Mais Pavel Vinogradov a pu enfiler un deuxième gant et les réparations se sont ensuite déroulées sans autre incident notable, parfois même ponctuées par des plaisanteries entre les réparateurs de l’espace et la Terre.
Les cosmonautes ont eu le temps d’installer une nouvelle porte pour condamner Spektr tout en laissant passer les câbles et de filmer une partie du module à la recherche du ou des trous provoqués par la collision. Ils n’ont cependant a priori rien remarqué.


Un important
enjeu financier


Avec le rétablissement désormais imminent d’une alimentation électrique normale, les cosmonautes vont se préparer à une sortie dans l’espace le 3 septembre, destinée à enfin identifier ces lésions.
Tout au long de la mission, le troisième homme de Mir, l’astronaute de la NASA Michael Foale, est resté en permanence aux commandes du vaisseau Soyouz arrimé à Mir, prêt à coordonner une évacuation d’urgence de ses camarades et un retour vers la terre en cas de danger.
La réussite des réparations présente un réel enjeu financier: en cas d’échec, les missions programmées de cosmonautes américains ou européens seront remises en question.
Or, le financement de Mir se fait en grande partie grâce au «loyer» payé par les agences spatiales étrangères pour utiliser la station russe. Le président Boris Eltsine a promis une enveloppe de 700 milliards de roubles (120 millions de dollars) pour la station orbitale en 1998.
Les cosmonautes de Mir ont sauvé hier la station orbitale en menant à bien des réparations destinées à y rétablir une alimentation électrique normale, lors d’une mission émaillée d’émotions, dont une dangereuse fuite dans un scaphandre.Peu avant 15h00 GMT, les cosmonautes Pavel Vinogradov et Anatoli Solovev ont refermé la porte du module accidenté Spektr, à l’issue...