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Actualités - OPINION

Pan Pan On se calme, cunégonde

Incorrigible, affligeante Cunégonde. Vous tournez de par le monde et quand vous nous retournez, sans nous laisser le temps de nous retourner, vous clamez à la ronde que nous ne vous bottons pas, que ce pays est trop çi, et nous autres trop ça...
On n’emporte pas, Cunégonde, sa patrie à la semelle de son soulier. Une raison, s’il en fallait une, pour ne pas la fouler aux pieds quand on y repose le pied pour se reposer, juste une semaine ou deux, le temps du congé d’été.
Ce n’est pas votre faute, la nôtre non plus, s’il y a eu la guerre. Vous êtes partie, Cunégonde. Nous étions là, contraints et forcés c’est vrai, mais enfin nous sommes restés... Et tant des nôtres y sont restés. Voyez Jezzine, voyez Saïda, voyez comme nous sommes gâtés...
Beaucoup de ceux qui comme vous, Cunégonde, avaient pu fuir sont revenus. Parfois nous n’en sommes pas revenus: nombre de ces braves battants que la souffrance a épargnés, charognards à leur insu, ne songent qu’aux plaisirs, aux honneurs et à leurs revenus. Mais on pardonne tout au fils prodigue...
En revanche, contre vos incessantes, jacassantes philippiques de quasi-étrangère, cette digue: si vous devez tout critiquer — depuis la chaleur qu’il fait le jour jusqu’aux frais de votre séjour — avec tant d’acrimonie, qu’est-ce que vous nous laissez à nous, martyrs de la hariromanie...
Ne soyez plus, Cunégonde, acariâtre, maugréeuse et ne faites plus la tête.
Nous avons ici même à demeure notre content de trouble-fêtes.
J.I.
Incorrigible, affligeante Cunégonde. Vous tournez de par le monde et quand vous nous retournez, sans nous laisser le temps de nous retourner, vous clamez à la ronde que nous ne vous bottons pas, que ce pays est trop çi, et nous autres trop ça...On n’emporte pas, Cunégonde, sa patrie à la semelle de son soulier. Une raison, s’il en fallait une, pour ne pas la fouler aux pieds...