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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Boueiz : Israël veut vider de son sens la visite D'Albright "Si le comité de surveillance échoue, nous aurons recours au conseil de sécurité", déclare le chef de la diplomatie

Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a déclaré hier que l’escalade militaire provoquée par Israël au Liban-Sud a pour objectif de vider de son sens la visite au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, en mettant en avant les problèmes sécuritaires au détriment des dossiers politiques.
«L’Etat hébreu veut transformer la première visite de Mme Albright dans la région (prévue à la fin du mois) en mission de sécurité au cours de laquelle les questions politiques ne seront pas évoquées», a dit le chef de la diplomatie lors d’une conférence de presse organisée hier au ministère des Affaires étrangères.
«Nous avions déjà mis en garde contre la dégradation de la situation au Liban-Sud, a indiqué M. Boueiz. Notre analyse est bâtie sur des données politiques et sécuritaires claires. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut éviter de mettre en œuvre les accords d’Oslo ou ce qu’il en reste. Il tente aussi de vider de son contenu la visite d’Albright en la transformant en mission sécuritaire, comme le faisaient avant lui les gouvernements israéliens à la veille des navettes de (l’ancien secrétaire d’Etat Warren) Christopher. C’est à partir de là que nous affirmons que la situation au Sud connaîtra une certaine escalade. Netanyahu veut mettre en avant les problèmes sécuritaires au détriment des dossiers politiques».

Retour au Conseil
de Sécurité

M. Boueiz a fait état de contacts intensifs avec les différentes parties concernées, notamment les Etats-Unis, dans le but de faire baisser la tension au Sud. «Si la situation demeure inchangée, a-t-il ajouté, nous considérerons alors que le comité de surveillance a été dépassé par les événements et nous retournerons devant le Conseil de Sécurité de l’ONU». «Si les Etats-Unis ne sont pas capables de ramener le calme au Sud à travers le comité, ils ne peuvent pas nous empêcher d’avoir recours à la plus haute instance sécuritaire de la planète. De toute façon, ni le processus de paix, ni le comité de surveillance, n’ont le pouvoir d’abolir le Conseil de Sécurité», a poursuivi le ministre.
M. Boueiz a accusé Israël de vouloir torpiller le comité de surveillance du cessez-le-feu issu de l’arrangement du 26 avril 1996 qui a mis un terme à l’agression israélienne. Commentant les propos du ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, qui avait estimé que le comité de surveillance avait été torpillé, M. Boueiz a lancé: «Il a plutôt voulu dire qu’ils (les Israéliens) avaient saboté ce comité. Il est très clair qu’Israël tente, au fur et à mesure, de vider de son contenu cet accord (l’arrangement du 26 avril) et de placer le Liban devant de nouvelles situations politiques et sécuritaires».
Sur les menaces israéliennes d’attaquer les infrastructures libanaises, M. Boueiz a déclaré: «Netanyahu doit se rendre compte que les opérations israéliennes menées contre le Liban ont eu des répercussions politiques et sécuritaires très mauvaises sur la scène israélienne. Qu’il se souvienne des aventures de ses prédécesseurs (Menahim) Begin et (Ariel) Sharon qui est aujourd’hui membre de son gouvernement. Le souvenir de l’invasion de 1982 doit rester très vif dans leurs esprits. Les aventures israéliennes au Liban ont été vouées à l’échec et Israël doit savoir que tant qu’il occupe une partie du Sud, il restera enlisé dans les marécages et il aura toujours à faire face à un Vietnam libanais».

«Jezzine d’abord»:
Pas question

M. Boueiz a par ailleurs appelé les habitants du Sud à rester attachés à leurs terres, estimant qu’il s’agissait du plus important acte de résistance. «Aucun peuple qui a résisté n’a perdu ses droits», a-t-il dit.
Le ministre a d’autre part déclaré qu’il n’était pas question que le gouvernement libanais entame des négociations autour de l’option «Jezzine d’abord». «Lorsque nous avons rencontré le président George Bush en 1991 en marge de la Conférence de Madrid, il a évoqué avec nous cette option, a-t-il précisé. Notre réponse était très claire: pas question de négocier un retrait de Jezzine. Nous sommes prêts à nous asseoir sur la table des négociations pour discuter du retrait total des territoires libanais occupés conformément à la résolution 425. La position du Liban à ce sujet n’a pas changé. Pour nous, les pourparlers avec les Israéliens doivent porter sur leur retrait total et sur le retour de l’autorité légale au Sud sans contrepartie».
Le chef de la diplomatie a d’autre part estimé que le rassemblement des notables de Jezzine s’est fixé pour objectif de «réduire la pression à laquelle sont soumis les habitants de cette région pour les aider à rester attachés à leurs terres».
M. Boueiz a enfin pris la défense de M. Simon Karam, ancien ambassadeur à Washington, qui a rencontré vendredi dernier à Jezzine le chef de la milice du Sud, le général à la retraite Antoine Lahd. «Il faut sortir de la démagogie et de la surenchère, a-t-il dit. Cette rencontre fortuite a eu lieu dans une région occupée et personne n’est en mesure de faire face à une telle situation».
Sur un autre plan, M. Boueiz a passé en revue les derniers développements dans le pays avec le député Pierre Daccache.
Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a déclaré hier que l’escalade militaire provoquée par Israël au Liban-Sud a pour objectif de vider de son sens la visite au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, en mettant en avant les problèmes sécuritaires au détriment des dossiers politiques.«L’Etat hébreu veut transformer la...