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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Après les attaques contre les civils à Saïda et Jezzine Les milieux politiques mettent en garde contre les risques de discorde interne (photo)

Les pertes en vies humaines survenues lundi au Liban-Sud, à la suite du bombardement de Saïda et du dernier attentat aux explosifs dans la région de Jezzine, ont suscité une vague d’indignation et de réprobation dans les différents milieux locaux ainsi qu’à l’étranger. Six civils, rappelle-t-on, ont été tués lundi à Saïda et quatre autres dans la «zone de sécurité» (dont trois près de Jezzine). Dans leurs réactions, les milieux politiques libanais ont, en général, mis en garde contre les risques de discorde interne.

M. Nassib Lahoud, député du Metn-Nord, a vivement condamné, dans un communiqué de presse, «les attaques perpétrées contre les innocents à Saïda et Jezzine». «Israël et ses agents, a notamment souligné M. Lahoud, ont commis un nouveau crime en se livrant à un massacre à Saïda dans le seul but de semer la discorde entre Libanais et de pousser le Liban à faire des concessions. Nous condamnons cette agression, de même que nous stigmatisons les attentats suspects qui coûtent la vie à des civils innocents dans la région de Jezzine». En conclusion, M Lahoud a invité les Libanais à resserrer les rangs afin de faire face à la situation actuelle.
Le ministre de l’Industrie (et député de Jezzine), M. Nadim Salem, a condamné de son côté le bombardement de Saïda. «Ce qui s’est passé hier (lundi) à Saïda fait revivre dans notre mémoire le massacre de Cana, a notamment déclaré M. Salem. Nous ne pouvons que nous interroger sur les véritables objectifs de cette escalade militaire qui se manifeste aussi bien à Jezzine qu’à Saïda. Il est surprenant de constater que cette escalade a pris une telle tournure grave dont le but semble être de torpiller l’accord d’avril».

«Depuis le début de l’escalade dans la région de Jezzine, a poursuivi M Salem, je n’ai cessé d’appeler l’Etat à assumer ses responsabilités et les leaders du Sud à faire preuve de retenue en raison des circonstances délicates présentes. Je n’ai cessé de souligner la nécessité de faire échec aux plans israéliens visant à vider le Sud de ses habitants. Ce dernier objectif semble constituer la véritable portée de l’escalade israélienne au Sud. Face à ce complot, j’estime qu’il est indispensable d’apporter tout le soutien nécessaire aux habitants de Jezzine afin qu’ils restent attachés à leur terre, d’autant qu’il est apparu que moins de sept pour cent seulement de la population de Jezzine habite encore la région».
Les risques d’exode massif au Liban-Sud ont également été évoqués dans le communiqué publié par le bloc parlementaire de la «Libération et du développement» à l’issue d’une réunion tenue hier matin sous la présidence du chef du Législatif Nabih Berry. Le communiqué souligne notamment que «la récente escalade israélienne ainsi que le massacre perpétré à Saïda montrent qu’Israël tente sans répit de provoquer des dissensions entre Libanais et d’ébranler l’unité libanaise». Après avoir exprimé sa sympathie aux familles des victimes, le bloc parlementaire de M. Berry a invité la population du Liban-Sud à ne pas se laisser impressionner par «les rumeurs faisant état d’une prochaine dégradation au Liban-Sud». «La population, ajoute le communiqué, devrait éviter de tomber dans le piège de ceux qui colportent ces rumeurs, dont le but est de vider le Sud de ses habitants».
Pour sa part, le bloc parlementaire du Hezbollah a tenu une réunion à l’issue de laquelle il a publié un communiqué soulignant que «les tentatives de l’ennemi de jeter sur la bande de Lahd (le général Antoine Lahd) la responsabilité du massacre (de Saïda) ne saurait tromper personne». «Les milices («l’Armée du Liban-Sud») ne sont qu’un instrument entre les mains de l’ennemi qui assume entièrement la responsabilité de toute action menée par ces milices», affirme le bloc parlementaire du Hezbollah qui a rejeté dans ce cadre toute tentative de lier la situation de Saïda à celle de Jezzine ou la situation de Nabatieh à celle de Jezzine.
«Nous mettons également en garde contre toute tentative de poser le problème sous un angle libano-libanais alors qu’en réalité le problème oppose le Liban et les Libanais, d’une part, à l’ennemi sioniste, d’autre part, ajoute le communiqué. Nous invitons par conséquent les responsables du rassemblement (de Jezzine) ou toute autre partie à éviter de poser de faux problèmes qui ne servent que l’ennemi». En conclusion, le bloc du Hezbollah a rendu hommage à l’action menée lundi par l’armée libanaise qui avait bombardé des positions de l’ALS en riposte au pilonnage de Jezzine. «La solidarité étroite entre la résistance et l’armée constitue une garantie authentique pour la défense du Liban», conclut le communiqué.

Simon Karam: Une
seule famille

De son côté, M. Simon Karam, ancien ambassadeur du Liban à Washington et membre de la «rencontre de Mar Roukoz» qui regroupe les principaux notables et responsables de Jezzine, a vivement stigmatisé les pertes en vies humaines survenues aussi bien à Saïda qu’à Jezzine. Dans une déclaration à la presse, M. Karam (qui est originaire de Jezzine) a souligné que «Saïda et Jezzine ne sont nullement les deux pôles d’une équation à caractère confessionnel visant à démembrer le Liban et à saper son unité nationale».
«Elles constituent, au contraire, une seule famille face à l’occupation israélienne», a déclaré M. Karam. «Saïda et Jezzine, a-t-il poursuivi, forment une seule famille face au drame qu’elles vivent et face aux victimes innocentes qui tombent dans les deux régions. Jezzine et Saïda ont en commun les souvenirs de 1975 et 1985 lorsqu’elles ont donné l’exemple en matière de coexistence et d’unité nationale».
Le président du syndicat des rédacteurs, Melhem Karam, a adressé pour sa part à la fédération des journalistes arabes et à l’organisation mondiale des journalistes des notes dans lesquelles il leur a exposé les conséquences des agissements israéliens au Liban-Sud.

Le président de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Chakib Cortbawi, a souligné quant à lui que «les mots ne suffisent plus» face au drame vécu par les habitants du Sud. «La seule solution à la situation présente, a affirmé M. Cortbawi, est d’œuvrer en vue d’aboutir à une unité nationale véritable pour affronter les complots israéliens et tous les autres complots qui visent à porter atteinte à l’unité du pays et à sa souveraineté».

La CGTL présidée par M. Ghanim Zoghbi a condamné, dans un communiqué de presse, «l’agression menée lundi par l’ennemi israélien et ses agents contre la population pacifique à Saïda». La CGTL a décidé sur ce plan d’adresser aux fédérations syndicales arabes et internationales des télégrammes afin de les informer des «agissements israéliens».
La France inquiète

Sur le plan international, le gouvernement français s’est dit mardi inquiet de la poursuite de l’escalade de la violence au Liban-Sud et a condamné ses conséquences pour les populations civiles.
«Le Liban qui se reconstruit ne doit pas redevenir un champ d’affrontement», a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Yves Doutriaux.
Le gouvernement français a invité les différentes parties en conflit à faire preuve de retenue et à «conjurer la spirale de la violence qui prend en otage des populations innocentes», a-t-il ajouté.

Condamnation iranienne

De son côté, le ministère iranien des Affaires étrangères a «vivement» condamné «les raids israéliens sur Saïda», et appelé à une «plus grande solidarité islamique» face à «ces crimes d’Israël», a rapporté l’agence officielle IRNA.
«La poursuite de ces crimes est un signe du caractère belliqueux d’Israël et de son hostilité envers les musulmans», a souligné Mahmoud Mohammadi, porte-parole du ministère.
Le responsable iranien a critiqué «le manque de réaction de la communauté internationale face aux violations des lois internationales et à la poursuite des crimes d’Israël», selon IRNA.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Esmat Abdel Méguid a également dénoncé «les massacres israéliens» et a appelé à une réaction similaire de la part de la communauté internationale.
Dans un communiqué de presse, M. Abdel Méguid a «condamné le massacre israélien indiscriminé ayant visé la veille Saïda, provoquant le martyre de certains fils innocents du Liban (...) ainsi que d’importants dégâts matériels».
Selon lui, les agressions «systématiques» d’Israël contre le territoire libanais «ne dissuaderont pas le peuple libanais héros et sa direction sage de résister à l’occupation israélienne (...) qui est un acte légitime internationalement reconnu».
M. Abdel Méguid a exhorté la communauté internationale, notamment «le Conseil de Sécurité de l’ONU, les coparrains du processus de paix (Etats-Unis et Russie) et les pays de l’Union européenne à agir rapidement pour condamner cette agression et pour contraindre Israël à mettre en application la résolution 425 du Conseil de Sécurité».

La presse syrienne

Pour sa part, la presse syrienne a accusé Israël de chercher à «faire replonger le Liban dans le cycle de la violence».
«Israël cherche à travers sa nouvelle agression à faire replonger le Liban dans le cycle de la violence après l’échec de ses complots» contre ce pays, écrit le quotidien «As-Saoura».
«Israël, mécontent de la bonne santé du Liban, de la vigueur de son unité nationale et de son attachement à une paix juste et globale, cherche à s’en venger à tout prix», affirme As-Saoura.
De son côté, le quotidien «Al-Baas» estime que «l’agression contre le Liban fait partie de la politique israélienne consistant à vider le Liban-Sud de sa population, à l’occuper, à s’approprier ses ressources en eau et à porter atteinte aux relations privilégiées entre le Liban et la Syrie».
Les pertes en vies humaines survenues lundi au Liban-Sud, à la suite du bombardement de Saïda et du dernier attentat aux explosifs dans la région de Jezzine, ont suscité une vague d’indignation et de réprobation dans les différents milieux locaux ainsi qu’à l’étranger. Six civils, rappelle-t-on, ont été tués lundi à Saïda et quatre autres dans la «zone de...