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Actualités - DISCOURS

Toufayli reprend ses diatribes contre l'état et se déchaîne contre les chefs religieux

L’initiateur de la «Révolte des affamés», cheikh Sobhi Toufayli, a repris hier de plus belle ses diatribes contre les dirigeants, réaffirmant la validité de la date-limite du 13 septembre posée par son mouvement, accusant le gouvernement de «comploter pour détruire les vendanges» dans la Békaa et portant aussi ses attaques contre les chefs spirituels des communautés.
Cheikh Toufayli s’exprimait lors d’une cérémonie organisée par ses partisans à Chmestar (Baalbeck).
«Je souhaite que l’Etat se conforme à nos demandes avant le 13 septembre», a-t-il déclaré. Au-delà de cette date cheikh Toufayli projette de procéder à une escalade si le gouvernement ne satisfaisait pas ses revendications, relatives au développement des régions pauvres.
«La semaine dernière, l’Etat a tenté de plonger le pays dans une tourmente dont nul ne pouvait savoir où elle risquait de le mener. Des décisions ont été prises pour préserver le prestige de l’Etat, des armées ont été mobilisées, et on a vu à cette occasion beaucoup de fanfaronnades. Mais tout cela pour aller où? Vers la Békaa et la banlieue-sud, où il n’y a pourtant que des gens qui disent qu’ils ont faim», a-t-il déclaré.
Laissant entendre que les autorités avaient, depuis, reculé dans leur volonté de mettre au pas son mouvement, le chef intégriste a ajouté: «Si l’Etat avait poursuivi son escalade et s’était heurté aux gens, que se serait-il passé? Où se trouve le prestige de l’Etat et celui des citoyens? Pourquoi font-ils tout cela? Est-ce parce qu’ils veulent continuer à pratiquer le vol sans que nul ne puisse leur demander des comptes? Disons-leur que le prestige de l’Etat ne saurait être affirmé par de telles mesures aveugles».

Le confessionnalisme

Dénonçant le confessionnalisme à outrance, cheikh Toufayli a souligné que «dans le passé, le confessionnalisme existait chez nous, mais il n’était pas aussi criminel et barbare qu’il ne l’est devenu aujourd’hui, au point où il ne sert plus les intérêts des communautés, mais uniquement ceux des loups en leur sein».
Selon lui, les communautés sont devenues «des troupeaux de moutons gardés par certains loups qu’on appelle dans la terminologie libanaise chefs des communautés ou instances communautaires». Ces derniers, a-t-il ajouté, «ne sont pas au service de leurs ouailles, mais uniquement d’eux-mêmes et se dissimulent derrière les pauvres qui ne récoltent que l’humiliation».
Il a relevé que «la nomination du plus petit fonctionnaire à la place d’un autre qui part à la retraite peut déclencher un cataclysme, secouer le pays tout entier, placer les communautés en état d’alerte et ébranler les piliers de l’Etat».
«Aujourd’hui, nous sommes par exemple confrontés au problème du poste de chef de la gendarmerie. Un mot de plus ou de moins sur cette affaire secoue le pays. Bien que notre pays soit de nature rocheuse, certains proposent d’importer de la pierre de l’étranger. Savez-vous pourquoi? parce que même les rochers sont soumis au confessionnalisme et que personne ne voudrait bâtir sa maison avec les pierres des autres. Il y a ainsi la pierre sunnite, la pierre chiite, la pierre maronite,... Les ordures aussi ont chez nous une coloration confessionnelle», a-t-il dit.
«Durant la guerre, les chefs des milices se battaient dans des tranchées, se lançaient dans des invasions et semaient la destruction afin de vaincre la communauté rivale. Aujourd’hui, nous nous combattons avec la même mentalité et pour les mêmes objectifs, mais sans les fusils. Avec des projets et des mesures, ils font la guerre au peuple», a-t-il accusé.
«Dès qu’un ministre ou un député arrive au pouvoir, ce qu’il fait en premier est d’ouvrir le feu sur son peuple, sucer son sang, lui couper l’air qu’il respire, l’empêcher de gagner son pain et de s’instruire, endommager les routes, détruire les récoltes et considérer la Békaa comme un terrain ennemi», a poursuivi cheikh Toufayli.
«C’est de là qu’est venue l’idée de lancer la révolte des affamés afin que nous puissions nous transformer en instrument de contrôle et de revendication et faire face aux complots. Par exemple, l’Etat complote actuellement de détruire les vendanges et cela fait partie des plans qu’il élabore pour nous combattre», a-t-il affirmé.
«Il est de notre devoir de nous solidariser et de nous protéger mutuellement parce qu’ils nous considèrent comme des ennemis et qu’ils ne manqueront pas les occasions de nous abattre», a-t-il encore lancé.
L’initiateur de la «Révolte des affamés», cheikh Sobhi Toufayli, a repris hier de plus belle ses diatribes contre les dirigeants, réaffirmant la validité de la date-limite du 13 septembre posée par son mouvement, accusant le gouvernement de «comploter pour détruire les vendanges» dans la Békaa et portant aussi ses attaques contre les chefs spirituels des...