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Actualités - CHRONOLOGIE

Teheran à Bagdad : faisons la paix Les pèlerins iraniens autorisés à visiter les lieux saints chiites d'Irak

Le rapprochement Irak-Iran, après celui intervenu le mois dernier entre Bagdad et Damas, se précise au lendemain de signes avant-coureurs qui s’étaient multipliés ces derniers temps. Hier, coup sur coup, Téhéran exprimait le souhait de voir intervenir un accord de paix avec son voisin, tandis que le régime irakien faisait savoir qu’il avait autorisé les Iraniens à visiter les lieux saints chiites.
Ali Khorram, chargé du dossier des relations avec l’Irak au ministère iranien des Affaires étrangères, a exprimé lundi le souhait de son pays de conclure «un accord de paix pour permettre le règlement de tous les problèmes» entre les deux pays.
Sur les violations des accords de cessez-le-feu, M. Khorram a estimé que «cette situation continuera tant que les deux pays n’auront pas conclu de traité de paix». Selon lui, «les problèmes du pèlerinage, des avions irakiens et des prisonniers de guerre peuvent être réglés par un accord de paix véritable».
Lundi encore, le président irakien Saddam Hussein décidait d’autoriser les Iraniens à visiter les lieux saints chiites d’Irak, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre de 1980.
Selon un porte-parole officiel cité par Radio-Bagdad, la direction irakienne a pris cette décision pour confirmer «sa bonne volonté à l’égard du peuple iranien», et ce «en dépit des obstacles» dans la normalisation entre les deux pays.
La radio a indiqué que la décision entrerait en vigueur le 4 septembre. Elle a été prise lors d’une réunion conjointe du Conseil du commandement de la révolution (CCR) et de la direction du parti Baas au pouvoir, sous la présidence de Saddam Hussein.
«Nous espérons que les visiteurs iraniens se conformeront aux lois en vigueur en Irak et s’opposeront à toute tentative portant atteinte à cette initiative», a ajouté le porte-parole.
Depuis 1980, date du début de la guerre irako-iranienne, qui a duré huit ans et fait des milliers de morts des deux côtés, les Irakiens n’étaient pas autorisés à se rendre en Iran et les Iraniens, en majorité chiites, ne pouvaient pas visiter l’Irak.
Seules les délégations officielles des deux pays étaient autorisées à effectuer des visites réciproques.
Le nouveau président irakien Mohammad Khatami avait appelé dimanche Bagdad à faire preuve «de bonne volonté» et à libérer les prisonniers de guerre iraniens toujours détenus selon lui en Irak.
Dans un discours marquant le neuvième anniversaire de la fin de la guerre Irak-Iran, le président irakien avait pour sa part appelé le 8 août le président Khatami à prouver «par des actes concrets» la volonté de Téhéran d’améliorer ses relations avec Bagdad.
L’Iran et L’Irak qui n’ont toujours pas signé un traité de paix s’accusent régulièrement de violer les accords de cessez-le-feu et de bloquer l’échange des prisonniers de guerre, un dossier qui gêne leur normalisation.
Les deux pays abritent en outre chacun des formations d’opposition au régime adverse. Les ambassades d’Iran et d’Irak avaient été rouvertes en 1991 dans les deux pays, après une rupture de dix ans.
L’Irak abrite plusieurs lieux saints chiites, notamment le mausolée d’Ali, premier imam du chiisme, à Nadjaf, et celui de Hussein, troisième imam, à Kerbala (centre de l’Irak), ainsi que celui de Moussa al-Kazem, septième imam, à Bagdad.
L’Iran et l’Irak n’ont toujours pas conclu de traité de paix et s’accusent régulièrement de violer le cessez-le-feu, intervenu le 18 août 1988, et de continuer à détenir des prisonniers de guerre.
Le rapprochement Irak-Iran, après celui intervenu le mois dernier entre Bagdad et Damas, se précise au lendemain de signes avant-coureurs qui s’étaient multipliés ces derniers temps. Hier, coup sur coup, Téhéran exprimait le souhait de voir intervenir un accord de paix avec son voisin, tandis que le régime irakien faisait savoir qu’il avait autorisé les Iraniens à visiter...