M. Berry inaugurait une «Journée scientifique des pharmaciens du Liban-Sud», en présence notamment des députés Bahia Hariri, Pierre Daccache, Michel Moussa et Hassan Alaouiyé, du président de l’Université libanaise Assaad Diab et du président de l’Ordre des pharmaciens Ghassan el-Amine.
«La véritable menace contre l’ordre interne n’est pas de nature politique, elle réside dans les répercussions de la crise économique et sociale et dans l’absence ou la non-application des solutions adéquates», a estimé M. Berry.
«Affronter les risques dus à la crise économique et sociale est d’ailleurs un remède moins cher et plus humain que de lutter contre les révolutions qui en découlent», a-t-il ajouté.
Poursuivant sur le même thème, le chef du Législatif a relevé que «la consolidation de la paix civile repose en premier lieu sur l’éradication des racines profondes du sous-développement social et économique».
Tout en estimant qu’il serait «honteux de nier la réalité de la relance» du processus de reconstruction et de développement, M. Berry a jugé nécessaire que cette relance «s’accompagne de l’activation et de la modernisation des prestations sociales» de l’Etat.
«Il n’est pas permis qu’à l’aube du vingt et unième siècle, on puisse dire qu’il existe encore au Liban des citoyens qui n’ont pas les moyens d’assurer un traitement médical à un membre de leur famille», a-t-il déclaré.
Evoquant la question du Bureau national du médicament, organisme public destiné à importer des produits pharmaceutiques à bas prix et à contrôler la qualité des produits sur le marché, M. Berry a dit «ne pas comprendre pourquoi les activités de cet organisme n’ont pas encore démarré».
Il a pourtant indiqué connaître la réponse, en laissant entendre que ce sont les importateurs privés qui en sont la cause. «Les monopoles restent au Liban plus forts que la loi et agissent comme un Etat dans l’Etat», selon lui.
Il a souligné qu’il n’était pas question que le Bureau national du médicament monopolise le marché. «Cependant, en sens inverse, est-il permis que les compagnies accaparent le médicament et sucent le sang des pauvres?», s’est-il interrogé.
«Nous ne permettrons plus que le Liban demeure l’otage des monopoles», a ajouté M. Berry. «Nous ne demandons pas à l’Etat de soutenir les produits de consommation. Tout ce que nous souhaitons, c’est qu’il devienne un concurrent honnête, ce qui ne manquerait pas de profiter au consommateur», a-t-il souligné.
Il a enfin réclamé l’interdiction des ventes de médicaments dans les coopératives de consommation, car «il ne s’agit pas d’un simple produit de consommation qu’on peut acheter sans l’avis d’un médecin et le contrôle du pharmacien», a-t-il dit.
Jezzine
Abordant la question du Liban-Sud, le chef du Parlement a affirmé son opposition à l’idée d’un «Jezzine d’abord».
«L’armée libanaise et la résistance se sont toujours comportées avec un grand sens des responsabilités et sont ainsi parvenues à empêcher l’ennemi de créer une faille dans leurs relations», a-t-il affirmé.
«Personne ne répétera plus Jezzine d’abord, ou Tebnine d’abord ou Kafra d’abord. Il n’y a pas de problème entre Libanais. Qu’Israël se retire d’un mètre carré de Jezzine, l’armée libanaise s’y déploiera aussitôt. Qu’il se retire de tout Jezzine, l’armée est prête à s’y rendre et on n’entendra pas parler d’une seule gifle», a-t-il assuré.
«Mais nous n’accepterons jamais qu’il y ait une solution nommée Jezzine d’abord et au détriment du reste du Liban», a encore dit le chef du Législatif.
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