«Sans doute, ce flot de discours sur le prestige de l’Etat a rendu au pauvre citoyen sa confiance et son espoir dans son avenir, sa sécurité et son bien-être social», a dit M. Joumblatt.
«Sans doute aussi, certains de nos grands dirigeants, voulant témoigner de compassion à notre égard, ont lancé récemment des promesses à gauche et à droite, qu’ils ont tenues en dépêchant des hordes pour affirmer le prestige de l’Etat», a-t-il ajouté.
Pour M. Joumblatt, tout se passe comme si «l’Etat n’était pas présent il y a deux mois et brusquement l’ange Gabriel est apparu et le prestige de l’Etat est venu avec lui».
«Distribuer des milliers de permis de port d’armes de la part des services de renseignements est-il nécessaire pour affirmer le prestige de l’Etat?» s’est interrogé le ministre.
Et de poursuivre: «Le comportement des fils d’officiers supérieurs dans les boîtes de nuit, traînant derrière eux leurs énormes suites de gardes du corps, entre-t-il dans le cadre de la consolidation du prestige de l’Etat»? «Est-il nécessaire, pour affirmer ce prestige, de fermer les routes durant des heures et d’humilier les gens? Ces comportements sont-il tous destinés à témoigner de ce prestige?»
«Ces questions doivent être posées afin de permettre au citoyen de savoir où, au milieu de cette jungle de services de sécurité, se dresse le prestige de l’Etat, s’il a des limites et où il peut trouver la liberté individuelle, s’il en reste», a-t-il conclu.
Le souvenir de Sabra
et Chatila
Par ailleurs, dans une allocution prononcée au cours d’un dîner organisé samedi soir au Summerland sous son patronage par le Centre national de développement et de réhabilitation, M. Joumblatt a tenu les propos suivants, en réponse à des critiques qui lui avaient été adressées au sein du gouvernement:
«Je suis contraint de commenter brièvement les déclarations d’un de mes collègues au sein du gouvernement. Je m’adresse à lui et à d’autres en leur disant que ce sont les circonstances locales et régionales qui ont forcé Walid Joumblatt à faire partie de ce gouvernement. Mais Walid Joumblatt se présente quand il le souhaite et décide de sa présence ou de son absence quand il le souhaite».
«Personne au monde ne saurait oublier... La mémoire des peuples libanais et palestinien est toujours là pour que certains crimes, comme Sabra et Chatila, ne soient pas oubliés. Nous n’avons besoin de personne pour donner à Walid Joumblatt ou à d’autres des leçons de patriotisme», a-t-il ajouté.
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