Arafat dénonce la poursuite du blocus israélien

Le président Yasser Arafat a protesté auprès des Etats-Unis contre le dommage croissant infligé à l’économie palestinienne par les sanctions israéliennes, après le double attentat-suicide du 30 juillet à Jérusalem. Le chef de l’Autorité palestinienne s’est alarmé de la «dégradation de la situation économique», lors d’un entretien téléphonique avec le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright. Il a qualifié les mesures israéliennes d’actes «arbitraires et injustifiés».
Le gouvernement israélien a opposé une fin de non-recevoir aux demandes palestiniennes, se déclarant déterminé à maintenir la pression aussi longtemps que l’Autorité palestinienne n’aura pas «démontré sa volonté de combattre le terrorisme».
Les responsables israéliens accusent les Palestiniens de n’avoir toujours pas fait le nécessaire contre les groupes islamistes armés tenus responsables par Israël de l’attentat qui a fait 16 morts, dont les deux auteurs toujours non identifiés, et 150 blessés.
Le gouvernement israélien a remis à l’Autorité palestinienne une liste détaillée de revendications en l’appelant à y répondre favorablement en échange d’un sérieux allégement des sanctions, selon le journal «Yediot Aharonot».
Israël a déjà présenté à l’Autorité palestinienne une liste de 230 personnes qu’elle souhaite voir arrêter, a indiqué un haut responsable palestinien.
Mais arrêter les gens figurant sur cette liste serait «le meilleur moyen de lancer une guerre civile», a ajouté ce haut responsable, selon lequel la liste comprenait les noms de membres du mouvement de la résistance islamique Hamas, du Jihad islamique, du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), du Fateh, la faction de M. Arafat au sein de l’OLP, ou encore de policiers palestiniens.
«La balle est dans le camp de l’Autorité palestinienne. Si elle veut une levée des sanctions, elle doit combattre le terrorisme. Dans le cas contraire elles seront maintenues», a déclaré à la radio le secrétaire général du gouvernement Danny Naveh, tout en assurant qu’Israël faisait le nécessaire pour éviter une famine à Gaza.
A la suite de l’attentat, Israël a notamment bouclé les territoires de Cisjordanie et Gaza, interdisant aux Palestiniens l’entrée de son territoire, et suspendu le versement de 40 millions de dollars dus à l’Autorité palestinienne.
En outre, des restrictions ont été imposées au trafic des marchandises et les transferts d’argent à des particuliers ont été suspendus, ce qui touche en premier lieu des ouvriers qui devaient recevoir leur salaire de leurs employeurs israéliens. (AFP)