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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Mission Ross : un demi-succès en attendant Albright

L’émissaire américain Dennis Ross a atteint l’objectif qui lui avait été assigné il y a quatre jours, lors de son arrivée «en catastrophe» dans la région: réduire pour l’heure les risques d’un embrasement entre Palestiniens et Israéliens. Mais le danger subsiste tant les divergences sont profondes. En définitive, et malgré les propos apaisants qu’il a tenus mercredi, à l’issue de nouvelles rencontres avec Benjamin Netanyahu puis avec Yasser Arafat, la réussite de la mission Ross est très relative et il faudra attendre pour être fixé, la prochaine visite du secrétaire d’Etat Madeleine Albright.
M. Ross a estimé avoir à peu près rempli l’objectif limité qu’il s’était fixé: rétablir une coopération sécuritaire entre Israéliens et Palestiniens. Il a prédit qu’Israël continuerait à lever les sanctions imposées à l’ensemble de la population palestinienne depuis un double attentat-suicide le 30 juillet à Jérusalem, ainsi qu’il l’a répété en soirée devant M. Arafat. «Nous avons parlé de ces mesures et je crois que certaines d’entre elles seront allégées», a-t-il déclaré après un entretien avec le président de l’Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie).

«Nous faisons face à une situation difficile, mais nous avons tenté d’empêcher une nouvelle détérioration (entre Israéliens et Palestiniens), et je crois que nous avons ouvert la voie à Mme Albright», a-t-il poursuivi.«Etant donné ce qui est arrivé, avec les bombes (qui ont fait 16 tués le 30 juillet à Jérusalem), nous devions réétablir une relation dans le domaine de la sécurité entre Israéliens et Palestiniens», a déclaré M. Ross dans une interview à la chaîne de télévision américaine CNN à Jérusalem.
«Ainsi, une base de sécurité va être rétablie, jusqu’au point où nous pourrons remettre le processus de paix sur les rails», a-t-il ajouté.

Deux dimensions

«C’est un processus qui a deux dimensions, l’une est la sécurité et l’autre la dimension politique. Les problèmes qui divisent les parties doivent être traités», a-t-il poursuivi.
«Nous voulons réaliser des progrès, nous devons traiter les questions fondamentales et c’est sur quoi nous allons nous concentrer», a ajouté M. Ross.
«Dans ce processus, nous allons devoir nous attaquer aux besoins des deux parties, aux préoccupations des deux parties», a affirmé l’envoyé spécial américain.
L’émissaire américain a toutefois observé qu’il restait «beaucoup de travail» à faire. M. Ross devait regagner Washington en soirée.
Pour Madeleine Albright, l’émissaire US a réalisé «des progrès». Le secrétaire d’Etat, qui s’était auparavant entretenue avec M. Ross par téléphone, a cependant indiqué qu’elle attendait des résultats concrets des discussions avant de décider si elle effectuerait ce mois-ci son premier voyage dans la région.
«Je veux attendre de voir exactement ce que les discussions apportent au développement d’un meilleur climat de sécurité», a-t-elle ajouté. «Je prendrai ma décision en fonction de ce que j’entendrai de ces pourparlers», a-t-elle ajouté.
Mme Albright a réitéré l’appel de Washington à «un effort à 100% de lutte contre le terrorisme de la part de Yasser Arafat, que les Etats-Unis posent comme première condition pour le redémarrage des pourparlers de paix.
«Nous considérons qu’il est essentiel que la violence soit arrêtée et que tout soit fait par le président Arafat pour s’assurer que l’infrastructure des groupes terroristes soit démantelée», a-t-elle déclaré.

Le volet syro-israélien

Sur le volet syro-israélien, les perspectives d’une reprise du dialogue demeurent aléatoires, en dépit des déclarations de bonne volonté de Damas, réitérées il y a quarante-huit heures encore par le président Hafez el-Assad devant un groupe d’Arabes israéliens. L’ambassadeur d’Israël à Washington, Eliahu Ben Elissar, a accusé la Syrie de se dire en faveur de négociations mais de se préparer en fait à la guerre.
Invité de l’association des journalistes spécialisés dans les questions de défense, le diplomate a affirmé que Damas «travaillait durement à l’amélioration tous azimuts de ses capacités armées».
Selon lui, le chef d’état-major de l’armée syrienne a récemment déclaré que les «négociations ne sont pas la seule option».
Cependant, s’il faut en croire le «Yédiot Aharonot», Netanyahu aurait fait savoir au chef de l’Etat syrien qu’Israël était prêt à des concessions territoriales.
Selon le journal, la nouvelle formule proposée par Israël à Damas pour la reprise des négociations de paix suppose un retrait du plateau du Golan, occupé depuis 1967, qui soit proportionnel aux arrangements de sécurité conclus entre les deux pays.
«En fonction de l’ampleur des arrangements de sécurité (que les Syriens seraient prêts à accepter) sera décidée l’ampleur des concessions territoriales sur le Golan», selon la formule citée par le «Yédiot».
Le gouvernement de M. Netanyahu a toutefois démenti avoir proposé un nouveau cadre de négociations.
«Israël n’a pas changé de position. Nous n’accepterons pas de conditions préalables à la reprise des négociations avec la Syrie et nous insistons sur l’importance que nous accordons au plateau du Golan», a déclaré un porte-parole de la présidence du Conseil.
Selon le «Yédiot Aharonot», M. Netanyahu a fait parvenir la formule à Damas il y a trois semaines, par l’intermédiaire d’un émissaire dont l’identité n’est pas connue.
Selon le «Yédiot», M. el-Assad a affirmé à une délégation d’Arabes israéliens, qu’il a reçue mardi, qu’il rejetait les dernières propositions de M. Netanyahu.
«Comment pourrais-je le prendre au sérieux? Une fois, il me promet la paix contre la paix, et une autre fois, la paix contre la sécurité», a déclaré M. el-Assad cité par le quotidien. (AFP, Reuter)
L’émissaire américain Dennis Ross a atteint l’objectif qui lui avait été assigné il y a quatre jours, lors de son arrivée «en catastrophe» dans la région: réduire pour l’heure les risques d’un embrasement entre Palestiniens et Israéliens. Mais le danger subsiste tant les divergences sont profondes. En définitive, et malgré les propos apaisants qu’il a tenus...